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La société civile, moteur de développement
Entretien avec Salah Hannachi, ancien ambassadeur de Tunisie au Japon, président d'Atlas
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 04 - 2014

Pourquoi avoir organisé l'événement «Ikebana en pleine forêt» ?
Il y a plusieurs motivations. D'abord faire une sorte de marketing territorial en faisant connaître la région, à travers un nouveau produit touristique, un tourisme sylvo-culturel.
C'est aussi une occasion de s'initier à l'art floral dans un environnement et des conditions agréables. Quand j'étais au Japon, j'ai été frappé par cet art dans lequel on utilise un petit nombre de fleurs, un nombre limité de couleurs, et des contrastes, par exemple le jeune et le vieux, le mort et le vivant. J'avais encouragé la création d'un groupe d'étude sur l'Ikebana avec l'école Ohara, et je suis très content du résultat. Pour moi, l'Ikebana c'est une manière d'exprimer l'âme de la nature avec peu de moyens.
Souhaitez-vous organiser d'autres rencontres autour de l'Ikebana ?
J'espère que ce sera un évènement régulier. Au Japon, l'art floral est un art très saisonnier. On essaye de refléter les saisons dans l'art. C'est comme de la sculpture avec de la matière vivante. Au mois de juin, on trouve une fleur très particulière ici (Ndlr à Aïn Draham), l'hortensia. Peut-être que nous ferons une activité à ce moment-là.
Y a-t-il d'autres activités menées par l'association pour promouvoir la région ?
Il y a quelques années nous avons lancé le festival de jazz pour développer le tourisme dans la région de Tabarka.
Depuis 2009, on organise le festival Chopin en pleine forêt, pour développer le tourisme «sylvo-culturel» à Béni Mtir. Cette année, ce sera la sixième édition, elle se déroulera du 5 au 15 août. Nous accueillerons des jeunes et des artistes confirmés qui viendront des Etats-Unis pour jouer de la musique pendant une dizaine de jours. Nous organisons ces événements pour développer des produits de marketing territorial, mais ce qui est important pour nous, c'est d'obtenir à chaque fois l'accord de la population. Dans le cas du festival de Béni Mtir par exemple, tout le monde nous attend. Le centre d'hébergement du village a eu un tel succès grâce à l'événement que le ministère de tutelle lui a octroyé un budget pour améliorer les conditions de logement et en faire un modèle pour les autres centres.
Sur quels autres secteurs l'association travaille-t-elle ?
Quand on a commencé à travailler sur la région, on est parti sur l'idée de développer les cultures vivrières, surtout dans les clairières forestières. Il y a deux ou trois années, nous avons mené une réflexion qui nous a conduits à une autre conception : la culture à valeur ajoutée. (...) Dans cette région, les gens n'ont pas d'autre choix que de produire de petits volumes.
On doit donc les aider à trouver des activités à haute valeur ajoutée, par exemple la production des huiles essentielles, les hydrolats, les eaux aromatiques, le miel, les savons aromatisés, etc. Le myrte est l'une des activités que nous avons suivies. Nous bénéficions d'un grand couvert végétal de myrte dans cette région, mais il est sous-exploité par les locaux, ou alors exploité d'une manière centralisée, c'est-à-dire par des gens qui viennent avec de grands moyens, ils distillent puis s'en vont. Par la suite, il ne reste rien de cette activité pour nourrir l'économie de la région. Pour changer cela, nous avons introduit des mini-technologies de distillation qui permettent aux ménages et à la population dans les forêts d'exploiter cette ressource.
Est-ce que la loi permet aux habitants de la forêt de mener cette activité?
En réalité, nous sommes des hors-la-loi, mais la direction générale des forêts régionales nous permet de mener cette activité. Ils se rendent également compte des contradictions de ce code forestier, rédigé dans les années 1980, trois années après le code forestier français, et qui n'a pas tenu compte des spécificités tunisiennes.
Contrairement à la France, nos forêts sont habitées, c'est une caractéristique de l'Afrique du Nord. 52 % de la population à Jendouba habitent dans les espaces forestiers. Mais, paradoxalement, les habitants de la forêt ne peuvent utiliser de la forêt que ce dont ils ont besoin pour vivre. Ils n'ont pas le droit de développer une activité commerciale ou économique. Les habitants de la forêt ont beaucoup d'obligations envers la forêt, la protection, la participation à la lutte contre les incendies, mais ils ne sont autorisés à utiliser de la forêt que ce qui répond à leurs stricts besoins.
Avez-vous essayé de faire changer les lois?
Avec le centre Cawtar, nous avons fait un plaidoyer l'année dernière. Nous avons élaboré un argumentaire avec l'aide d'un avocat, et nous comptons refaire le plaidoyer cette année pour expliquer qu'il est impossible de demander à la population d'habiter dans la forêt sans pouvoir l'exploiter. Ça paraît toujours étonnant de trouver des populations très pauvres dans des environnements en apparence très fertiles. En réalité, ce n'est pas aussi fertile qu'on le croit, et la législation en vigueur ne permet pas aux gens de vivre de la forêt.


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