Pour la première fois de leur histoire, les Bataves remportent leurs quatre premiers matches de Coupe du monde. Ils poursuivent surtout leur série d'invincibilité, désormais arrêtée sur le chiffre 23... Les débutants slovaques n'ont pas refait le coup de l'Italie, à Durban. Les Pays-Bas ont conforté leur série d'invincibilité en dominant la "Repre" grâce à Robben et Sneijder. Bert van Marwijk avait prévenu : "Les joueurs ont compris l'importance de ce match. Il n'y aura plus de flottement comme lors des trois premiers matches". Reçu 5/5 Coach ! Ces Oranjes ne sont toujours pas spectaculaires, comme le regrette leur sorcier, mais que la bâtisse est solide. Et cette fois sans passage à vide. La Slovaquie joueuse et rieuse de l'Ellis Park face à l'Italie a buté contre le bloc néerlandais, où la différence individuelle de ses artistes a permis de concrétiser une domination complète mais trop stérile. Car finalement, à la pause, les Pays-Bas ne peuvent se targuer que de deux occasions franches. On laissera les frappes non cadrées de Robin van Persie au rayon des opportunités de soldes estivales (41', 44'). Première poussée oranje : Wesley Sneijder gâche un caviar estampillé Gunner. Servi royalement par van Persie après une feinte de frappe de brisquard, l'Intériste est seul devant Ján Mucha. Sa frappe enveloppée n'inquiète pas le portier du Legia Varsovie (11'). La seconde sera l'élue. Un duo de choc... Le meneur de jeu, lauréat de la Ligue des Champions de l'Uefa, est plus heureux dans son costume taillé sur mesure : celui de passeur décisif. Descendu aux 60 mètres pour jouer les ratisseurs, Sneijder adresse un bijou de passe longue brossée à Arjen Robben, dans l'intervalle. Là, la classe du Munichois fait le reste : crochet extérieur du gauche, je repique au centre et je place une frappe à ras de terre aussi impressionnante que scientifiquement dosée (1-0, 18'). La "spéciale Robben" reste un tube à la mélodie efficace, les supporters du Bayern peuvent déjà se (re)frotter les mains. Une passe de quatre historique... En face, la Repre cale pour trouver le code du coffre-fort néerlandais. La Slovaquie ne rafle aucun butin, à part celui de quelques modiques corners. La seconde période redémarre d'ailleurs sur des bases identiques. En deux minutes, les Pays-Bas ratent le K.O., d'abord par Robben (50') dont la "spéciale" est cette fois déviée du bout des doigts par Mucha; par Joris Mathijsen ensuite (51'), là encore Mucha est à la parade. Instinct de survie ou non, ces deux alertes sonnent le réveil des Slovaques. Et c'est à Maarten Stekelenburg de prendre le relais de son homologue. Coup sur coup, le portier de l'Ajax Amsterdam sort le grand jeu : claquette spectaculaire sur une frappe de Miroslav Stoch puis duel remporté face à Róbert Vittek, coupable d'une frappe trop axiale (67'). Des deux côtés, l'offenssive reprend ses plus beaux apparats en seconde mi-temps. Pas illogique alors que le duel de gardiens persiste. Mucha ressort sa cape de Zorro sur un tir à ras de terre de Dirk Kuyt (73'). Le duel suivant tourne en revanche à l'avantage du Red, qui la joue fine. L'ailier gauche batave profite d'une sortie approximative de Mucha pour le lober d'une tête astucieuse. Il contrôle, temporise et sert Sneijder dans un fauteuil au point de penalty (2:0, 84'). La messe est dite. Le penalty transformé par Vittek à la dernière seconde est vain (2-1, 90'+4). Pour la première fois de leur histoire, les Pays-Bas remportent leurs quatre premiers matches en Coupe du monde de la Fifa. Ils poursuivent surtout leur série d'invincibilité, désormais arrêtée sur le chiffre 23. Robben : "l'homme de verre" "On voit le genre de joueur qu'il est et l'importance qui est la sienne dans notre équipe", indique le jeune ailier d'Hambourg Eljero Elia à propos du retour de la superstar oranje Arjen Robben. "La première chose qu'il a faite, c'est marquer un but puis il s'est procuré occasion sur occasion". Après n'avoir joué que 17 minutes dans les trois victoires des Pays-Bas dans le Groupe E, Arjen Robben a effectué un retour fracassant dans le onze titulaire lundi, à Durban. D'un coup de rein explosif vers l'axe, il a laissé deux pauvres défenseurs slovaques sur place avant de tromper Jan Mucha d'une frappe à ras de terre. Au bout de 18 minutes, les Néerlandais avaient déjà un pied en quarts de finale grâce à lui: "En Coupe du monde, il ne faut pas s'attendre à ce que les choses arrivent toute seules. Je suis super content de revenir et d'apporter ma contribution", a commenté le feu-follet du Bayern Munich. "L'entraîneur m'a dit que je serais titulaire avant le match, donc j'étais prêt. Je suis super content d'avoir aidé l'équipe à atteindre les quarts de finale". Surnommé "el hombre de cristal" (l'homme de verre) au cours de son passage au Real Madrid, Robben présente un dossier médical bien fourni. Blessé à la cuisse en amical contre la Hongrie, ce joueur considéré comme l'un des plus dangereux de la planète football semblait parti pour manquer l'intégralité de la compétition sud-africaine. Prudent, Bert van Marwijk a pris son temps avec l'ancien pensionnaire de Chelsea qui, quand il est à son meilleur niveau, est l'un des puncheurs les plus explosifs du monde. Après l'avoir laissé sur le banc pendant l'intégralité des deux premiers matches, il l'a remis dans le bain contre le Cameroun, à l'approche de la deuxième phase. Pour ce huitième de finale, Van Marwijk a dû sortir son atout maître de sa manche pour pallier l'absence de Rafael van der Vaart, légèrement touché au mollet contre les Lions indomptables: "C'est évident qu'il est très utile sur le terrain", ajoute Wesley Sneijder, auteur du deuxième but de la victoire néerlandaise. "On avait besoin de lui aujourd'hui", estime le capitaine Giovanni van Bronckhorst, tout aussi généreux dans son éloge du supersonique joueur de couloir, qui s'est créé deux autres occasions et a terrorisé l'arrière-garde slovaque pendant les 70 minutes qu'il a passées sur le rectangle vert. "C'est un joueur dangereux qui déboussole la défense et met les défenseurs sur les talons. C'est génial qu'il soit de retour dans l'équipe". Avant ce but de Robben, les Néerlandais n'avaient marqué qu'une fois en première période dans la compétition, eux qui pratiquent un football étonnamment défensif et tactique. Sur ce match, il était essentiel de mettre très vite les néophytes slovaques sur le reculoir. Alors que le finaliste de la Ligue des champions 2010 avec le Bayern continue d'évoquer son retour, Van der Vaart s'avance tranquillement dans son dos. Aux journalistes qui l'interrogent sur sa blessure, il répond par des pouces levés. Ce sera ok pour les quarts… Van Marwijk peut donc s'attendre à un beau casse-tête pour composer la ligne d'attaque qu'il alignera contre le Brésil ou le Chili. Quand au héros du jour, il se contente de savourer son retour en pleine forme et ne pense pas à la perspective alléchante d'un éventuel rendez-vous avec le Brésil en quarts. "Maintenant, le moment est venu de se détendre", conclut Robben. "Il faut recharger les accus et prendre l'adversaire qui nous sera proposé, que ce soit le Brésil ou pas".