Le début de l'année universitaire devient une aubaine pour plusieurs propriétaires de biens immobiliers qui réclament des loyers souvent élevés Chaque année, c'est le même calvaire pour les étudiants qui n'ont pas droit à l'hébergement dans le foyer universitaire. Les jeunes, qui se déplacent des régions intérieures vers Tunis pour étudier, trouvent du mal, en effet, à dénicher un bon studio à prix modéré en tant qu'espace d'hébergement approprié. Mourad, jeune étudiant en sciences humaines, a d'ailleurs formulé sa déception quant au nombre et à la qualité de certains studios proposés à la location au prix fort : «Trouver un studio près de l'établissement universitaire est difficile, se plaint-il. De plus, les propriétaires affichent des prix inabordables ne tenant pas compte de la capacité financière des familles tunisiennes aux revenus limités». En fait, le début de l'année universitaire constitue une aubaine pour plusieurs propriétaires de biens immobiliers pour mettre à disposition des studios en affichant des prix élevés. Ainsi, un studio dans un quartier au centre-ville peut coûter de 200 à 300 dinars, voire plus. M. Faouzi, promoteur immobilier, estime «nécessaire de rendre compte de la réalité en essayant d'avoir une vue générale des offres immobilières en Tunisie pour mieux comprendre la tendance des prix». Refus de déménager Pour lui, le propriétaire ne s'intéresse pas au statut ou à la fonction de la personne qui va louer le bien immobilier. «Le prix est fixé selon plusieurs paramètres tenant compte de valeur de l'immobilier à l'heure de la location et éventuellement de la commission de l'agence immobilière si cette dernière assure la location du bien». En tout cas, une simple consultation des quotidiens nous permet déjà d'avoir une idée assez large des loyers pour les studios proposés et qui varient en fonction du quartier dans lequel ils sont situés et la qualité du bâti. Certains propriétaires réservent leurs studios juste pour la location aux étudiants. Ainsi, ils sont sûrs que le bien immobilier n'est occupé que pendant une période donnée, avant d'être rétrocédé à son propriétaire. Louer un studio à une famille ou un célibataire peut poser problème surtout si ceux-ci refusent de déménager —quand ils sont invités par le propriétaire à partir conformément au contrat établi— sous prétexte qu'ils n'ont pas où aller. Il est soucieux néanmoins de se faire payer dans les délais pour éviter tout litige qui peut déboucher sur des affaires judiciaires. Les propriétaires demandent —sauf certaines exceptions— une caution aux futurs locataires dont le montant varie entre 200 et 400 dinars. Certains propriétaires exigent que les locataires soient des filles et font bien savoir cela dans leurs petites annonces. Pour eux, les filles préservent les biens immobiliers et sont plus soigneuses. Quant aux garçons, ils agissent parfois avec force et n'hésitent pas à détériorer certains éléments sans parler de la saleté et d'autres inconvénients souvent constatés. Problèmes d'argent Mais la réalité est parfois autre, puisqu'on compte, aujourd'hui, des étudiants qui sont ordonnés et qui tiennent à garder leur chambre propre. Le caractère des jeunes et leur comportement sont différents. Ces jeunes sont parfois confrontés à des problèmes d'argent et ne sont pas en mesure de payer leur loyer surtout si les parents tardent à envoyer le mandat. Ils subissent ainsi des pressions de la part du propriétaire qui ne veut rien savoir sauf percevoir ce qui lui est dû au moment convenu. Dans ce cas, ils essayent de se débrouiller comme ils peuvent, quitte à contracter un prêt (encore faut-il en trouver la possibilité) ou s'adonner à une activité rémunérée pendant quelque temps. Faute d'argent, certains jeunes acceptent de se regrouper pour louer un seul studio. Deux ou trois personnes dans un seul studio c'est un peu serré, mais le montant à payer est partagé et donc chacun supporte une part de la charge. Ce choix est retenu par des étudiants qui se connaissent bien et sont, souvent, dans le même établissement. Certains propriétaires exigent un nombre limité de jeunes hébergés sous le même toit et interdisent l'introduction d'intrus dans leur propriété que ce soit des hommes ou encore plus des femmes. Le studio est souvent utilisé en tant que lieu de repos et de révision. Les jeunes passent le plus clair de leur temps dans l'université, le café et les lieux de loisirs, et ne reviennent que tard le soir juste pour regarder un peu la télévision et dormir. Plusieurs propriétaires louent des studios équipés de différentes commodités comme les tables et les chaises, les lits, l'armoire, la télévision, le chauffage, voire les ustensiles de cuisine pour que les jeunes puissent préparer leur repas. Un studio standard se compose, en général, d'une chambre à coucher, d'une cuisine et d'une salle d'eau avec les toilettes et la douche. De nombreux propriétaires louent le studio sans le moindre équipement et c'est aux locataires de se débrouiller. Tous ces petits détails sont négociés entre les deux parties avant de conclure le contrat. En fait, la location doit se faire selon la réglementation en vigueur en rédigeant un contrat en bonne et due forme avec signature légalisée des deux parties. Ce contrat précise un ensemble de droits et de devoirs des deux parties dans le cadre de la transparence et pour éviter tout dépassement.