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Le corps en flagrant délit d'imminence (I)
Réflexion sur l'art contemporain
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 06 - 2010

Depuis de nombreuses années, nous assistons, dans les postures, présentations, exhibitions et pratiques artistiques contemporaines, à un retour de la figure du corps. Sa représentation, intimement liée au réveil du subjectif, s'opère autant sous des formes figuratives, abstraites, que physiques.
Jusqu'à sous nos cieux, la recrudescence du «corporel» comme matériau pour l'art est également et inévitablement en place. Il suffit de prêter attention au contenu des nombreuses expositions qui peuplent la place des arts plastiques et visuels de la capitale.
Vitrines personnelles ou collectives, les artistes contemporains qui évoluent aujourd'hui en Tunisie s'auto-regardent pour renvoyer à l'autre une image de lui-même, associé à son image propre. Une occasion de revenir sur une histoire qui a évolué, avec le temps, de manière singulière…
Depuis que la peinture existe, certains critiques n'hésitent pas à soutenir que même sous sa forme la plus intellectuelle et cérébrale, la peinture ne serait que représentation du corps. La question de la Figure et de son corrélat l'infigurable est alimentée depuis des siècles par les dictats du verbe pictural.
D'abord signifiant essentiel des arts plastiques, le corps obéit aux canons esthétiques liant beauté, harmonie et idéal. Les interrogations et ré-interrogations dont il fait l'objet sont de mise dès la Renaissance, au XIVe siècle, ensuite de manière effervescente dès les prémices de la modernité, avec la période impressionniste en 1863, sous les traits de l'Olympia d'Edouard Manet.
Ce tableau, icône et référant des premières libertés créatrices et créatives, substitue le nu réaliste à ses images idéalisées. L'Olympia est «la» toile phare du XIXe siècle, par laquelle le scandale arrive. Manet n'est plus dans la représentation mimétique, mais dans la symbolique métaphorique qui renvoie directement à l'introspection du soi. La modernité, et ensuite la contemporanéité, se distinguent justement par le caractère polémique et subversif des œuvres. Des premières révolutions impressionnistes (dont l'Olympia porte fièrement l'emblème) aux confirmations cubistes, pour déboucher et aboutir à l'art brut et son Jean Dubuffet, insatiable revendicateur, en passant par un Alberto Giacometti, révélateur de la figure humaine, et un Bacon dé-constructeur de son visage esthétisant, nous avons assisté, avec les audaces et assurances de la contemporanéité, à une véritable remise en cause de toute idée de beauté iconique, de classique apparence et de proportions.
L'Histoire de l'Art, depuis qu'un certain Léonard de Vinci, à l'époque du «Quattrocento» (quatorzième siècle en langue latine), a déclaré «la pittura è una cosa mentale», «la peinture est une chose mentale», a vu la représentation du corps plastique, du pictural au sculptural, en mutation progressive et absolue. Disloqué, défiguré, géométrisé, régulier, stylisé, épuré ou purifié, le corps traverse et ébranle sa propre image et reproduction, pour, aujourd'hui, raconter un XXIe siècle en transfiguration et hybridation absolues.
Il s'affranchit, se donne à voir comme présence, trace et empreinte tangible du corps de l'artiste à l'œuvre, n'hésitant plus à mettre en jeu son corps propre et celui du spectateur qui le visite. Epreuves extrêmes d'un art devenu corporel, où l'artiste soumet son essence charnelle à des épreuves sensibles à la limite du supportable.
Un éloignement indubitable d'une certaine ancienne figure du monde, dans les tragédies qui habitent principalement le XXe siècle, comme les guerres, massacres et autres génocides, expliquent peut-être la radicale transformation de la figure humaine et sa représentation. Dès lors, un important soulèvement plastique s'est mis en place, et les artistes ont frénétiquement remué les codes figuratifs dit traditionnels. Ils ont ébranlé les dictats et systèmes formels jusqu'alors en vigueur officielle et officieuse. Ils ont tout simplement attaqué la représentation humaine, pour en donner une image inusitée, déformée, défigurée.
C'est donc cette révolution plastique que nous réfléchirions dans le deuxième volet de notre dossier, une remise en cause formelle mais aussi philosophique, arçonnée par des changements dus à la pensée cartésienne et à la naissance de la psychanalyse.
(Prochain article : La représentation du corps, de l'interprétation à l'hybridation)


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