Malgré l'aggravation du déficit énergétique, la Tunisie est appelée à satisfaire une demande de plus en plus grande en renforçant les recherches d'hydrocarbures tout en favorisant les énergies renouvelables Les ressources nationales en hydrocarbures ont regressé de 9% en 2013 pour atteindre 3.2 millions de tonnes équivalent pétrole (Tep) contre 6.3 millions de tep en 2012. Cette baisse est due essentiellement à la chute de la production du pétrole brut de 10% pour se limiter à seulement 2.92 millions de tep. Quant au gaz naturel, il a connu une stagnation puisque les quantités produites ont été de l'ordre de 2.91 millions de tonnes. Par ailleurs, les quantités de gaz provenant du gazduc algérien qui passe par la Tunisie ont connu une diminution, ce qui a fait baisser la redevance qui revient à notre pays de 40%. C'est dire que les conditions de production énergétique ne sont pas favorables au cours de ces dernières années alors que l'Etat est appelé à importer d'importantes quantités d'hydrocarbures en vue de satisfaire une demande qui ne cesse d'augmenter d'une année à l'autre. En effet, la demande en énergie primaire a connu au cours de l'année écoulée une évolution de l'ordre de 2%. En plus des industries énergivores, le transport est connu comme l'un des secteurs qui consomment le plus d'énergie. La demande des foyers en énergie électrique notamment est, de même, évolutive compte tenu de l'accroissement démographique, de l'extension urbaine et de l'amélioration des conditions de vie des Tunisiens. L'électricité et le gaz sont utilisés en grandes quantités aussi bien en hiver qu'en été pour le chauffage, la climatisation et la cuisson. Elaborer les études prospectives Il n'est pas étonnant de constater, par conséquent, que le déficit de la balance énergétique s'est aggravé pour atteindre 2.5 millions de tep, l'année dernière, contre un déficit de 1.7 million de tep une année auparavant. Pourtant, au lendemain de l'indépendance, la Tunisie est passée par une période faste en matière d'énergie. Les découvertes de pétrole ont permis à notre pays de consolider son économie et de réaliser plusieurs projets d'envergure. En effet, les réserves des hydrocarbures découvertes depuis les années soixante ont été de près de 419 millions de tep dont 178 millions de tep relèvent des champs d'El Borma et d'Achtart, soit un taux de 42%. Le reste des réserves, soit 241 millions de tep, provient des autres champs qui ont nécessité des investissements lourds pour la prospection, la reconnaissance et la mise en production. Par ailleurs, le volume des hydrocarbures provenant des réserves exploitées pour la consommation locale et l'exportation, est de 285 millions de tep. Il ne reste plus, actuellement, que 134 millions de tep dont 46% de pétrole et 51% de gaz. Les spécialistes disposent de plusieurs données détaillées comme les réserves exploitables, les quantités produites, les champs prometteurs, et ce, pour élaborer les études prospectives dans ce domaine avec une marge d'erreur minime. A noter que le forage du premier puits de prospection a été effectué en 1932 par la Société de recherche et d'exploitation des pétroles en Tunisie (Serept). A la fin de l'année dernière, le forage a concerné 700 puits de prospection qui ont permis de découvrir des quantités d'hydrocarbures liquéfiés ou gazifiés, soit en tout 114 découvertes avec un taux de réussite assez faible estimé à près de 16%. Les autorisations en cours d'exploitation et de production sont, quant à elles, au nombre de 39 sur un total de 52. Cela démontre que toutes les découvertes ne sont pas forcément rentables en termes économiques et leur rentabilité n'est pas évidente malgré les investissements consentis. Toujours en 2013, deux autorisations de recherche ont été accordées — à savoir l'autorisation «Arifa» en date du 16 mars 2013 et l'autorisation «Teboursouk» en date du 27 août de la même année — pour atteindre les 52 autorisations détenues par une soixantaine d'entreprises tunisiennes et étrangères y compris la Société tunisienne des activités pétrolières (Etap). Il a été possible d'assurer le forage de 24 puits dont 13 puits de prospection et 11 de reconnaissance contre un ensemble de 25 puits en 2012. Les autorisations de prospection sont accordées conformément au code des hydrocarbures qui définit les activités relatives à la prospection, la production, la reconnaissance et l'exploitation des hydrocarbures en Tunisie. En plus des autorisations, les dispositions en vigueur prennent en considération la fiscalité, le partenariat avec l'Etap et d'autres paramètres. Des données géophysiques, géologiques ainsi que les études relatives au «blocs libres», selon le terme des spécialistes , un rapport sur la prospection et une étude régionale sont nécessaires avant l'entrée en production d'un champ. Les orientations stratégiques de la Tunisie dans ce domaine consistent essentiellement à avoir une vision prospective en tenant compte des nouvelles exigences des populations — dans toutes les régions — qui ont droit à des ressources énergétiques propres. Celles-ci constituent un stimulateur du développement régional et un générateur de nouveaux postes d'emploi en comptant davantage sur les énergies renouvelables. Il s'agit aussi de renouveler les réserves en hydrocarbures et de développer les champs traditionnels tout en continuant de rationaliser la consommation de l'énergie.