Le tourisme vert semble avoir le vent en poupe, par les temps qui courent. En effet, le secteur est de plus en plus prisé dans divers coins de la planète, en l'occurrence la France et le Canada, en premier. La Tunisie dispose, quant à elle, de bien des atouts pour constituer une destination de choix en Méditerranée. Et ce, en fonction de son climat modéré, sa verdure paradisiaque, sa richesse patrimoniale et l'intarissable hospitalité de sa population, notamment, des avantages sur lesquels parient les investisseurs pour se frayer un chemin sur la voie de la réussite. Le retour à la pureté des origines pour faire valoir une offre touristique aussi typique qu'innovante, le parcours de Mme Mlika Zribi en est une parfaite illustration et en dit plus. Native de Zaghouan, depuis son jeune âge, elle aime la nature, adore les étendues florales et s'enivre au contact du sable. Plus, au gré d'un amour qui n'a jamais battu de l'aile pour le berceau de sa naissance, la gentille dame était constamment hantée par l'idée de faire quelque chose pour une région qui dispose de plein d'avantages pour drainer des visiteurs et des touristes assoiffés de quiétude, de pureté et d'originalité. En 2007, elle a lancé le premier gîte rural à Zaghouan. Il s'agit d'une résidence comprenant neuf chambres décorées différemment, pour mimer les civilisations et les styles architecturaux ayant marqué la région, au fil de l'histoire. «Le tourisme rural est de plus en plus en vogue. Les puristes s'y attachent énormément. Autrement dit, en temps de crise, au propre comme au figuré, certains fuient le brouhaha de la ville et sa pollution sonore, pour s'adonner à un voyage au bout de la nature. Pour ce qui est des touristes étrangers, je pense qu'il est temps de leur faire découvrir la Tunisie profonde et le charme de notre monde rural», tranche-t-elle. Ce faisant, le programme d'un séjour à Dar Zaghouan comprend une visite guidée dans les chambres du gîte et les différents coins d'une ferme étendue sur trois hectares. «Une sorte de prise de contact afin de familiariser le client avec les lieux», comme l'affirme Mme Zribi. Quant aux activités de loisirs, au menu, des randonnées culturelles, équestres et pédestres avec un guide berger, disposant des qualités requises pour accomplir la tâche. En plus d'une panoplie de jeux, une cache aux trésors dans la ferme, destinée aux enfants et aux adultes. Dans la même perspective, une course d'orientation dans la forêt de Zaghouan et des séances de spéléologie sont organisées en collaboration avec la maison des jeunes relevant de la même région. Les vacanciers participent, également, à la préparation du pain de campagne, aux activités de désherbage, à l'alimentation des animaux de la ferme, à la distillation des plantes, à la traite des vaches et des chèvres, à la fabrication du fromage de ferme, à la récolte d'olives, à la pression à froid à la traditionnelle et à bien d'autres activités relevant des traditions de la région. De surcroît, en cas de canicule, le client peut piquer une tête dans l'une des deux piscines remplies d'eau de puits fraîche, qui servira après la baignade à arroser les arbres fruitiers du champ limitrophe de la ferme. «Le tout, dans l'objectif de conférer au séjour une originalité puisant ses marques dans les rites des aïeux», affirme notre interlocutrice. Dynamisation économique de la région Croire au tourisme rural pour y investir, c'est conférer à la campagne tunisienne ses lettres de noblesse, en procédant à la valorisation des produits du terroir afin de doper les recettes du tourisme vert. Tout autant que l'on pourra faire bénéficier les ruraux de quelques opportunités d'emploi. Comme dans le cas de Dar Zaghouan où la gent voisine participe à la préparation des produits de base (pâte de kaâk warka, nwacer, hlalem, etc.) Toutefois, il va sans dire que le secteur a besoin davantage de soutien et d'organisation pour évoluer et toucher une large clientèle locale et étrangère, tout en focalisant sur le haut de gamme pour la deuxième. C'est que les parties concernées sont appelées, selon Mme Zribi, à concevoir un statut bien déterminé pour le tourisme rural. A cet effet, il convient de rappeler que le Chef de l'Etat ne cesse de manifester un intérêt notable pour ce secteur insuffisamment exploré. Et ce, en signant la charte qui l'organise en 2007. Du reste, afin d'éviter que les gîtes ruraux ne poussent à tire-larigot , sans respecter les normes requises du secteur, il vaut mieux tracer au clair les démarches et les étapes à suivre pour construire une résidence respectant à la fois les traditions de la région et l'environnement. Car après tout, «tout ce qui brille n'est pas de l'or», comme on dit.