Le président de l'ANC rappelle que l'Assemblée reste la seule institution légitime du pays Le président de l'Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaâfar, a annoncé, lors d'une conférence de presse, que la commission des compromis devait se réunir hier après-midi et aujourd'hui et qu'elle proposera des modifications du règlement intérieur. Les amendements auront pour objectif d'optimiser le fonctionnement de l'ANC et, ainsi, « respecter le calendrier des travaux». «Ces modifications n'auront pas pour vocation de limiter la liberté des constituants, celle-ci sera préservée. Mais il y aura très probablement une révision des procédures relatives aux points d'ordre et aux questions adressées au gouvernement», tempère Ben Jaâfar. Il annonce également le retour de la commission de dépouillement chargée de sélectionner les candidats de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) et de les présenter aux constituants en séance plénière. «Même si je considère que le Tribunal administratif a émis un verdict d'arrêt d'application et n'a pas statué sur le fond de la question, nous appliquerons la loi et nous nous soumettrons à ses décisions », déclare-t-il. Le président de l‘ANC ajoute que « compte tenu de la spécificité de la commission qui donnera naissance à l'Isie, elle sera protégée contre les recours », même s'il admet que « les recours sont un droit dans des conditions normales». Réuni auparavant avec les différents groupes parlementaires, il demande aux présidents de groupes de sensibiliser leurs députés, pour qu'ils fassent preuve de discipline dans l'application du calendrier des travaux. Un calendrier qui prévoit, selon Mustapha Ben Jaâfar, une semaine pour la formation de l'Isie et quatre pour le parachèvement de la Constitution. «La réunion m'a confirmé l'enthousiasme des présidents de groupes pour finir la mission avec l'accélération des procédures pour l'établissement de l'ISIE en une semaine et pour la discussion et la ratification de la Constitution dans un délai de quatre semaines. Pour cela, il faut mettre en œuvre des mécanismes facilitateurs», a-t-il expliqué. Commentant son propre jugement sur la dernière copie de la Constitution, Ben Jaâfar se rétracte et déclare que « celle écrite par l'ANC n'est certes pas la meilleure Constitution au monde, mais qu'elle reste une bonne copie, de l'avis même des experts ». «Avant que ce projet ne passe en séance plénière, il est nécessaire d'apporter quelques changements qui sonnent comme une évidence; à l'image des dispositions transitoires qui sont critiquées par plusieurs experts», a-t-il ajouté, avant d'annoncer que selon «les échos parvenus, les points de discorde vont très vite être résolus au sein de la commission des compromis». Tout en affirmant le respect des décisions issues du Dialogue national, le président de l'ANC a rappelé que l'Assemblée reste la seule institution légitime du pays. Par ailleurs, il a rendu hommage aux martyrs du pays récemment tombés sur le champ d'honneur, estimant que «la Tunisie a toujours su sortir des crises et que le terrorisme a échoué à créer des points de non-retour ou à diviser le peuple et la classe politique».