Tunisie – 4 ans de prison et 5 millions de DT d'amende pour un ex député    Tunisie – BCT : Des réserves de devises couvrant 100 jours d'importations    Tunisie – Une première : Vers la certification ISO 21001 de plusieurs centres publics de formation professionnelle    L'Arabie saoudite déroule le tapis rouge et les milliards pour Trump    Trump rencontrera Ahmed Al Charâa à Riyad    Foot – Comment voir les matchs des quarts de finale de la coupe de tunisie ??    Tunisie – METEO : Cellules orageuses avec pluies sur le nord ouest et le centre    Aïd al-Adha 2025 : selon les astronomes, rendez-vous le 6 juin    Tennis – Open de Tunis : Moez Chargui en huitièmes, Aziz Ouakaa éliminé    Libye : Série de décisions suite aux affrontements armés à Tripoli    Hatem Mziou : le divorce chez le notaire est une mesure sans fondement !    Tunisie : appel à candidatures pour trois résidences artistiques au Centre des Arts Vivants de Radès    Ligue 2 : Programme de la 25e journée    Depuis Berlin : Mohamed Ali Nafti appelle à une évaluation globale de l'accord de partenariat avec l'Union européenne    A l'IFT : Regards croisés de 10 artistes visuels sur le patrimoine vivant tunisien    Abderazak Khallouli : je suis un opposant au sein des soutiens au pouvoir en place    Supercoupe d'Afrique de Handball : Sur quelle chaîne suivre EST – Al Ahly en direct ?    Kim Kardashian témoigne à Paris dans l'affaire du braquage de 2016    Liverpool proche de recruter Frimpong pour remplacer Alexander-Arnold    Bonne nouvelle pour les chômeurs : 12 000 jeunes Tunisiens recrutés par de grandes entreprises    Libye : Dbeibah promet la fin des groupes armés hors-la-loi à Tripoli    Mongi Souab à Kaïs Saïed : je ne reconnais plus celui que j'appelais mon ami !    Après les derniers affrontements, le poste frontière de Ras Jedir fermé du côté libyen    GATBIKE 2025 : Le grand rendez-vous sportif, culturel, écologique et solidaire au cœur de Carthage    La municipalité de Sfax lance un projet pour améliorer les infrastructures et les services à la plage du Casino (photos)    Forte demande et prix en baisse : l'Aïd se prépare déjà à Béja (Photos)    Dernier délai pour les déclarations d'impôt sur le revenu non commercial fixé au 25 mai 2025    Gafsa : le « lézard Rouge » signe son grand retour    Hakim El Karoui: La France sans immigrés? Chiche    388 morts enregistrés en Tunisie depuis le début de l'année    Lancement de la première campagne nationale de sensibilisation aux cancers de la peau    Non, TF1 n'a jamais diffusé cette vidéo sur le vaccin du Covid : Un faux journal pour une vraie intox    Crise à Tripoli : Ghazi Moalla analyse l'escalade militaire et ses implications politiques en Libye    IACE: La diversification des sources d'énergie pour faire face à un déficit énergétique inquiétant    Bilel Sahnoun président du conseil d'administration de la Fédération Arabe des Marchés de Capitaux    Ammar Mahjoubi: A Dougga    Tripoli en crise : l'Ambassade de Tunisie lance l'alerte    Décès de l'écrivain tunisien Bannani Mizouni à l'âge de 63 ans    Tripoli sous tension : l'ambassade de Tunisie appelle ses ressortissants à la prudence    Fin des affrontements à Tripoli : le gouvernement d'union Libyen revendique le contrôle et promet la stabilité    Le Chef de l'Etat défend Tunisair : Réformes oui, cession non !    Le Chef de l'Etat reçoit ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche maritime : Saïed appelle à une reprise en main des terres agricoles de l'Etat    Kaïs Saïed appelle à une vision nationale globale pour instaurer la justice sociale en Tunisie    Le ministère des Affaires culturelles dément avoir supprimé les aides aux artistes    Deux experts de l'UNESCO en Tunisie pour évaluer le géoparc de Dahar    Ligue 1 – 29e journee : L'EST puissance 34    L'ASG valide au forceps : Ils l'ont fait !    La ville de Bizerte fête la 2e édition du « retour des Phéniciens »    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'auteur de polars qui monte
Janis Otsiemi
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 09 - 2013

À trente-six ans, il est en train de se faire un nom parmi les rares auteurs de thrillers africains à écrire depuis leurs propres pays.
Ses romans noirs viennent tout droit de Libreville et ils ont, d'abord, été reconnus chez lui. L'auteur a, en effet, reçu en 2010 le Prix du roman gabonais pour La Vie est un sale boulot (Jigal, Marseille, 2009). Il a publié coup sur coup, en 2012 et 2013, La Bouche qui mange ne parle pas et Le Chasseur de lucioles. Des polars remarqués en France, et qui ont valu à Janis Otsiemi d'être décrit par le quotidien français Libération comme « l'écrivain qui fait des bébés à la langue française ». Loin de démentir, Otsiemi explique : « La langue française n'est pas ma langue maternelle et elle me parvient souvent avec son histoire, ses senteurs gauloises qui ne sont pas les miennes. Alors, je suis contraint de la brutaliser un peu pour la posséder, peut-être aussi pour prendre ma revanche sur le colonisateur, pourquoi pas ».
Il croque et il truffe...
Il croque les travers de sa propre société et truffe ses intrigues d'expressions du cru. Du langage parlé et du français « façon » qui font tout le sel de sa prose.
Argot, proverbes et néologismes piquants comme du piment émaillent le récit. Autre extrait : « Le Labyrinthe était une ancienne habitation qui avait été transformée en motel. Le propriétaire devait être un ancien ponte de la République au tombage (note : avoir perdu son prestige ou être tombé en disgrâce) vu le côté coquet de la piaule. Le commerce de la cuisse tarifée faisait florès dans le pays. En quelques années, des garceries avaient poussé çà et là comme des champignons, à croire que baiser était devenu le sport favori des Gabonais. Nul ne l'ignorait. Les Gabonais étaient passionnés de femmes. Et bon nombre d'entre eux entretenaient des deuxièmes bureaux (note : femmes entretenues par des hommes mariés). »
Otsiemi, qui affirme se retenir et s'autocensurer, frappe fort. Ses intrigues répondent aux codes du genre. Dans Le Chasseur de lucioles, le lecteur est promené entre le braquage d'un fourgon de transport de fonds et des meurtres en série de prostituées. Mais la verve de l'auteur embarque surtout pour une virée truculente dans les bas-fonds de Libreville. Une capitale africaine connue pour ses pétrodollars, ses élections contestées, les biens mal acquis et autres scandales de la Françafrique. Où l'on apprend que « Bongo » n'est pas seulement le patronyme des deux présidents, père et fils, qui dirigent le pays depuis 1967, mais aussi le petit nom qu'on donne à l'argent. Principal sujet de préoccupation de tous les frappés du « mal de poche » et autres malfrats qui « n'ont pas besoin d'avoir un certif pour apprendre à compter le pognon », selon l'auteur.
Autodidacte et fils d'ouvrier
Janis Otsiemi, lui, ne vit pas de sa plume. Cet autodidacte, fils d'ouvrier dans le bâtiment et d'une marchande de manioc, n'a pas fait d'études supérieures. Il a grandi aux Etats-Unis d'Abéké, un bidonville de la capitale qui lui fournit encore beaucoup de « matière ». Il travaille le jour comme assistant aux ressources humaines dans une compagnie aérienne et écrit la nuit. Il a eu du mal à avoir un visa pour la France en mars, pour se rendre au festival Etonnants voyageurs de Saint-Malo. Les services consulaires français à Libreville ont d'abord douté de la volonté de ce père de famille de revenir un jour au Gabon. Pourtant, Otsiemi appartient à cette génération de jeunes Africains qui ne se voient pas d'avenir ailleurs que dans leurs pays, déterminés à les voir enfin changer.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.