Invaincus depuis le 6 septembre 2008, les Pays-Bas gardent le rythme après leur victoire face au Danemark. Un vieil adage sportif stipule que les séries sont faites pour être interrompues un jour ou l'autre. Un autre qu'elles doivent perdurer pour n'être que plus belles. L'opposition entre Néerlandais et Danois à Johannesburg a confirmé les deux. Car dans une rencontre plus fermée que le CV des deux équipes le laissait espérer, les chiffres sont finalement les premiers détenteurs de la vérité du terrain. Après 289 minutes sans le moindre but marqué, un centre de Robin van Persie conclu par le malheureux Simon Poulsen, dont la tête rebondit sur le dos de Daniel Agger (1:0, 46'), permet aux Pays-Bas de retrouver le chemin des filets. Dirk Kuyt (à la 85') ajoute au plaisir en reprenant seul devant le but un ballon repoussé par le poteau de Thomas Sørensen, sur une frappe enroulée d'Eljero Elia lancé par Wesley Sneijder. Ce but contre son camp est le premier jamais encaissé par les «Danish Dynamites» en phase finale d'une Coupe du monde de la FIFA, là même où ils n'avaient non plus jamais perdu une rencontre après être rentrés aux vestiaires sur un score nul et vierge. Deux autres fins de série donc. Dans la famille des séries, en revanche persistantes, celle des Oranje est plus que révélatrice de la valeur de l'équipe. Les champions d'Europe 1988 alignent désormais 20 matches consécutifs sans défaite. Ils conservent également celle en cours lors de leurs entrées en lice dans la compétition: ils n'y ont plus baissé pavillon depuis 1938. Enfin, ils étalent encore un peu plus dans le temps celle face au Danemark. Un pays contre lequel les Oranjes n'ont plus perdu depuis 1967. Le «Big Four» fait profil bas En dépit de leur succès mérité face aux Scandinaves, le quatuor offensif néerlandais, auto-proclamé "Big Four" par Robin van Persie, a connu des retards à l'allumage lundi face au Danemark. Même en l'absence d'Arjen Robben, rétabli de sa déchirure à la cuisse gauche mais laissé sur le banc car en manque de rythme, les Néerlandais conservaient, a priori, une force de frappe impressionnante sur la pelouse du Soccer City de Johannesburg. A priori seulement ! Car face aux Scandinaves, les stars Rafael van der Vaart (Real Madrid), Wesley Sneijder (Inter Milan) et Dirk Kuyt (Liverpool), en soutien de la "pointe" Robin van Persie (Arsenal), n'ont dû leur salut qu'à un but de Dirk Kuyt et un but contre son camp de Daniel Agger (46'), venu miraculeusement débloquer la partie en leur faveur. Chapitre déceptions, le plus en deçà des Néerlandais fut sans conteste Robin van Persie. Même s'il fut à l'origine du premier but, l'attaquant d'Arsenal a multiplié les mauvais choix et les actions trop personnelles. Longtemps blessé cette saison, de décembre à avril à la suite d'une déchirure ligamentaire à une cheville, le Gunner est apparu à mille lieues de sa meilleure forme.Remplaçant Arjen Robben sur le flanc gauche, Rafael van der Vaart a, lui, fait la démonstration qu'il est tout sauf un ailier. Il n'a pas la vitesse de l'attaquant du Bayern Munich. Van der Vaart a d'ailleurs été remplacé (67') par Eljero Elia qui s'est lui montré bien plus tranchant et à l'origine du deuxième but inscrit par Dirk Kuyt (85'). A droite, ce dernier a bien travaillé (comme d'habitude) mais sans génie (comme d'habitude) et a eu le mérite de se trouver au bon endroit pour inscrire le second but en fin de match (comme souvent). A l'image de sa saison à Liverpool. Coincé au milieu d'un double rideau défensif, Wesley Sneijder n'a pas eu son rayonnement habituel. Sous les yeux de Zinedine Zidane et Michel Platini, qui en connaissent un rayon en matière d'animation du jeu, le petit meneur de l'Inter Milan n'a brillé qu'à la 82' sur une frappe qui a heurté la barre transversale danoise. Un peu léger comme statistique...Et même si ce fut meilleur dans les dernières minutes, alors que les Danois laissaient logiquement des espaces, les "Oranje" devront peaufiner leur schéma offensif pour entretenir leur rêve de gagner la Coupe du monde.