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Une fois n'est pas coutume
A propos des immolations par le feu
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 03 - 2013

Encore un jeune homme a tenté, jeudi dernier à Sidi Bouzid, de se suicider en grimpant sur un poteau électrique dans une tentative de s'électrocuter.
Il semble que la Finlande enregistre le taux le plus élevé au monde de suicides par an, mais pour des raisons...climatiques : près de dix mois de grisaille et de neige sur l'année, de quoi geler les cœurs et l'espoir. La Chine aussi a connu, à une certaine époque de son histoire, un taux dramatique de suicides par an. Ce sont (sauf erreur de notre part) les seuls pays où le suicide ait constitué (ou continue de le faire) un véritable phénomène de société.
Comme tous les pays du monde, la Tunisie enregistre, mais très rarement, quelques suicides sur une ou deux décennies. Heureusement pour nous, cela n'a jamais été un phénomène de société. Mais pour que l'immolation par le feu se produise maintenant pour la énième fois depuis ce 17 décembre 2010, c'est qu'il s'agit plutôt du ‘‘phénomène Bouazizi'', non un phénomène de société. Car la plupart des cas étaient des marchands ambulants, le dernier en date revendait des cigarettes.
Acte inutile
Il faudrait rappeler que le geste de Bouazizi n'était peut-être pas une intention de suicide au départ. Qui programme de se suicider prémédite d'abord, passe à l'acte ensuite. Il n'y a jamais de suicide improvisé (sauf cas d'extrême folie). Surtout, l'intention réelle de suicide ne programme jamais le spectacle dans la rue, car n'importe qui peut intervenir et sauver la situation (or, la tentative de suicide est passible d'une peine si mort ne suit pas). Le geste de Bouazizi était l'expression d'une grande colère ou, si l'on préfère, d'un désespoir porté à son paroxysme. Il ne pensait pas au suicide, puisqu'il ne l'avait pas programmé. Pour sa malchance, personne n'était intervenu pour le sauver à temps. Et pour sa ‘‘chance'', sa mort en avait fait un héros national, voire le ‘‘sauveur de la nation''. Il a eu, par conséquent, droit à plus de cinq mille individus le jour de son enterrement, cependant que certaines rues ou avenues portent son nom depuis ce 5 janvier 2010.
A chacun son enfer
Soit. Mais une fois n'est pas coutume. N'est pas toujours héros ou chapion quiconque s'immole par le feu. Va-t-on maintenant remplacer les noms des rues par ceux des marchands ambulants suicidés ? Malgré toute la peine que cela nous fait le suicide d'un Tunisien, et en pesant tous nos mots, on va dire que l'immolation par le feu est devenue chez nous pur bavardage, en tout cas un acte inutile. La dernière en date, devant le Théâtre municipal, n'a ému personne. Pure perte. La preuve : qui se souvient encore des noms de tous ceux s'étant immolés par le feu durant les deux dernières années ? Qui, dans les deux ou trois semaines à venir, va se souvenir du nom de cette dernière victime ?
Rappelons encore que le geste de Bouazizi se voulait une contestation, une protestation contre un état des choses devenu insupportable pour les non-titulaires d'une autorisation de vente sur la voie publique, mais qui n'ont pas d'autre choix. Oui. Mais est-ce devenu un bras-de-fer que de menacer de se suicider dès qu'un agent municipal cherche à appliquer la loi ? Soyons sérieux : le ‘‘Laissez-moi travailler ou je me suicide'' n'a aucun sens. Tout de même, la capitale est la vitrine du pays. Qu'est-ce qu'une vitrine ravagée par des camelots, des fripiers, des revendeurs de bric-à-brac? Nous avons, nous autres Tunisiens, tellement pitié pour ces pauvres petits commerçants que nous avons oublié que nous sommes un pays touristique et que la capitale, c'est tout de même la capitale! Il y a un choix à faire : ou accepter que nos villes soient laides et sales, ou exiger qu'elles soient propres, belles et attrayantes. Vouloir la chose et son contraire est pure hypocrisie. Mais voilà, à chacun son enfer : ni le marchand ambulant en situation irrégulière ne peut s'empêcher de gagner son pain, ni l'agent municipal ne peut fermer indéfiniment les yeux face à certains dépassements.
De la responsabilité de l'Etat
Cela dit, force est de nous demander si l'Etat est vraiment là, présent dans nos murs. Par définition, l'Etat est appelé à nourrir ses sujets. Par devoir, surtout. S'il ne le peut pas, qu'il les laisse se débrouiller comme ils le peuvent. Savez-vous que dans la seule capitale, il existe au moins deux mille revendeurs sur les voies publiques? Quoi faire alors ? Les pourchasser tout le temps ? Les chasser de là où ils se trouvent ? Les réduire à la mendicité ? Les pousser à nous braquer à longueur de journée et à tout coin de rue ? C'est ça qu'on veut ?... Alors, allons-y : au Passage et sur l'Avenue de Paris, ils sont tous revenus – ou presque. Et alors ?... Quelle solution ? Et au fait, pourquoi chasser les uns et pas les autres ? Du Passage à l'Avenue Bourguiba, c'est encore la capitale.
Aujourd'hui plus que jamais, nous sommes face à un grand problème qui exige une solution rapide et obligatoire à ces pauvres commerçants ambulants, ou l'immolation par le feu va devenir plus qu'un bavardage, mais un réel phénomène de société !


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