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Tunisie Environnement: Bizerte, une lagune à sauvegarder!
Publié dans WMC actualités le 04 - 07 - 2012

Située à quelques encablures de la ville et à une soixantaine de kilomètres de la capitale Tunis, le Lac de Bizerte -ancienne base navale- offre aux visiteurs une vue imprenable. Ce Lac, qui communique avec la Méditerranée grâce à un chenal de sept kilomètres, occupe une position stratégique et a permis à la région de bénéficier d'un grand nombre d'opportunités d'investissements. Ce n'est pas un hasard que l'Etat tunisien et des opérateurs économiques aient misé sur les potentiels de cette lagune naturelle pour implanter autour d'elle un complexe sidérurgique, une cimenterie, un chantier naval, des pêcheries et bien d'autres activités qui génèrent des bénéfices certains mais également d'une pollution préoccupante.
Montagnes de déchets ménagers et industriels
En effet, la ville et le bassin souffrent beaucoup d'une dégradation de l'environnement en raison de l'accumulation d'une série de facteurs polluants en dépit d'une législation environnementale nationale bien étoffée. La ville de Menzel Bourguiba est confrontée à un problème crucial, celui du rejet de déchets industriels provenant de l'usine sidérurgique Al Fouladh, de rejet de déchets domestiques, et de toutes sortes de rejets liquides liés à l'activité portuaire. Qui plus est, la région ne possède pas encore d'infrastructure adéquate pour l'évacuation des eaux pluviales, en particulier les canalisations.
Le constat des dégâts sur les lieux est catastrophique. Des montagnes de déchets ménagers et industriels jonchent les bordures du Lac à telle enseigne que l'unique plage a non seulement perdu son charme mais fut décrétée interdite à la baignade.
Pour Taieb Nefzi, chef de la délégation spéciale de la municipalité (mairie) de Menzel Bourguiba, limitrophe du bassin, «la situation est difficile malgré l'engagement de plusieurs associations qui essayent de limiter les dégâts, d'autant plus que tous les moyens matériels de la municipalité ont été saccagés durant la révolution». Et il ajoute: «Si on ne parvient pas à une solution radicale, on ne fera que reporter les échéances».
Des membres de la société civile et du tissu associatif viennent de tirer la sonnette d'alarme suite à la prolifération visible de certaines allergies dues à la pollution et également d'un certain nombre de cas de cancer. Badreddine Jemaa, président de l'Association tunisienne de santé et d'environnement, ne cache pas sa détermination de tout mettre en œuvre pour atténuer les souffrances des habitants de la région. «Avant le 14 janvier 2011 (date de la révolution tunisienne) les associations avaient un rôle symbolique, mais aujourd'hui nous vivons un climat qui nous permet de parler et de faire parvenir notre voix. Nous avons créé cette association et nous sommes en train de rassembler tous les documents et les photos qui vont nous permettre d'agir».
Une maturité environnementale très forte en Tunisie
En fait, la solution a été trouvée dans le cadre d'un «Programme intégré d'interventions de dépollution dans le bassin versant de la lagune de Bizerte et de ses environs, pour la restauration de la richesse et de la qualité de ses eaux et écosystèmes». Ce programme fait partie d'une initiative régionale euro-méditerranéenne (HORIZON 2020) qui se propose de réduire d'une manière sensible les niveaux de pollution de la mer méditerranéenne avant l'année 2020 pour favoriser un développement socioéconomique durable et améliorer la qualité de vie des citoyens de la région.
Estimé à environ 80 millions d'euros (soit 160.000 dinars tunisiens), le projet sera cofinancé par la Banque européenne d'investissement (BEI) à raison de maximum 50% et par le gouvernement tunisien, auxquels pourront s'ajouter les contributions d'autres partenaires européens.
Nick Marchesi, chef de la mission de préparation du projet de dépollution du Lac de Bizerte, sous la supervision de la BEI, a effectué plusieurs visites techniques dans la région. Il coordonne une équipe d'experts locaux et internationaux. Il explique: «Suite à une phase d'actualisation du diagnostic de la situation, nous sommes actuellement au stade d'étude de faisabilité pour offrir toutes les conditions nécessaires au financement du projet par la Banque». M. Marchesi estime que le projet est réalisable et devrait démarrer cette année, une fois l'accord entre la Banque et le gouvernement tunisien concrétisé. «Il existe en Tunisie une maturité environnementale très forte en comparaison avec d'autres pays. Ce projet permettra de trouver une solution radicale à ce problème dans le cadre d'une stratégie globale de développement qui offrira à la région la possibilité de se débarrasser une fois pour toutes de cette pollution. Plusieurs interventions sont à effectuer, continue M. Marchesi, telles que la mise à niveau de toutes les infrastructures polluantes installées autour du Lac de Bizerte dont la décharge de Menzel Bourguiba, la réhabilitation des réseaux d'assainissement, la réduction des émissions atmosphériques liquides et solides de l'usine d'Al Fouladh, et de la cimenterie».
Stefano Corrado, chargé des questions environnementales au sein de la Délégation de l'Union européenne, ajoute: «Certes le projet ne pourra pas s'attaquer à toutes les sources de pollution existantes au niveau de ce vaste territoire et des solutions autonomes devront être recherchées pour les phénomènes de pollution diffuse provenant de secteurs tels que l'agriculture et le transport. Nous comptons néanmoins, dit-il, sur une action parallèle que les autorités publiques devraient promouvoir afin d'élargir le champ d'intervention du projet et rendre ses résultats plus durables. Il s'agira de tenir compte de la démarche participative initiée par le projet et d'utiliser les résultats du diagnostic environnemental approfondi qui vient d'être réalisé».
L'amélioration générale de la situation autour du Lac va se répercuter sur la qualité des eaux de la lagune qui vont se renouveler ainsi naturellement. «Il est en outre prévu, conclut M. Marchesi, une opération de dragage de sédiments de pollution organique au niveau de la région Menzel Jemil, limitrophe du Lac».
Il est vrai qu'un problème de cette envergure nécessite sans aucun doute une enveloppe financière substantielle, mais rien ne peut aboutir sans la contribution réelle et efficace et l'engagement de tous les habitants des régions limitrophes du Lac et sans des dispositifs efficaces de veille environnementale, permettant de limiter toute action susceptible de nuire aux écosystèmes et au patrimoine environnemental de la région. La participation de toutes les parties prenantes au double niveau local et national a été fortement encouragée par l'équipe de projet de la BEI, dirigée par Mme Monica Scatasta, et cela depuis le début du processus de préparation de projet en 2010. L'implication de tous sera sûrement un élément fondamentale afin d'assurer la pérennité des impactes positifs du projet.
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A propos d'“Horizon 2020“
Les gouvernements euro-méditerranéens se sont fixé comme objectif de s'attaquer aux sources majeures de pollution de la Méditerranée d'ici 2020 au travers de l'initiative Horizon 2020.
Piliers de l'action d'Horizon 2020:
• Projets visant à réduire les sources les plus significatives de pollution: les émissions industrielles, les déchets municipaux et les eaux usées urbaines, responsables de 80 % de la pollution de la mer Méditerranée.
• Mesures de renforcement des capacités pour aider les pays limitrophes à créer des administrations environnementales nationales capables de développer la législation environnementale et de veiller à son application.
• Utilisation du budget «Recherche» de la Commission en vue de renforcer les connaissances environnementales propres à la Méditerranée et en assurer leur diffusion.
• Développement d'indicateurs visant à mesurer le taux de réussite d'Horizon 2020.
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Pour en savoir plus :
- Site web du programme H2020
- Page web du projet
- ENPI Portal thematique
- Tous les articles sur Bizerte


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