Force est de constater que les traitements thérapeutiques traditionnels réussissent souvent là où la médecine moderne a échoué. Prenons le cas des maladies cancéreuses. Même si aucune étude n'a prouvé jusqu'ici que le recours aux plantes pouvait guérir certains cancers invasifs, leur impact sur les effets secondaires est aujourd'hui reconnu. Il se pourrait même que certaines plantes aient un effet direct sur les cellules tumorales. Au Brésil, un groupe de chercheurs effectue actuellement des recherches afin de déterminer si la substance active de l'Euphorbia tirucalli, une espèce de plante communément appelée « plante crayon » dans l'île de la Réunion et liane sans feuille dans les pays d'Afrique australe, pourrait empêcher la prolifération des cellules tumorales du sein. Aux Etats-Unis, des chercheurs du Whihship Cancer Institute de l'université d'Atlanta ont fait récemment une découverte intéressante. Ils ont analysé une molécule présente dans une plante couramment utilisée par la médecine traditionnelle en Inde pour traiter certaines pathologies. L'analyse a montré que cette molécule avait des propriétés antitumorale, anti-inflammatoire et radiosensibilisante. Ce sont leurs propriétés reconnues depuis des siècles dans plusieurs pays qui ont amené les chercheurs à s'intéresser à ces plantes. Ces dernières ne sont pas utilisées à leur état naturel mais synthétisées afin d'en extraire les principes actifs. Une des plantes les plus connues dans la lutte contre le cancer est la pervenche de Madagascar. La synthèse des molécules de cette petite fleur a permis d'extraire la vinorelbine et la vinoflunine qui agissent sur les cellules tumorales des cancers du poumon, du sein et de la vessie. D'autres plantes possèdent également des propriétés anticancéreuses. L'if européen, reconnaissable à ses fruits rouges, possède dans son écorce une substance anticancéreuse. La découverte de cette propriété a failli causer la disparition de cette espèce. Des milliers d'arbres ont été décimés pour extraire la molécule anticancéreuse, le taxus baccata. Le pavot pour calmer la douleur Les plantes médicinales agissent également sur d'autres pathologies. A l'époque où la médecine moderne n'avait pas encore vu le jour, les guérisseurs utilisaient les plantes pour soigner toutes sortes de maux. Il fallait avant tout savoir maîtriser la douleur consécutive à certaines pathologies. Les Grecs et les Egyptiens ont eu l'idée de recourir au pavot pour calmer la douleur. L'effet anesthésiant de cette plante va être, par la suite, prouvé par les études des chercheurs qui vont exploiter les vertus antalgiques de cette espèce, en en extrayant notamment la morphine et la codéine. La digitale pourprée permet de réguler la fonction cardiaque. Cette plante, qui doit son nom à sa forme qui ressemble à celle d'un doigt de gant, possède plusieurs molécules curatives qui agissent notamment sur les troubles cardio-vasculaires. Toutefois, une consommation excessive de l'une de ces molécules peut entraîner des troubles visuels, à l'instar de ce qui est arrivé à Van Gogh qui souffrait de déformation visuelle. Le chardon-marie, un effet protecteur sur le foie Pour soigner la goutte, les médecins ont recours au colchique dont les graines et les bulbes renferment la colchicine, un anti -inflammatoire très efficace contre les crises de goutte. Mais cette plante ne peut être utilisée à l'état naturel en raison de sa toxicité. L'aconitine présente dans l'aconit, une fleur des montagnes, est à la fois un analgésique et un antitussif. L'armoise de Chine renferme une molécule, l'artémisine, qui permet d'éliminer les parasites dans le sang et de soigner le paludisme. Certains symptômes comme la fièvre, les courbatures, les douleurs articulaires ont leurs plantes, la reine des prés, dont le principe actif est à la base de l'aspirine. Contrairement aux autres, cette plante peut être utilisée séchée, en sirop ou en infusion. Certaines plantes comme le chardon-marie joue un rôle protecteur de certains organes comme le foie. La sylmarine, contenue dans les graines de cette plante, protège le foie et permet lorsqu'elle est consommée en infusion de traiter certains troubles digestifs. L'effet des plantes sur la peau a été également prouvé. L'onagre prévient les rides De nombreuses plantes ont été exploitées pour en extraire les principes actifs qui entrent dans la composition des produits cosmétiques. Plante sauvage qui pousse dans la prairie et à la lisière des forêts, la ficaire a un effet bénéfique sur la micro-circulation cutanée au niveau du visage. Les feuilles de l'aloès contiennent un suc qui hydrate la peau, atténue l'effet du coup de soleil, apaise et facilite la cicatrisation cutanée. La vincamine présente dans la petite pervenche lutte contre le vieillissement et l'onagre, plante d'Amérique du Nord, riche en acide gras et en acide linoléique, prévient les rides. Toutefois, l'automédication est vivement déconseillée pour la plupart de ces plantes car consommées à l'état naturel, elles peuvent présenter un taux élevé de toxicité.