Les Sfaxiens ont manqué de concentration et de tonus pour forcer la décision Le CSS n'a pu étrenner, comme il se doit, son titre de champion remporté trois jours auparavant, en se faisant éliminer de la coupe de la CAF. Pourtant, il n'a pas lésiné sur l'effort quatre-vingt dix minutes durant pour faire la différence. Néanmoins, il a buté contre une défense bien charpentée, souvent soutenue dans sa tâche par un milieu appliquant à la lettre le marquage et le système de la défense haute. La partie a été, de ce fait, presque à sens unique. D'une part, il y avait une équipe massivement portée en attaque; de l'autre, une formation préoccupée à avorter dans l'œuf toutes les actions de son vis-à-vis. Le spectacle auxquel les quelque dix mille «tifosi» sfaxiens, présents sur les travées du «M'hiri», s'attendaient, a manqué finalement de jus... Et surtout de buts, susceptibles de conférer une autre option au jeu de part et d'autre. Ce fut plutôt le même schéma tactique. Néanmoins, à la décharge des «Noir et Blanc», un manque crucifiant de réussite, comme en témoigne la bonne moisson d'occasions de scorer ratée de si peu, dont entre autres un penalty obtenu par Youssofo, et que Fakhreddine Ben Youssef n'a pu transformer en but. Son tir a raté lamentablement la cage du gardien adverse. Ce fut à la 37e minute de jeu. La chance a tourné carrément le dos ce dimanche aux locaux, après leur avoir procuré trois jours auparavant l'occasion de se délecter des délices de la consécration. Leur péché mignon a été, cette fois, leur manque de concentration, condition sine qua non pour la réussite. Ils l'ont appris à leurs dépens. Ils ont aussi sous-estimé un tant soit peu leurs adversaires du jour, en manquant souvent d'application et de créativité dans leurs mouvements. De ce fait, ils ont payé cash leur «désinvolture» se faisant éliminer de la course ouverte pour le titre continental de la CAF. Le facteur psychologique Hamadi Daou, l'entraîneur-adjoint de Krol, l'a souligné dans sa déclaration d'après-match, en précisant que le facteur psychologique a pesé finalement sur le rendement de l'équipe : «Nous avons pourtant averti les joueurs des conséquences néfastes que pourrait engendrer le manque de concentration en leur rappelant que seule la réalité du terrain prime». Et d'ajouter : «Dimanche, nous avons manqué aussi de tonus dans l'élaboration de nos actions offensives, ce qui nous a privés d'une qualification au tour des groupes de la coupe de la CAF. Dommage !» De son côté, le directeur sportif du CSS, Naceur Bédoui, a qualifié cette élimination de la course vers le titre continental de cruelle, tant les atouts dont disposaient les siens sont plausibles. «Mais ce qui leur a manqué, c'est le mental pour gagner étant encore sous le charme de la consécration qu'ils venaient de vivre », a-t-il ajouté. Le self-control des Nigérians Pour sa part, l'entraîneur de l'équipe de Rangers, Nandy Odriguia, a qualifié la rencontre de difficile eu égard à la valeur intrinsèque de l'opposant au palmarès bien élogieux, a-t-il dit. «Nous avons joué sous l'effet d'une forte pression. Mais nous avons réussi à nous en sortir avec brio. L'équipe sfaxienne, en dépit de la domination territoriale qu'elle a réussie à nous imposer, ne nous a pas fait sortir de notre self-control. Le penalty qu'elle avait raté en première mi-temps nous a conféré plus de confiance et de conviction en nos moyens, ce qui nous a permis de décrocher le billet de qualification avec brio face à une équipe aussi difficile à négocier», a-t-il confié.