Auteur de son deuxième match nul en autant de matches, vendredi soir contre l'Algérie (0-0), l'Angleterre est à la peine dans cette Coupe du monde 2010. Le potentiel offensif des «Three Lions», pourtant impressionnant sur le papier, ne parvient pas à s'exprimer. Au point que Fabio Capello ne reconnaît plus son équipe. Pour son 64e anniversaire, Fabio Capello n'a pas été gâté. Ses joueurs, annoncés parmi les favoris de cette Coupe du monde 2010 avant le début du tournoi, lui ont offert vendredi soir contre l'Algérie un match presque navrant. Une prestation sans jeu ni jus (0-0), à l'opposé de ce qu'ils ont montré en éliminatoires pendant près de deux ans. Cinq jours après son autre match nul concédé face aux Etats-Unis (1-1), l'Angleterre a confirmé qu'elle avançait sur une jambe dans le groupe C. Il lui faut désormais battre la Slovénie pour accéder aux huitièmes de finale. Les «Three Lions» en sont-ils capables ? "On sait ce qu'on a à faire, il faut gagner le dernier match et ça ajoute de la pression", a déclaré Steven Gerrard. Capello : "C'est incroyable, je ne reconnais pas l'équipe" Très simple à dire. A faire, ce sera autre chose. Car les Slovènes, trahis par leur inexpérience contre les Etats-Unis après avoir mené par deux buts (2-2), n'ont pas encore validé leur billet pour le deuxième tour de la compétition malgré leur statut de leader avec quatre points. Et ce qu'ils ont montré jusqu'ici, même par intermittence, témoigne d'une équipe solide et opportuniste. Suffisant pour inquiéter ces Anglais-là, sans imagination offensive et pas franchement rassurants derrière avec un trio de gardiens interchangeables d'un niveau, dirons-nous, aléatoire. "Nous n'avons pas été bons, nous avons manqué de maîtrise, nous avons raté toutes nos tentatives", a déploré Fabio Capello. "C'est incroyable. Je ne reconnais pas l'équipe d'Angleterre depuis le début de la Coupe du monde. Ce n'est pas celle que j'ai vue durant les matches de préparation. J'ai vu de grands joueurs rater des passes faciles, faire des mauvais contrôles. C'est assez incroyable. Les joueurs ne reproduisent pas en match ce qu'ils font à l'entraînement. Il y a un problème de confiance. Je pense que la pression de l'événement y est pour beaucoup." Un paramètre qui, lors du dernier match de l'Angleterre dans cette poule, sera à son paroxysme. Dans un tel contexte, la colonne vertébrale de l'équipe, John Terry, Steven Gerrard et Wayne Rooney, devra prendre les choses en main et apporter son expérience. Mais les joueurs cadres sont-ils assez sereins pour ça ? Les supporters, qui les ont secoués, en doutent. Le sélectionneur italien aussi. "Je peux changer de tactique, je vais essayer quelque chose de différent (contre la Slovénie)", a-t-il promis. Vu la situation et l'isolement dont souffre Rooney en pointe, c'est nécessaire. Pire, c'est vital pour la Perfide Albion.