Notre vigilance demeure intacte et les menaces d'Abou Iyadh ne nous font pas peur 274 personnes arrêtées L'individu écroué à Haffouz projetait de s'attaquer aux unités de l'armée et des forces de l'ordre Les journalistes qui ont accouru, hier, vers le siège du ministère de l'Intérieur à la rencontre de Mohamed Ali Laroui, porte-parole du département, s'attendant à de nouvelles révélations sur les évènements de la cité Ettadhamen et de la ville de Kairouan sont restés sur leur faim. Le responsable de l'information de l'Intérieur s'est contenté de présenter aux journalistes une série de diapositives montrant les actes de violence commis par les partisans d'Ansar Echaria contre les forces de sécurité à la cité Ettadhamen ainsi que les couteaux et autres armes blanches et les cocktails Molotov dont ils étaient munis. «Le moral des forces de sécurité est au plus haut, l'assassinat du commissaire Mohamed Sbouii par les hordes salafistes et les agressions subies par nos agents ne font que renforcer notre détermination à accomplir notre mission à défendre la Tunisie et ses acquis et à préserver la sécurité et la quiétude des Tunisiens», a-t-il martelé. Il a notamment précisé que «274 arrestations ont été effectuées dans toutes les régions du pays entre le 17 et le 19 mai. Parmi les personnes arrêtées, 48 sont recherchées pour des affaires de droit commun. A la Cité Ettadhamen, 37 coktails Molotov ont été saisis, ainsi que des cartes géographiques. A Kébili, 43 cartouches, 31 tenues de combats et 220 gilets pareballes ont été saisis par la police, outre cinq ordinateurs». La loi demeure souveraine Quant au bilan des affrontements qui se sont déroulés à la Cité Ettadhamen, il s'élève à un mort et 21 agents blessés. Où en sont les investigations sur la cellule terroriste découverte à Kairouan et quelles actions prévoyait-elle d'entreprendre ? «Pour le moment, nous pouvons affirmer que la personne arrêtée entretient des relations avec deux autres éléments qui sont encore recherchés. Le secret de l'instruction nous empêche de faire d'autres révélations», précise Mohamed Ali Laroui. Quant au congrès d'Ansar Echaria qui a été reporté à dimanche prochain selon ses organisateurs, il indique : «Au cas où ils s'engageraient à respecter la loi en vigueur, ils ne trouveront auprès des forces de sécurité que protection et coopération. Les personnes arrêtées sont maintenant aux mains de la justice et nous ne pouvons intervenir dans ses affaires. C'est à la justice de prendre les décisions qu'elle estime les plus appropriées». La loi de 2003 sur le terrorisme sera-t-elle appliquée contre les personnes arrêtées ? Mohamed Ali Laroui est clair et tranchant sur ce dossier: «Il existe actuellement des équipes d'experts planchant sur la révision de cette loi. Les forces de sécurité exercent leur mission dans le cadre de la loi toujours en vigueur et au cas où elle serait amendée, nous ne pouvons que nous y astreindre. Quant à Abou Iyadh, il est toujours recherché par nos unités à l'instar de tous ceux poursuivis par la justice quels que soient les crimes qui leur sont reprochés». Y a-t-il un rapport entre les réseaux terroristes et Al Qaïda, comme l'a laissé entendre le chef du gouvernement dans ses récentes déclarations ? «Ali Laârayedh parle en connaissance de cause et il dispose des éléments et d'informations lui permettant d'avancer de telles conclusions. Les opérations de traque contre les terroristes à Jebel Chaâmbi n'ont pas pâti des événements survenus à la Cité Ettadhamen ou à Kairouan. Elles se poursuivent conformément au plan déjà mis en œuvre et nous sommes parvenus à mettre la main, ces derniers jours, sur trois éléments qui y sont impliqués, outre la destruction totale du site où les terroristes ont cherché à se retrancher. Nous disposons des moyens humains et matériels nécessaires qui nous permettent de mener en parallèle nos opérations, aussi bien à Jebel Chaâmbi qu'à l'encontre des éléments d'Ansar Echaria qui transgressent la loi et commettent des crimes de quelque type que ce soit», ajoute-t-il. Et Mohamed Ali Laroui de poursuivre : «Les menaces proférées par Abou Iyadh sur Facebook ne nous font pas peur. Toutefois, nous les prendrons en considération dans notre action de prévention. Pour ce qui est de l'affaire d'Amina appartenant au mouvement Femen, je peux dire qu'elle a été arrêtée et elle est actuellement aux mains de la justice. Elle a réussi à entrer à Kairouan en portant le niqab, ce qui lui a permis d'échapper à la vigilance des forces de sécurité. Le geste qu'elle a commis en inscrivant des propos malveillants sur les murs de la grande mosquée de Kairouan a offensé tous les Kairouanais et les Tunisiens et suscité leur indignation générale. C'est un comportement irresponsable que personne ne peut accepter». Pour conclure, il a précisé que l'individu arrêté à Haffouz «n'a pas de lien, selon les premières investigations, avec les terroristes retranchés à Jebel Chaâmbi. Seulement, il projetait de s'attaquer, avec l'appui de ses deux complices toujours en fuite, aux unités de l'armée et des forces de sécurité».