Décidément, avec les constituants du Bardo, à chaque jour sa surprise. Pas plus tard qu'hier, Néjib Hosni et Wissem Yacine, appartenant au bloc parlementaire «Liberté et dignité», ont fait défection au groupe, entraînant sa dissolution. Contacté pour en savoir plus, Mohamed Tahar Ilahi, chef du groupe en question, précise : «Les deux membres démissionnaires cherchent à assurer leur avenir politique en décidant de rejoindre le parti El Amen pour Wissem Yacine et le mouvement Wafa pour Néjib Hosni. Je pense qu'à l'approche des élections, ils estiment que leur avenir est dans ces deux partis loin du groupe ‘‘Liberté et dignité '', qui est constitué, à l'heure actuelle, exclusivement de constituants indépendants. Nous respectons leur décision de quitter le groupe ainsi que leur droit de rejoindre les partis auxquels ils ont choisi d'adhérer». Y a-t-il d'autres raisons qui ont poussé Wissem Yacine et Néjib Hosni à claquer la porte ? Mohamed Tahar Ilahi reconnaît que «les deux démissionnaires n'étaient pas d'accord sur certaines positions modérées exprimées par le groupe lors des négociations en vue de la composition du gouvernement Laârayedh et ont désapprouvé notre choix de ne pas y participer». «Toutefois, ajoute-t-il, le groupe parlementaire ‘‘Liberté et dignité'' ne sera pas dissous définitivement puisque trois constituants dissidents de Wafa et d'Al Aridha ont déjà exprimé leur désir de nous rejoindre. Il est vrai que le groupe est considéré comme dissous comme l'a annoncé, hier, la vice-première présidente de l'ANC, Meherzia Laâbidi, mais à titre provisoire. L'article 21 du règlement intérieur de la Constituante nous accorde, en effet, un délai d'une semaine pour le rajout d'autres constituants au groupe avant qu'il ne soit déclaré dissous définitivement. Au plus tard, Wissem Yacine et Néjib Hosni seront remplacés au début de la semaine prochaine». De son côté, le constituant Néjib Hosni relève que sa démission est «due à certaines erreurs commises par la direction actuelle du groupe et à une mauvaise gestion de certains dossiers». «Dès le départ, notre groupe était fondé sur deux principes essentiels : le juste milieu et l'indépendance vis-à-vis des partis politiques. Beaucoup de parties n'approuvaient pas notre démarche et faisaient tout pour que le groupe vole en éclats. Malheureusement, elles ont réussi dans leurs manœuvres», ajoute-t-il. Le constituant démissionnaire précise que sa décision de quitter le groupe «n'a aucun rapport avec les négociations auxquelles a participé ‘‘Liberté et dignité'' en vue de la formation du gouvernement Laârayedh». Néjib Hosni rejoindra-t-il le mouvement Wafa ? «Non, je n'adhérerai à aucun parti et je suis attaché à préserver mon statut de constituant indépendant. Mieux encore, je suis déterminé à tout faire pour recomposer le groupe sur ses deux principes initiaux, à savoir le juste milieu et l'indépendance vis-à-vis de toutes les parties», tient-il à souligner.