Blessures, âge, Lippi ne pourra pas compter sur la même forme qu'en 2006. Les champions du monde affrontent un Paraguay très dangereux en attaque Et si les "Azzurri" feraient oublier leurs incertitudes avant de jouer le Paraguay ce soir pour défendre leur titre gagné en 2006? C'est ce que veulent tous les Italiens et à leur tête un contesté Marcello Lippi . Le premier responsable de la sélection italienne agit contre la malchance ( blessures de Pirlo, De Rossi et Gattuso), contre la presse italienne qui lui reproche le fait d'ignorer Balotelli, Cassano et Totti, et contre des adversaires redoutables comme le Paraguay de Santa Cruz. En 2006, les Italiens ont primé par leur défense, par la prestation de Buffone, Canavaro, Zambrotta et Pirlo. Quatre ans plus tard, les temps ont si changé: ces joueurs ne sont plus ce qu'ils étaient. La Juventus, premier fournisseur de la sélection (elle fournit 6 joueurs en ce Mondial) , vient de terminer une saison catastrophique, et quand la Juve va mal, l'Italie l'est aussi. Marcello Lippi a joué la discrétion totale sur son onze rentrant. On ne mettra pas en doute la valeur de Canavaro ou de Buffone, celle de De Rossi ou de Camoranesi, mais ce n'est plus aussi évident . Le football, c'est la forme du moment, plutôt que les noms. Les Italiens vont devoir user de leur tempérament de gagneur , d'ultra défensiviste et d'athlétique. Ces joueurs ont du métier, savent gérer les matches difficiles et les épreuves pénibles. Il y aura Buffone qui reste aussi fort malgré ses contre-performances, Cannavaro et Chellini ( l'axe contesté en Italie puisque ce duo a encaissé plus de 50 buts avec la Juve), Maggio et Zambrotta sur les flancs. Faute de Pirlo, c'est Montolivio , pivot plus technique qu'athlétique, qui fera la couverture. Alors, De Rossi, jouera ou jouera pas ? Lippi a dit que le Romain a repris les entraînements, mais il n'est pas sûr de jouer. D'après les indiscrétions, Lippi cache son jeu, et c'est De Rossi qui devra commencer. Sinon, Gattuso, un joueur que Lippi adule, a des chances. Marchisio, l'homme le plus fort du milieu italien, sera présent pour la liaison entre les pivots et les milieux offensifs, un rôle qui lui va bien mais qu'il n'a pas pu tenir à la Juve. La force de l'Italie ne serait pas probablement ses vieux cadres, mais peut-être Pazzini et Gilardino qui se concurrencent pour le poste d'attaquant de pointe. Pour les deux places restantes, Iaquinta, Simone Pepe et Di Natale sont les solutions disponibles pour contenir la relance des Sud-Américains. Et pour créer le danger une fois la balle récupérée, Lippi n'aime pas que ses joueurs gardent trop la balle, c'est le style de jeu à l'italienne. Prendre la balle haut, fermer les issues et jouer direct pour piéger les adversaires. Auront-ils la même réussite? Santa Cruz le poison Le Paraguay partira avec les mêmes chances. L'Italie le sait bien , Lippi aussi. Gerardo Martino, le coach des Sud-Américains, a aussi des atouts et sait que le coup est jouable. Le Paraguay a sorti un parcours honnête lors des éliminatoires et veut changer sa réputation d'équipe qui opte pour la défense. Le sélectionneur argentin du Paraguay est là pour aider son équipe à passer au second tour, objectif suprême et exigé par l'entourage de la sélection. Les Italiens vont se défendre à mort face à un attaquant fin, mais mature qui s'appelle Santa Cruz. Le joueur de City a été un projet de star mondiale quand il a été repéré par Bekenbauer au Bayern il y a 7 ans, mais, depuis, il a fait du bon et du moins bon. Aujourd'hui, il est la star de l'équipe, son joueur d'inspiration et aura à ses côtés Cardozo et Barrios deux autres attaquants percutants et qui peuvent se placer sur les couloirs pour créer le danger. Deux styles opposés, un football européen de bloc et de défense et un autre latin d'inspiration et de puissance offensive.