Les protestataires contre la majoration de la taxe de la circulation ont essayé d'envahir le siège du gouvernorat Encore une fois, certaines dispositions de la nouvelle loi de finances créent la polémique. Controversée, cette loi est à l'origine de plusieurs sit-in et mouvements de protestation, car elle touche directement des catégories sociales dans leur gagne-pain quotidien. Hier, à Sfax, les propriétaires de véhicules utilitaires et agricoles ont observé un sit–in devant le siège du gouvernorat. Ils protestent contre la majoration de la taxe de circulation figurant dans la nouvelle loi de finances. Dans un climat très tendu, marqué essentiellement par des slogans contre la Troïka, certains protestataires sont allés jusqu'à essayer d'envahir le siège du gouvernorat. Protégé par les barbelés, en présence d'un grand nombre de policiers et des unités relevant de l'Armée nationale, ce dernier a été encerclé toute la journée d'hier par les protestataires. La circulation au niveau du siège du gouvernorat a été interrompue pendant des heures. Les protestataires ont utilisé leurs véhicules pour bloquer la rue. Ils exigent la révision de la loi de fiances. Avec l'augmentation des prix du carburant, des produits fourragers et des engrais, la nouvelle taxe va aggraver la situation financière des agriculteurs et des transporteurs, propriétaires des véhicules utilitaires. Les agriculteurs présents ont évoqué, également, l'article 66 de la loi de finances 2014. Cet article oblige les agriculteurs et les propriétaires fonciers bénéficiaires d'incitations fiscales d'ouvrir une patente. Pour eux, il s'agit d'une «mesure injuste». L'article a été élaboré sans discussion avec les professionnels. Notons que dans un communiqué rendu public lundi dernier, l'organisation agricole appelle à revoir cet article, car « il ne répond ni à la réalité des agriculteurs, ni aux spécificités du secteur en Tunisie... Il compliquera les activités des agriculteurs et ralentira le rythme de développement des investissements agricoles», précise le communiqué De telles décisions ont un impact négatif sur le secteur. D'après les protestataires, les agriculteurs, dont la majorité est constituée de petits et de moyens producteurs, sont plus que marginalisés, car ils sont vraiment lésés par la nouvelle loi.