Bien que le processus de médiation et de conciliation ait atteint actuellement son paroxysme pour venir à bout de la crise qui a scindé la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme (Ltdh) en deux parties en conflit, les négociations qui sont, déjà, en cours d'avancement sembleraient être vouées à l'échec et la tenue d'un congrès consensuel à la fin de ce mois pourrait, ainsi, perdre toutes ses promesses. C'est ce qu' a révélé Me Chedly Ben Younès, représentant des parties plaignantes dans la crise que traverse la Ltdh, lors d'une conférence de presse tenue hier matin à son cabinet à Tunis. Au départ, Me Ben Younès n'a pas manqué de faire toute la lumière sur la genèse de la crise et ses évolutions au fil du temps dont les racines du problème remontent essentiellement à une dizaine d'années. Une crise interne, semble-t-il, qui vient, à ses dires, susciter, à maintes reprises, l'intervention des médiateurs pour rétablir la situation et parvenir à des solutions de compromis permettant d'aider à organiser, dans les meilleurs délais, un congrès basé sur le consensus, la démocratie et la transparence. Afin d'y arriver, Me Ben Younès a rappelé, dans ce contexte, qu'il a déjà fait plusieurs concessions non négligeables englobant notamment les dispositions des jugements rendus en leur faveur, tout en soulignant l'ampleur de la décision portant approbation des résultats issus des congrès des 24 sections de l'actuelle direction de la ligue, lesquels résultats sont considérés par la justice comme illégaux. Les concessions, a-t-il encore ajouté, ont également consisté en l'acceptation par les plaignants de tenir des réunions entre les bureaux de sept sections mises en cause par ledit comité et la délégation de conciliation, tout en approuvant une modification partielle de la composition de leurs représentants au congrès consensuel. Cette souplesse de dialogue au niveau du traitement de ce conflit s'est d'ailleurs illustrée, au démarrage des négociations, à travers la proposition avancée par la partie plaignante au sujet de la réorganisation du congrès tant attendu sur les principes de l'intégration et de la fusion-absorption et la cooptation. Et malgré toutes ces intentions de conciliation et les tendances vers la convergence des positions, Me Ben Younès a constaté que rien n'a été fait jusqu'à présent et le désaccord qui persiste encore risquerait, hélas, de faire disparaître la ligue. Alors qu'il aurait dû préserver son indépendance en tant qu'acquis national historique, a-t-il réaffirmé. Pour toutes ces raisons, Me Chedly Ben Younès s'est interrogé sur les motivations de la partie adverse qui multiplie les manoeuvres dilatoires lors des différentes séances de dialogue, allant jusqu'au chantage, ce qui est inacceptable et qui risque d'obliger les plaignants à recourir de nouveau à la justice et à réclamer la nomination d'un nouvel administrateur judiciaire pour superviser la préparation du congrès.