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Trop payés, les agents ?
ENQUÊTE — AGENTS - SALAIRE
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 03 - 2014

Récemment, le Conseil stratégique du football professionnel européen a condamné le «pourcentage des commissions des agents sur les transferts». En d'autres termes, les agents sont trop payés. On a sonné les intéressés.
Début mars, le Conseil stratégique du football professionnel européen (Csfp) planchait sur une étude portant sur le système des transferts en Europe, commanditée par le syndicat des clubs européens (ECA), et réalisée en binôme par l'université Carlo-Cattaneo (Italie) et le cabinet Price Waterhouse Coopers. L'étude livrait le résultat suivant : sur les transferts de la période 2011-2013 (plus de 14.000 mouvements de joueurs), les commissions payées aux agents mandatés par les clubs montaient à 14,6% de la valeur des transactions. Le Csfp a illico «dénoncé le pourcentage des commissions perçues par les agents sur les transferts et a appelé à une réglementation dans ce domaine». Ce communiqué officiel de l'Uefa se garde bien d'approfondir le sujet.
Agent, la peste ou le choléra du football international ?
Stéphane Canard est le premier en France à avoir obtenu la licence d'agent Fifa en 1995. Pour lui, le Csfp ne fait que suivre la mode qui consiste à taper sur les agents : «On sort un point particulier et on en fait une situation globale. On a toujours tendance à jeter l'opprobre sur les agents comme s'ils étaient la peste ou le choléra du football international. Il y a quelque temps, la FFF avait tenté de limiter à 6% et les agents avaient eu gain de cause au Conseil d'Etat. Dans les textes, on est plafonné à 10%. Dans d'autres pays, il y a plus de liberté, mais en France, on est réglementés. Ceux qui ne respectent pas le plafond doivent être sanctionnés. Tous les contrats sont déposés à la Fédération française et donc vérifiés». En France, tout va bien si l'on en croit d'autres agents comme Sonia Souid ou Franck Belhassen. Le plus gros problème reste l'uniformisation des règles entre les pays. Et pour la mener à bien, Alain Gauci brandit le modèle anglais comme modèle : «Vous faites une affaire en Angleterre, tout passe par la fédération. On est payé dès que tout a été vérifié et certifié conforme. Il faut faire partout pareil : que des agents licenciés, avec un mandat, des commissions entre 5 et 10%. Il faut que la législation existante soit appliquée scrupuleusement. Pas de licence d'agent? Dehors!». Le représentant de Brice Jovial veut faire la peau aux agents sans licence : «Les dépassements sont le fait de pseudo-agents qui ne rendent pas de comptes aux fédérations. Quand on aura fait le ménage, cela ira mieux. Avec les cousins, les parents, les amis... Cela complique tout. En Angleterre, on vous demande si vous avez un mandat du joueur. Vous n'en avez pas? Au revoir!».
Les clubs premiers responsables des abus
Franck Belhassen, l'un des agents les plus actifs en France, pense que la solution doit venir des payeurs : «C'est aux clubs de s'imposer une discipline, notamment celle de ne travailler qu'avec des agents licenciés. Le problème vient surtout des clubs prêts à tout pour le recrutement de certains joueurs. Logiquement, un agent licencié ne demandera jamais plus de 10% de commission. S'il se permet de demander, le club doit savoir dire non. Ce sont les clubs qui paient, la solution viendra d'eux».
Sonia Souid en a marre : «Quoi qu'il en soit, les agents sont toujours les premiers sur qui on tape». Son sentiment fait écho au discours de Stéphane Canard, pour qui les difficultés du métier sont mal appréhendées. Celui qui gère les intérêts de Raymond Domenech pointe notamment la surpopulation dans la profession, laquelle peut amener aux dérives dénoncées par le Csfp : «Pour les taxis, les pharmaciens, la limitation existe, pas chez les agents. Le fait que l'on sache identifier le nombre de joueurs pros entre la Ligue 1 et la Ligue 2, ajouté au fait qu'on ait 345 agents, avec un ou plusieurs collaborateurs sous contrat, des avocats, des familles de joueurs... On peut considérer qu'il n'y a pas loin d'un agent par joueur». Trop d'agents, le gâteau est donc trop petit : «Ces 345 agents pour gagner leur vie ont donc intérêt à faire bouger les joueurs de manière répétée. En refusant de limiter le nombre d'agents, on a créé un monstre que l'on a du mal à maîtriser».
Mendes et Raiola, deux baobabs qui cachent la forêt
Dans l'inconscient collectif, les niveaux et montants des commissions des agents font tiquer. Pourtant, Alain Gauchi préfère tempérer : «Il ne faut pas oublier que l'agent a aussi énormément de dépenses pour mener à bien une négociation et risque de ne pas voir le transfert aboutir. De toute façon, l'étude est hors sujet car l'agent ne touche pas d'argent sur le montant du transfert. Sa rémunération est indexée sur le salaire brut annuel et les primes à la signature». Football Manager aurait donc menti?
Histoire d'illustrer les propos de Gauchi, Stéphane Canard offre une petite simulation de rémunération, commission maximale de 10% sur un salaire annuel net à un million d'euros, plus ou moins un Florian Thauvin : «Prenons l'exemple d'une commission de 100.000 euros TTC. Là-dessus, je reverse les 20% de TVA à l'Etat, il me reste donc 80.000 euros pour l'entreprise. Si l'entreprise est bien gérée et dégage du résultat, sur ces 80.000 euros, elle va payer 36% d'impôts sur les sociétés. Il me reste environ 50.000 euros. Si je suis partenaire à 50% de l'entreprise par exemple, il me reste 25.000 que je me verse sous forme de dividendes annuelles. Là-dessus, j'ai des taxes diverses et variées à hauteur de 15% qui me sont retenues dans l'entreprise. Il me reste à peu près 21.000, sur lesquels il me restera les impôts sur le revenu à payer. Si je considère que je paie près de 50% d'impôts, il me reste 11.000 ou 12.000 euros». C'est toujours mieux que le RSA, mais à en croire l'intéressé, peu sont ceux qui ont la chance de raquer pour le trésor public : «Sur les 345 licenciés FFF, peut-être 100 ont une activité qui leur permet d'émettre une facture, et seulement une trentaine en vit complètement». Dans l'univers des agents, tout le monde ne s'appelle pas Mendes ou Raiola...


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