Le nouvel entraîneur du CA n'y va pas par quatre chemins. Il vise rien moins que le titre de champion. Il y avait du monde hier pour la première conférence de presse de Faouzi Benzarti, intronisé nouveau timonier du CA. Ponctuel à souhait, l'ex-sélectionneur national s'est aussi efforcé de tenir un discours qui soit le plus clair possible, que ce soit du point de vue des objectifs immédiats, des risques encourus (il a pris le train en marche), des faiblesses qu'il perçoit dans l'équipe, mais également des ressources de ses joueurs. Sa façon de communiquer est d'ailleurs intéressante. S'il n'est pas ici question d'enjeux à moyen et long terme, Benzarti s'est efforcé de parler des échéances proches tout en ne laissant planer aucune ambiguïté. A la question relative à la durée de son engagement avec le CA, Benzarti a été clair : «Le football est ma passion. J'ai été sollicité pour un beau challenge et je n'ai pas hésité, quelle que soit la durée de mon bail. L'objectif n'est pas seulement de jouer les premiers rôles mais de glaner le titre. Vous savez, quand on est emballé par un projet, la durée du contrat (par objectif) importe peu». Peu loquace, Benzarti a toutefois le mérite d'être clair : «Le bureau directeur a réuni toutes les conditions de réussite. C'est une donne importante qui ne m'a pas laissé de marbre et qui a motivé mon choix d'entraîner de nouveau le CA. Vous savez, je n'ai pas signé de bail, car ce n'est pas le plus important à l'heure actuelle». Travail collégial Faouzi Benzarti a, par la suite, fait un rapide tour d'horizon des points à renforcer et des joueurs à recentrer, affirmant que certains éléments seront en première ligne et que d'autres devront travailler encore plus. Cela dit, Benzarti sait mieux que quiconque que bâtir un groupe demande du temps mais que la compétition actuelle en est à son dernier virage : «Le travail doit être collégial. Le staff technique doit travailler en symbiose et les joueurs doivent être aussi réceptifs que disciplinés. Pas de place au vedettariat même si chaque joueur a ses particularités et doit être traité en conséquence». Ne manquant pas d'arguments, Benzarti semble d'ailleurs connaître son groupe sur le bout des doigts : «Sur le plan physique, ça se tient globalement. Mais je n'en dirais pas autant sur le plan tactique. Là, on a vraiment du pain sur la planche». Notion de groupe Répondant à une question sur la gestion des ego, Faouzi Benzarti s'est montré cohérent dans son approche : «Un groupe est composé d'une mosaïque de personnalités tels que les leaders et les jeunes loups. Personnellement, je n'ai jamais eu de problèmes avec les stars. Nous en avons toujours besoin. Mais ces derniers doivent travailler pour et avec le groupe. A titre d'exemple, j'ai commencé à parler avec Djabou pour l'inciter à aller de l'avant et à varier sa palette de jeu. Responsabiliser davantage certains joueurs, les orienter dans le bon sens et les inciter à se surpasser, c'est ce à quoi je vais m'atteler. Dhaouadi, tout autant que d'autres, doit franchir un nouveau palier, et c'est la responsabilité de l'entraîneur de le booster». «Le mental, c'est primordial» «Volet jeunes du cru, j'ai lancé quelques joueurs lors de ma dernière expérience au CA (à l'instar de Ziadi) et je vais m'employer à remédier aux lacunes constatées chez certains». Pour avoir entraîné le CA il y a quelques temps, Benzarti sait plus que quiconque qu'il aura cette fois un plus grand éventail de choix : «Le groupe est plus fourni mais je ne dérogerai pas à certaines constantes. Seuls les plus performants à l'entraînement seront alignés d'entrée. Le staff technique a les idées claires à ce sujet. Vous savez, je suis là pour être performant et tirer le meilleur du groupe que j'ai sous la main. Une équipe se construit là, et c'est un beau challenge. Pour le dernier match de la phase 1, nous aborderons cette rencontre sans appréhensions et en conquérants. Nous nous efforçons d'ailleurs d'agir sur le mental des joueurs car c'est essentiel pour réussir». Enfin, Me Manoubi Ferchichi, juriste du Club Africain, est revenu sur l'article 22 qui devrait départager les équipes du haut du tableau en cas d'égalité : «Tout d'abord, ce point n'est pas d'actualité vu que le championnat n'a pas encore livré tous ses secrets. Toutefois, j'affirme que tout amendement de l'article en question est valable pour la saison d'après et non pour l'exercice en cours. Cette saison est exceptionnelle à plus d'un titre d'où le recours à un raisonnement par analogie et l'application de l'article 22 qui ne laisse la porte ouverte à aucune autre interprétation», a-t-il soutenu. Voilà qui est clair et qui devrait éclaircir la lanterne de plus d'un puriste.