«Les derniers évènements sanglants ont fait stagner les ventes et on constate quelques annulations des réservations, principalement des Algériens et des Italiens», selon le président de la FTAV. Le terrorisme et le tourisme ne font pas bon ménage. Les derniers évènements sanglants qui ont secoué le pays avaient fait la une des médias internationaux et circulaient en boucle sur les news bar des chaînes étrangères, notamment dans les pays émetteurs de touristes; ils auraient des impacts néfastes sur ce secteur, à court et à moyen terme. Au lieu de repêcher les indicateurs qui mesurent les anciennes performances, que certains politiciens ne cessent de communiquer pour justifier une soi-disant reprise du secteur, on s'est adressé à M.Mohamed Ali Toumi, président de la FTAV, pour avoir une idée claire sur le déroulement de la saison et de l'arrière-saison, septembre et octobre, à la lumière de la nouvelle donne en Tunisie, le terrorisme. A l'heure actuelle, la question qui se pose : s'agit-il d'un secteur sinistré sans aucune perspective positive à court et à long terme ? La réponse du président de la FTAV est négative: « On ne peut pas parler de secteur sinistré en pleine saison », justifie-t-il. Heureusement, poursuit-il, que ces évènements ne se sont pas produits à la saison des réservations. Autrement, dit-il, on aurait droit à une saison blanche et le secteur serait réellement sinistré. « Mais avec ces évènements on flirte avec la catastrophe », prévient-il. Car le terrorisme et le tourisme ne font pas bon ménage. Pour le mois de juillet, les réservations n'étaient pas aux niveaux habituels car, pendant le mois de Ramadan, la destination tunisienne, à l'instar des autres pays arabes, est relativement moins prisée. Les professionnels misaient alors sur un regain d'activité en ce mois d'août. « Sauf que les derniers évènements meurtriers ont fait stagner les ventes. Pis, on constate quelques annulations des réservations, principalement des Algériens et des Italiens », avance le président de la FTAV. Pour ce qui est de l'arrière-saison, durant les mois de septembre et octobre prochains, la mission est plutôt délicate. « Il faut conjuguer les efforts, des professionnels et des politiciens, pour qu'on puisse assurer l'arrière-saison », souligne-t-il. L'efficacité des efforts des voyagistes est tributaire du traitement de la problématique du terrorisme et de l'environnement politique qui prévaut dans le pays, entre les partis au pouvoir et l'opposition. Concernant le terrorisme, la nouvelle donne dans l'environnement tunisien, M. Toumi rappelle que l'outil sécuritaire est indispensable mais pas suffisant. La résolution comporte d'autres axes, notamment politiques, économiques et sociaux. « L'unité nationale autour d'objectifs clairs est le dernier rempart contre ce fléau », insiste-t-il. Le président de la FTAV conclut sur une note positive : « La situation est rattrapable».