Au lieu d'arrêter les politiques inflationnistes des présidents de clubs, on s'aligne sur leurs doléances. Nos chers présidents de clubs et essentiellement la fameuse «amicale des présidents de clubs» vont nous faire la gentillesse de donner le feu vert à leurs joueurs pour entamer le championnat. Le gros problème du financement a dû être résolu après l'accord signé avec la société Promosport et en vertu duquel 6 millions de dinars seront versés aux clubs de la Ligue 1, 2 et 3 (3.200.000 dinars pour la Ligue 1, 2.000.000 D pour la Ligue 2 et 420.000D pour la Ligue 3). C'est une première tranche en faveur des clubs, mais aussi en faveur des sélections à raison de 1 million de dinars par an. Finalement, le football gagnera à lui seul la moitié du pactole débloqué par la société Promosport en faveur du sport. Et le contrôle ? L'amicale des présidents de clubs a négocié avec la tutelle, la FTF aussi (n'est-ce pas un double emploi?), pour réclamer le droit à une partie des revenus du Promosport. Nos clubs souffrent de l'absence du public et de la chute vertigineuse des recettes publicitaires et de sponsoring et ils ont raison. Mais ce que cette amicale très active et ce que notre ami Wadï Jari ont oublié, c'est de parler des défaillances de gestion dans nos clubs. Ce n'est pas la faute bien entendu du contribuable tunisien si la majorité des présidents de clubs optent pour des politiques inflationnistes. Personne ne leur a dit de payer de gros salaires pour des pseudo-joueurs et de tomber dans la spirale des dettes. Personne ne leur a dit d'engager leurs clubs dans des transactions onéreuses avec des joueurs étrangers qui n'ont rien d'extraordinaire dans la plupart des cas. Et la FTF dans tout cela? C'est la politique de l'autruche : on n'a pas le courage de demander les vrais états financiers aux clubs. On n'a pas le courage d'interdire des recrutements pour les clubs déficitaires. Un championnat professionnel ne peut pas vivre sur le concours public. Arrêtons de payer un salaire moyen qui peut attendre 5 ou 6 mille dinars, arrêtons d'acheter des joueurs à la pelle et de leur signer des chèques. L'inflation arrogante des revenus des joueurs et la passivité des présidents de clubs expliquent le gouffre financier. Le reste, c'est une solution de facilité.