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Sous le signe de la méfiance mutuelle
Banques-entreprises
Publié dans La Presse de Tunisie le 09 - 05 - 2013

Les relations entre les banques et les chefs d'entreprise sont parfois confuses, ce qui ne permet pas toujours de régler les litiges à l'amiable quand il s'agit notamment de remboursement des crédits
Les rapports entre les banques et les entreprises tunisiennes sont marqués de temps à autre par certaines mésententes, voire des tensions. C'est que les chefs d'entreprise exigent souvent des crédits pour satisfaire certains besoins qu'ils considèrent comme vitaux comme, à titre d'exemple, le paiement des travailleurs, l'achat des matières premières, la réparation de certains équipements en panne... Sans les crédits – qui ne sont pas parfois programmés dans le plan d'investissement – de l'entreprise, il n'est pas possible de continuer à travailler. Or, plusieurs banques ne jugent pas judicieux d'octroyer ce crédit surtout si l'entreprise en question a déjà un crédit non remboursé à temps.
Malgré l'existence de plusieurs banques commerciales, le problème n'est pas rapidement résolu. Un chef d'entreprise nous a affirmé que « toutes les banques ont la même réponse quand vous sollicitez un crédit, comme si elles avaient pris une décision en commun au sujet d'un client ».
C'est vrai que les informations circulent bien au sujet des clients qui ont du mal à rembourser des crédits ou dont les affaires sont entre les mains de la justice. Dans la conjoncture actuelle, plusieurs chefs d'entreprise n'arrivent pas à honorer leurs engagements suite à la récession de la demande dans les marchés traditionnels même si les experts nous rassurent qu'une embellie est constatée dans plus d'un pays européen. Il ne faut donc pas compter sur la diversité des banques pour résoudre ses problèmes en suspens.
Certes, chaque banque essaye de se distinguer de sa concurrente par les services offerts. Depuis déjà des années, plusieurs banques ont mis en ligne des services pratiques pour permettre aux clients d'effectuer différentes actions à distance sans avoir besoin de se déplacer. Le conseiller de banque accompagne le chef d'entreprise et le promoteur dans toutes ses démarches afin de lui faciliter la tâche et lui montrer le bon chemin à suivre en vue de monter son projet, d'acheter des équipements ou de faire d'autres opérations d'investissement. Les banquiers souhaitent souvent – et cela se comprend – que leur client soit digne de confiance et en mesure de payer son dû à temps. Ce n'est pas par hasard que l'on dit que les banques ne prêtent qu'aux riches.
Des garanties – sous forme de caution — sont même exigées quand il s'agit d'octroyer un crédit de grande valeur. Plusieurs chefs d'entreprise ont été obligés de cautionner leurs biens immobiliers afin de pouvoir lancer leur projet. Mais la situation économique peut se dégrader d'un jour à l'autre et c'est le chef d'entreprise qui est appelé à payer les frais même s'il n'est pas le premier responsable de cette crise économique et financière. Les facteurs exogènes et endogènes ont mis à rude épreuve plus d'une entreprise qui avait pourtant réussi à réaliser des années durant des performances appréciables.
Les perspectives sont inquiétantes
La récession sur le marché mondial a eu pour conséquence la diminution de la demande sur des produits considérés pourtant comme de base. Aussi, l'émergence de nouveaux fournisseurs des pays concurrents qui proposent des produits de qualité à prix relativement bas a faussé le jeu pour plusieurs exportateurs. Le renchérissement des prix des matières premières sur le même marché a rendu le coût de la production encore plus élevé, ce qui ne permet pas de maintenir les prix à leur niveau précédent.
Au niveau local, la situation n'est guère reluisante si l'on prend en considération ces grèves à répétition et ces arrêts de travail constatés de temps à autre dans des entreprises qui n'arrivent plus à appliquer la discipline pour tous les travailleurs. Les syndicats exigent de meilleures conditions de travail, des augmentations salariales et même la titularisation des employés temporaires. Face à cette situation difficile, le chef d'entreprise ne sait plus sur quel pied danser et certains estiment que les perspectives sont inquiétantes si des mesures draconiennes ne sont pas prises par les autorités compétentes.
A noter qu'après la révolution, l'Etat a jugé bon de dédommager un certain nombre d'entreprises sinistrées. Ces réparations ont consisté notamment en l'octroi de subventions pour permettre aux chefs d'entreprise de renouveler leur matériel et de continuer leurs activités. L'objectif consistait notamment à maintenir le nombre des travailleurs et à reprendre la production et l'exportation. Mais les chefs d'entreprise – dont certains n'ont pas été touchés par ces opérations – demandent plus, notamment auprès des banques. Le rééchelonnement du remboursement des crédits constitue la principale demande des promoteurs dont certains demandent l'octroi de nouveaux prêts afin qu'ils puissent rembourser leurs fournisseurs et régler certaines charges.
Trouver une solution à l'amiable
Chaque banque a mobilisé un médiateur bancaire pour examiner de près les problèmes des clients avec l'établissement en vue de trouver une solution à l'amiable avant de remettre le dossier du litige à la justice pour trancher. Cette première démarche a pu résoudre un certain nombre de contentieux entre les deux parties, mais d'autres n'ont pas trouvé d'issue favorable, ce qui a obligé l'établissement bancaire à recourir à la justice.
En principe, les banques sont tenues de faire preuve de prudence dans le cadre de leurs activités en respectant les recommandations des conventions de Bâle 1 et 2 en vue de garantir une meilleure gestion de l'argent et de servir leurs clients dans les meilleures conditions. Ainsi, il est nécessaire d'éviter d'octroyer un crédit à des projets qui ne sont pas considérés comme rentables ou à des clients qui ne disposent pas d'assez de garantie pour honorer leurs engagements.
Dans les pays européens, à titre d'exemple, les banques privées, notamment, sont dotées d'une autorité totale qui leur permet de prendre des mesures sévères à l'encontre d'un client récalcitrant. L'Etat ne peut intervenir pour imposer à la banque de tempérer ses décisions ou de fournir des avantages à tel ou tel promoteur. Car les clients et les actionnaires vont demander des comptes à cette banque en fin d'exercice – et non à l'Etat – et si les chiffres sont négatifs, c'est à elle de se débrouiller pour rectifier le tir et honorer tous ses engagements. Dès le départ, les institutions financières prennent leurs dispositions pour étudier minutieusement les dossiers présentés avant de dire leur dernier mot.
En Tunisie, c'est presque le même cas même si par le passé, l'Etat avait exercé des pressions sur certaines banques afin d'octroyer des facilités à certains promoteurs pour qu'ils bénéficient d'avantages leur permettant d'investir. Plusieurs banques continuent à appliquer la démarche d'octroi de prêts en respectant les normes en vigueur malgré les plaintes de certains clients. Ces derniers mettent en cause également le taux d'intérêt considéré comme élevé même s'il est calculé en fonction du taux pratiqué sur le marché. Le chef d'entreprise est tenu de réserver une somme conséquente pour payer les intérêts sans compter le principal du crédit.
L'entrée en force des banques étrangères sur notre territoire ne va certainement pas donner plus de chance à ces promoteurs pour avoir plus de liquidités dans la mesure où les mêmes normes sont appliquées. La concurrence se situe plutôt au niveau des services – en ligne et sur place – que ces établissements offrent en mobilisant à cet effet un effectif humain nombreux et compétent, capable d'encadrer et d'accompagner les clients à toutes les étapes de création de son projet.
Certaines banques de l'Hexagone ont commencé déjà à mener leurs campagnes promotionnelles en contactant les clients potentiels par messages électroniques les invitant à bénéficier de facilités de crédit avec des taux alléchants! Leur but est d'attirer les clients des autres banques et de les fidéliser grâce à des produits et à des services de qualité. Ces banques sont convaincues que plus le volume des transactions est élevé, plus elles gagnent en fin d'exercice, à condition que les clients ciblés soient en mesure de rembourser à temps. Une charte de confiance entre la banque et le client devrait être établie – en plus des mesures prudentielles – pour que chaque partie fournisse les informations exactes, respecte ses engagements et tient compte de l'intérêt général.


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