Le bureau fédéral qui tient une «réunion privée» pour faire le bilan de l'énième échec. Juges et parties. Surréaliste et hallucinant ! Nous sommes mardi 10 septembre et quatre jours sont passés depuis ce qu'on appellera désormais le «scandale du Cap-Vert». Quatre jours et une seule réaction effective : Nabil Maâloul a décidé de partir. Sauf que cette fois-ci, il ne nous la jouera pas. Ce n'est pas lui qui est parti mais la clause dans son contrat qui stipule qu'en cas de non-qualification à la phase finale de la Coupe du monde au Brésil, il doit quitter. Et quelque chose nous dit qu'il ne reviendra pas de sitôt, ou peut-être même jamais aux affaires footballistiques en Tunisie. L'échec au Kef, la politique de la terre brûlée au CA, au CAB, à l'Espérance et en équipe nationale, les polémiques inventées par lui avec l'autorité de tutelle, les dirigeants, les clubs et la majorité des médias font aujourd'hui de lui le «pestiféré» de notre football alors qu'aucun footballeur et entraîneur en Tunisie n'avait bénéficié d'autant d'opportunités : EST, CA, CAB, Hanovre et équipe nationale en tant que joueur. Il a tout raté, tout gâché dans sa manie et son entêtement à tout manipuler, à tout placer sur le plan de la polémique et à toujours tirer vers lui. Voilà une affaire classée. A présent, il peut partir infuser sa science «occulte» à Al Jazira pour donner des leçons aux entraîneurs de Barcelone, Real Madrid, Juve, Inter, Milan, PSG et Monaco. Pour faire la leçon à leurs entraîneurs, pour corriger tel ou tel placement, dénoncer telle ou telle tactique, tel ou tel choix des hommes. Mais là-bas au moins, il ne fera du tort à personne. Car qu'on le sache bien, il a laissé l'équipe nationale dans un état lamentable, un véritable champ de ruines. Et il sera très difficile de recoller les morceaux car la rupture avec l'équipe nationale est aujourd'hui totale, à l'image de la petite poignée de spectateurs qui a fait samedi dernier le déplacement à Radès pour trente mille billets mis en vente. Départ de Maâloul : soulagement collectif Une petite parenthèse au passage: le staff technique qui a accompagné Nabil Maâloul tout au long de cette misérable expédition, qui a choisi le silence coupable, commence aujourd'hui à ouvrir la bouche pour justifier l'injustifiable et pour sauver sa peau. Et ça, nous l'avions déjà prévu. C'est ainsi qu'un membre de la Troïka (devenue décidément symbole de l'échec en Tunisie), Lotfi Kadri a dénoncé «un complot» contre l'équipe nationale, faisant allusion à «un relâchement coupable de certains joueurs», en référence à un «ordre» donné par l'Espérance à ses joueurs de lever le pied. A Lotfi Kadri, nous demandons de se taire, de se cacher et surtout de ne plus apparaître sur les écrans des télés pour rejouer au consultant et pour y chercher un club à entraîner. Avis aux collègues! Fermons cette lourde parenthèse. FTF : comme si de rien n'était... Quatre jours, disions-nous, et aucune réaction. Ou plutôt si, une réunion hier en fin d'après-midi du bureau fédéral, du staff technique (sans Nabil Maâloul, principal concerné et responsable de l'échec), administratif et médical pour évaluer le rendement du staff technique et... l'élimination. Nous rappellerons à ce bureau fédéral amnésique qu'il a déjà tenu une réunion d'évaluation au lendemain de l'élimination au premier tour de la CAN 2013 et que celle-ci a abouti à la... nomination de Nabil Maâloul. Avec le résultat qu'on sait. Imaginez un tout petit peu, messieurs, un ou des accusés qui s'autoproclament juges et qui décrètent un non-lieu. Plus ridicule que ça, on meurt! Ceci pour dire que cette réunion est nulle, non avenue et surtout illégitime. Et que les décisions qui s'ensuivront n'engagent que ce bureau qui ne représente que lui-même. C'est que 11 millions de Tunisiens n'attendent qu'une seule chose : la démission de ce bureau fédéral qui a pour titres de gloire deux éliminations de la phase finale de la Coupe du monde (bon nombre des actuels membres de l'actuel bureau ayant fait partie du précédent, dont Wady Al Jary qui était président de la commission des équipes nationales) et une élimination au premier tour de la CAN. Ce bureau fédéral a été élu sur un programme. Il a échoué sur toute la ligne. Aux clubs qui l'ont élu de le dégager. A nous journalistes également de mettre la pression pour que notre outil de travail ne se perde entre les mains de ceux qui en ont fait un véritable fonds de commerce. Un médecin en mal de reconnaissance, des avocats à la recherche de notoriété et d'autres encore qui n'ont trouvé d'autres moyens de voyager et d'acquérir un statut social que de jeter leur dévolu sur la FTF et les autres instances sportives. Notre football a plus que jamais besoin aujourd'hui d'un statut, d'un projet à court, à moyen et à long terme et d'hommes pour le faire. L'actuel bureau fédéral nous a fait croire, une année et demie durant, que la qualification à la Coupe du monde de football est la solution à tous les maux de notre football. A l'arrivée, deux éliminations qui nous valent un manque à gagner de 15 milliards, ceci sans parler des frais à perte. Et quand on échoue et qu'on n'atteint pas les objectifs fixés, il faut tout simplement partir. Or, ce qui se passe, aujourd'hui, à la FTF, c'est quelques membres qui veulent partir dignement et Wady Al Jary qui insiste auprès d'eux pour qu'ils restent. Et la pilule qu'ils veulent nous faire avaler, c'est un nouveau départ, avec un nouvel entraîneur. Eux, en revanche, sont intouchables et partis (selon leurs fantasmes et leurs désirs évidemment) pour rester. Un énième bras de fer se profile entre le président de la FTF et sa bande contre tous cette fois-ci et pas uniquement contre Tarak Dhiab. Tout un pays exige le départ de l'actuel bureau fédéral. Les clubs ne peuvent pas ignorer cela ou alors ils seront à la fois complices et coupables!