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A propos de la transition démocratique et de Chaâmbi
Opinions - Lettre ouverte à Monsieur le Général, Chef d'Etat-Major de l'Armée de Terre
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 01 - 2014


Par le Colonel (R) Mohamed KASDALLAH
Mon Général,
Veuillez me pardonner cette façon de communication inhabituelle entre militaires. J'ai procédé ainsi devant le verrouillage total du système actuel où le Commandement continue à montrer son indifférence à l'égard des anciens de l'armée quant à leur contribution éventuelle pour promouvoir l'institution militaire.
Mon propos, pour cette première partie de la lettre, concerne essentiellement deux axes :
Celui du nouveau rôle de l'Armée dans le contexte actuel de la transition démocratique.
Celui relatif au combat autour du mont Chaâmbi
La défense de la démocratie, nouvelle mission assignée à l'Armée nationale
Notre pays est en pleine transition et rencontre de vrais dilemmes. Il est, plus que jamais, en déperdition morale et sécuritaire. Il est en proie à une grave déconfiture économique et sociale. Le processus de maturation de la démocratie, connaissant plusieurs poussées de fièvre, est menacé d'avortement. Même si des efforts louables ont été consentis pour démocratiser le pays, on reste lamentablement en deçà des espérances légitimes après ce que la société a connu comme bouleversements tragiques et le prix qu'elle a payé de sa chair.
C'est dans ce contexte de transition démocratique que notre armée est appelée, selon moi, à jouer un nouveau rôle, celui de la défense de cette démocratie naissante.
Cette armée, qui n'a jamais été inféodée à un régime, devrait rester l'exemple d'une armée républicaine dans le sens d'être au service de la nation et non à la botte d'un parti ou d'un régime politique. C'est à ce titre qu'elle constitue à la fois un rempart contre tout régime autoritaire voire un soutien à sa destitution, mais aussi un accompagnement fiable et sécurisant de la démarche vers l'édification d'un Etat de droit et d'une société démocratique et moderne.
Pour ce faire, il est deux sphères qu'il est nécessaire de travailler avec beaucoup de soin : celle des facteurs endogènes et celle des facteurs exogènes.
Les facteurs endogènes :
Notre armée souffre de plusieurs facteurs handicapants, la plupart héritée de l'époque coloniale et beylicale. Il est temps de les traiter avec fermeté et vigilance.
D'abord, il convient de dégager l'armée de son autisme traditionnel, cette pathologie héréditaire qui se manifeste par le désintérêt total du militaire à l'égard de l'entourage, par l'enfermement sur soi et le mutisme.
Il convient également de :
Bannir les mauvaises habitudes qui ont fait leur temps et qui sont le résultat d'un cumul de plusieurs décennies, tels que le clivage entre catégories du personnel, l'obséquiosité excessive qui frise la servilité, l'allégeance totale et aveugle, le clanisme et le régionalisme.
Tolérer, au sein des forces armées, un brin de démocratie qui ne serait pas préjudiciable à la discipline et au prestige de l'armée
Favoriser les échanges avec les armées étrangères à travers la formation et l'entraînement pour que souffle un vent d'ouverture, d'expérience, et de découverte de ce que font les autres.
Promouvoir la soumission des militaires non seulement à la loi nationale mais aussi à un certain nombre de lois internationales
Les facteurs exogènes
Le constat qu'on peut faire à travers l'expérience c'est que beaucoup de nos concitoyens apprécient l'action de l'armée par ce qu'ils ont horreur du désordre et de l'anarchie, mais il y a aussi un courant carrément antimilitariste surtout chez l'élite intellectuelle et politique, il suffit de lire les commentaires de mes articles où la moindre réflexion en faveur de l'armée est assimilée à une tentative d'usurpation du pouvoir.
Un autre exemple fort édifiant, celui du martyr national feu Colonel Tahar Ayari, le plus haut gradé de l'armée tombé au champ de bataille de tous les temps. Les autorités municipales n'ont pas trouvé mieux que donner, toute honte bue, son nom à une ruelle longue d'à peine 50 mètres dans une cité enclavée et ce malgré nos réclamations écrites et orales. C'est dire le peu de considération à l'égard des militaires. Pour cela, je vous prie, mon Général, de donner le nom de notre compagnon d'armes, feu Taher Ayari, à la base militaire de l'Aouina où habite sa famille, et ce, au cours d'une cérémonie solennelle et majestueuse dédiée à l'âme de ce héros national.
Enfin, l'ouverture de l'institution militaire sur la société civile crée et consolide une symbiose entre civils et militaires fort bénéfique pour le pays, la révolution et la démocratie ; à condition que les mécanismes qui règlent ces rapports soient bien définis, réfléchis, planifiés, prévus et dans les textes.
Le combat autour du mont Chaâmbi
Peu de temps avant votre arrivée à la tête de l'Emat, on a évoqué imprudemment la fin des opérations autour du mont Chaâmbi, puisque les terroristes ont quitté les lieux et que seuls les engins du génie militaire sont en train de récupérer le terrain perdu. Malheureusement, quelques jours après cette déclaration fort médiatisée, le massacre de la patrouille du jeune lieutenant Lemkacher eut lieu. Qui en est responsable ? Cette tragédie était–elle évitable ? J'incline à penser qu'elle l'était, n'eussent été le laxisme et la mansuétude qui frisent l'inconscience des décideurs. Je ne vais pas aller plus loin, c'est polémique. La justice transitionnelle s'en occupera, je l'espère. Quant à la permissivité et l'indulgence manifestées par les gouvernants politiques, on constate que le pouvoir refuse systématiquement de conjoindre à sa lutte antiterroriste un discours dirigé contre l'islam, sa matrice idéologique, de sorte qu'il est difficile de ne pas penser que c'est pour lui un choix stratégique. Je m'arrête là, s'agissant d'un champ de mines politiques.
Mon Général,
Après votre arrivée, le combat a brusquement changé, le résultat aussi. Mais à l'évidence, le pilonnage par l'aviation et l'artillerie lourde ne peut pas continuer indéfiniment, la région étant vaste et le coût de l'opération exorbitant.
En fait, pour la cas du Chaâmbi, on est en face d'un gigantesque « centre de résistance » constitué d'une série de points d'appui autour d'un noyau central, contenant sûrement le poste de commandement des groupes armés et leur base logistique. Et comme tout centre de résistance, celui du Chaâmbi est truffé de bouchons de mines pour la défense tout azimut.
Or, un tel objectif ne peut être logiquement pris à distance à l'aide de missiles ou d'obus. Il faudrait y prendre pied et l'occuper par l'infanterie. Pour cela, il y a deux possibilités tactiques :
Soit procéder par la technique dite de l'artichaut où les feuilles (les points d'appui) sont décortiquées une à une jusqu'à atteindre le noyau central, soit ouvrir une ou deux brèches pour constituer une «tête de pont» qui servira à l'ensemble des moyens d'être groupés pour faire le forcing nécessaire et s'emparer du noyau central.
Dans les deux cas, le bombardement par air et par terre vient en appui des troupes à pied. Quant au ratissage, terme qu'on entend depuis des mois, il n'est pas approprié pour le cas du Chaâmbi dans l'état actuel du combat. Par ailleurs, il vaut mieux ratisser la ville de Kasserine et ses quartiers populaires où se terrent les terroristes et leurs acolytes.
(Dans une deuxième partie, l'auteur évoquera les sujets de la zone exclusive, la restructuration des unités de l'armée et leur déploiement géographique)


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