6.000 cas de contamination par année sont signalés dans notre pays. Après les 47 cas d'hépatite C déclarés en 2012 dans le gouvernorat de Kasserine, dont 18 à Thala, voilà que la gale et les poux viennent infester le quotidien des habitants de deux bourgades de la capitale du marbre de couleur beige amende. Selon Mme Mounira Garbouj, directrice de la médecine scolaire et universitaire, plusieurs cas de gale ont été découverts dans deux écoles de Thala: l'une dans le bourg de Henchir Gomria, et l'autre dans le village de Bir Chaâbane. «Le 17 septembre 2013, l'une de nos équipes s'est rendue à l'école de Bir Chaâbane à Thala après avoir été informée de l'apparition des symptômes de la maladie de la gale chez deux élèves dans cet établissement. Ces deux cas ont vite été pris en charge par notre équipe qui leur a prescrit le traitement nécessaire, en l'occurrence de l'Ascobiol en poudre», souligne Mme Garbouj. Deux enseignants contaminés Une semaine plus tard, c'est-à-dire le 24 septembre dernier, cette même équipe composée d'un médecin et d'une infirmière s'est rendue sur les lieux pour faire le suivi. Et voilà qu'ils réalisent que l'épidémie de la gale n'a pas fait dans la dentelle puisque le foyer de l'épidémie a gagné 32 autres éléves et contaminé 2 enseignants. «Comme pour les précédents cas, notre équipe a agi de la même sorte en prescrivant le traitement nécessaire. D'ailleurs pour isoler la contagion, les 30 élèves ainsi que leurs deux enseignants ont été priés de rester chez eux pour se soigner. Et le 26 septembre, notre équipe a assuré une session de sensibilisation adressée au cadre scolaire de l'établissement ainsi qu'aux parents des élèves, tout en cherchant les causes de cette maladie», précise la directrice de la médecine scolaire et universitaire. Et aux dernières nouvelles, lors de leur dernière visite datant d'hier, l'équipe a recensé 12 élèves atteints dans cette école. 12 princes de gale à Henchir Gomria «Quant à l'école primaire de Henchir Gomria, le 28 septembre 2013, notre équipe a recensé 12 cas parmi les 70 élèves inscrits dans cet établissement. De même, le médecin leur a prescrit le traitement nécessaire avec un repos de 7 jours chez eux. Notre équipe a signalé aussi l'absence d'eau potable dans cette école ainsi que dans le village de Henchir Gomria». a-t-elle révélé. Ce qui peut expliquer l'émergence de ce genre de maladies endémiques classées aussi comme maladies sociales. Toujours selon Mme Garbouj, ce genre de maladies a toujours existé dans notre pays que ce soit dans le milieu rural ou urbain. « Ce genre de maladies prend naissance quand les conditions d'hygiène se détériorent. La contagion peut prendre de l'ampleur dans les espaces clos à l'instar des écoles et des jardins d'enfants à cause de la proximité et de la cohabitation des enfants. En revanche, les traitements contre la gale sont disponibles et faciles à appliquer. », renchérit Mme Garbouj. Une nette régression Le cas de ces deux écoles de Thala n'est pas isolé dans notre pays; en effet, le 13 mars 2013, un foyer d'élèves à Siliana a été évacué après l'apparition de la maladie de la gale chez plusieurs internes suite à un contrôle routinier fait par les services d'hygiène. Selon les données de la direction de la protection sanitaire du ministère de la Santé, environ 6.000 cas de gale par an sont recensés en Tunisie. Certes, le nombre reste assez élevé mais, selon les experts, ce chiffre est incomparable avec les statistiques des années 90 où cette maladie a atteint la barre fatidique de 20.000 cas signalés sous nos cieux.