Découverte à Jebel Chaâmbi d'une grotte, sans doute la plus longue jusqu'à présent. D'autres découvertes pourraient suivre, fruit d'une percée prometteuse. A suivre... «La guerre des grottes» aura-t-elle lieu à Jebel Chaâmbi ? La question, loin d'être banale ou dictée par des fins sensationnelles, mérite bien d'être posée, motivée en cela par la découverte, avant-hier dimanche, d'une nouvelle grotte dans cette vaste zone montagneuse et forestière où sont encore retranchés des terroristes à la solde d'Al Qaïda. Or, la nouvelle grotte revêt un caractère autrement plus important, parce qu'elle est caractérisée par sa longueur (dix kilomètres) jamais égalée jusqu'ici. Dix kilomètres de... route sous la montagne, il faut le faire! Cela a même de quoi donner des frissons et susciter les interrogations les plus inquiétantes. En effet, comment les terroristes qui ont... élu domicile à Jebel Chaâmbi, depuis bientôt deux mois, ont pu trouver la latitude de creuser un... tunnel aussi impressionnant ? Quels matériels et engins ont-ils utilisés pour parvenir à réaliser un exploit si retentissant, voire prodigieux ? Stratagèmes diaboliques En réalité, à bien y voir, l'effet surprise finit par disparaître. D'ailleurs, les experts ont attiré l'attention sur l'éventuel recours des terroristes à ce genre de stratagèmes diaboliques chers à Al Qaïda. L'exemple le plus éclatant cité est venu, début des années 90, d'Afghanistan, sous la forme de la fameuse «Bataille de Tora Bora», allusion faite à ce mont dans lequel se sont embusqués Oussama Ben Laden et ses hommes qui ont pu, in fine, prendre la poudre d'escampette, grâce justement aux tunnels qu'ils ont soigneusement creusés sous une montagne que les Américains auront vainement rasée, dans l'espoir de capturer l'homme le plus recherché dans le monde. C'est que les acolytes d'Al Qaïda, qui n'ont pas que leur fanatisme et leurs barbes à exhiber, sont passés maîtres en matière de desserrement, des étaux, si asphixiants soient-ils. Pour ce faire, ils ont leurs propres «experts» spécialement entraînés et formés aussi bien dans leurs camps d'entraînement et de recyclage éparpillés un peu partout dans le monde que dans les cours de formation administrés par les milliers de sites Internet que possède le mouvement et dont la plupart sont difficilement cryptables par «l'ennemi»! De surcroît, les terroristes de la nébuleuse intégriste sont connus, de l'aveu des experts internationaux, par leur étonnante capacité de résistance et de patience chaque fois qu'ils se réfugient dans les grottes. Là où ils... se plaisent à s'adonner au jeûne et à la prière qui sont, dans leur idéologie, synonymes d'ardeur, de détermination et d'espoir. Attention danger ! L'exemple de Tora Bora ayant donc fait tache d'huile dans nos murs, la question est maintenant posée de savoir comment on s'en tirera. Question d'autant plus cruciale qu'il va falloir désormais compter avec deux facteurs principaux, à savoir: 1 - La découverte de la dernière grotte peut en entraîner d'autres, vu l'immensité de la région de Jebel Chaâmbi. 2 - Découvrir une grotte est une chose, mais s'y aventurer en est une autre, dans la mesure où, pour protéger leur fuite, les terroristes prennent généralement le soin de miner le champ derrière eux. Et ce n'est pas un hasard si nos forces de sécurité et de l'armée se sont gardées jusqu'à présent d'investir ladite grotte. Certes, on comprend bien que deux précautions valent mieux qu'une et que ce genre de guet-apens est plein de risques et de mauvaises surprises. Mais, un jour ou l'autre, il va falloir oser, en passant à l'offensive pour espérer remonter la piste des fugitifs. Est-on réellement prêt pour l'assaut ?