Il s'entraîne sérieusement avec l'espoir de voir la chance lui sourire de nouveau Parvenir à s'imposer à l'Espérance n'est pas une mince affaire, même pour les footballeurs au CV bien garni. Aujourd'hui, des joueurs dits expérimentés et qui ont fait leurs preuves ailleurs ont eu de fortes difficultés à décrocher une place dans le dispositif de jeu des «Sang et Or». C'était le cas de Houcine Ragued et Ahmed Akaïchi. Quant à Mohamed Ben Mansour, il a perdu sa place de titulaire pendant presque deux ans, avant de revenir sur la scène lors des trois dernières sorties de l'équipe. Si ce trio a réussi à sauver la face, d'autres n'ont pas eu cette chance-là. Il s'agit de Gharsellaoui, Mhirsi, Chehoudi, voire Jouini. Dans ce contexte, il est utile d'évoquer le cas de Lamjed Chehoudi que beaucoup d'observateurs (journalistes et supporters) se demandent pourquoi il ne joue plus. Nous nous sommes intéressés au parcours peu commun de ce footballeur tunisien formé en Suisse où il a joué pour les clubs du FC Fribourg, Stade-Payerne et le Racing Club de Genève. Puis, il a roulé sa bosse au Qatar (Al Muharraq Club, Al Najma Manama, Al Sailiya), aux Emirats (Dubaï Club) et en Tunisie (CAB et ESS) avant de débarquer en janvier dernier à l'Espérance avec laquelle il s'est engagé pour deux ans et demi. Plans contrariés Quand on interroge son entraîneur pourquoi Chehoudi n'arrive pas, à ce jour, à trouver sa place dans le dispositif espérantiste, Maher Kanzari nous apporte son élément de réponse : «Personne ne peut nier les qualités intrinsèques de Lamjed Chehoudi. Tout le monde se demande pourquoi ce joueur n'arrive pas à s'imposer alors que ça va faire presqu'un an qu'il est là. A mon avis, les raisons sont multiples. La première est que lorsqu'il a débarqué, il manquait terriblement du temps de jeu. Et au moment où il commençait à gagner sa place et à avoir des temps de jeu (10, 15 puis 20'), il s'est blessé au match de play-off contre l'Etoile. Une blessure qui l'a éloigné des terrains. Entre-temps, d'autres joueurs ont marqué des points, outre les recrutements que nous avons effectués à l'intersaison», explique l'entraîneur «sang et or». Malgré cette blessure contrariante, compte-t-il lui redonner sa chance? Maher Kanzari avance une réponse nuancée : «C'est un joueur qui est très sérieux aux entraînements. Pour le moment, il y a d'autres joueurs qui sont devant lui. Moi, j'agis en fonction de ce que je vois. Tout ce que j'espère pour lui est qu'il réponde présent lorsqu'on le sollicitera. S'il affiche la grande forme, il décrochera de suite sa place. Regardez le cas de Ben Mansour ou encore celui de Ragued qui est passé du statut de remplaçant à celui de titulaire», note Maher Kanzari, Une envie folle De son côté, le joueur se joint à l'idée de son entraîneur sur les raisons qui l'ont empêché d'être compétitif : «La blessure contractée contre l'Etoile a tout chambardé. A peine 20 minutes jouées et me voilà contraint à m'éloigner de nouveau des terrains à cause de cette blessure. Pourtant au départ, tout allait bien. J'ai fait une bonne préparation, je travaillais sérieusement aux entraînements et je n'attendais que de voir venir ma chance. Je veux jouer. Je veux qu'on me mette à l'épreuve pendant trois matches pour qu'on puisse me juger à ma juste valeur. J'espère que mon entraîneur m'accordera cette chance. Car je suis venu à l'Espérance pour remporter des titres, à commencer par la Ligue des champions même si je n'ai pas encore beaucoup joué. Et comme c'est une nouvelle saison qui commence, j'espère aussi remporter le championnat de Tunisie», aspire Lamjed Chehoudi. Entraîneur et joueur sont sur la même longueur d'onde : avoir du temps du jeu pour pouvoir exprimer son talent sur le terrain. Les deux hommes se rejoignent aussi sur l'idée du poste idéal du joueur sur le terrain : évoluer derrière les attaquants. «Il peut aussi jouer sur les couloirs. Il a le potentiel d'évoluer dans tous les postes offensifs mais l'idéal est de jouer derrière les attaquants, car il sait leur apporter le soutien nécessaire», confie Kanzari. La réponse de Chehoudi est claire : «Je suis à la disposition de mon entraîneur dans tous les postes où il veut me faire jouer. L'essentiel est que je joue. C'est tout ce que je demande», réplique le joueur. Le message est on ne peut plus clair.