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Le pauvre homme
Réflexion
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 06 - 2010

«Cette liberté est le seul moyen d'affronter un monde sans liberté, et de devenir si absolument libre qu'on fasse de sa propre existence un acte de révolte»
Albert Camus (1913 – 1960)
«Même moi, je n'ai jamais été capable de piger ce que c'est le féminisme : j'ai seulement remarqué que les gens m'appellent une féministe chaque fois j'exprime des sentiments qui me distinguent d'un paillasson ou d'une prostituée».
Rebecca West (1892-1983)
Il était une fois un homme qui vivait seul… parmi des hommes. Tout ce qui se rapportait à son existence paraissait homogène et harmonieux. Il commandait de son libre arbitre tout ce qui l'entourait… Son pouvoir souverain n'était nullement partagé avec qui que ce soit. Ce fut une des prérogatives incontestables que lui octroya le Tout-Puissant et au sujet de laquelle nul soupçon n'était toléré.
Un jour, cet homme commença à se soucier du pouvoir et du bonheur dont il avait toujours eu la chance de jouir. D'un seul coup, des êtres inférieurs se sont mis à réclamer ce qu'ils appelaient grossièrement leurs droits et leurs libertés. L'un de ces insurgés ingrats était sa compagne de vie. Elle osait revendiquer l'égalité entre toutes les créatures de Dieu en sortant de sa coquille pour lui faire concurrence dans divers rôles et métiers. De plus, cet homme si malheureux devait souffrir de la voir se montrer en public sans avoir honte de sa personne, sans se présenter dans ce moule qu'il avait divinement conçu pour elle afin de la protéger. Elle, cette Ève qui, autrefois, lui avait fait goûter la pomme des péchés, revenait aujourd'hui sur terre pour le pousser à se livrer à une infinité d'autres vices par sa présence insolente et quasi diabolique et par son intervention illicite dans son territoire privé qu'est la terre.
Pire encore, cette femme est désormais soutenue par d'autres créatures méprisables, ayant à l'esprit des visions particulières et une conception du monde distincte de la sienne, qu'elles osent afficher devant lui en toute impunité. Ainsi, ce pauvre homme, harcelé par une logique despotique combien étrangère qui persiste à lui imposer la liberté de pensée et l'égalité malgré toutes les réclamations, se trouve obligé d'accepter cette nouvelle réalité.
Ce n'est qu'avec amère nostalgie qu'est aujourd'hui évoqué son paradis perdu, où toute nuisance était vite supprimée, où tout lui appartenait sans contestation aucune.
Bizarres sont ces barbares ! Ils ne semblent pas se rendre compte du fait que leur présence est une insulte, une atteinte à la morale et à l'Identité. Maudites soient ces femmes dont la chair lui rappelle qu'il existera toujours un certain côté satanique de l'existence, et que l'homme ne cessera d'alourdir le poids de ses péchés malgré lui.
Encore bizarres sont ces rebelles qui viennent prêcher une absurde pluralité dans l'unité, promettant une nouvelle conception hérétique et insensée de l'identité sur sa terre à lui, alors que lui a toujours aimé conjuguer le verbe croire à l'impératif. En fait, sa propre interprétation des règlements du contrat lui avait toujours confirmé l'inexistence de la dissimilitude chez lui. Chez lui, tout est censé être naturellement et spontanément uniforme et conforme à lui-même, car c'est simplement chez lui!
En raison de tous ses malheurs, ce pauvre homme se trouve souvent obligé de se contenter de savoir qu'il existe encore des êtres inférieurs qui, étant complètement convaincus de leur infériorité comme des asservis qui regrettent l'abolition de l'esclavage, le soutiennent dans sa malheureuse épreuve et l'encouragent dans son entreprise en toute confiance et fierté.
En outre, afin d'atténuer la dureté de cette réalité si pitoyable et afin de pas avoir à subir tous les indices qui trahissent son impuissance prolongée, il se met souvent à discourir sur le Soi et sur Autrui, sur les prostituées et les âmes vendues, et puis sur la fameuse chimère de l'Orient et de l'Occident, en songeant que les échecs et les crises successives dont souffre ce dernier le pousseront un jour à reconsidérer ses Lumières, peut-être même à retrouver son moyen-âge … oubliant toutefois que la blessure d'Achille au talon et son ultime défaite ne feront jamais que ressuscite Hector, son adversaire au combat.
Le pauvre homme est cependant conscient dans son for intérieur que ses efforts ne sont en fin de compte qu'une tentative désespérée pour sauver ce qui est déjà perdu. Ceci est manifestement confirmé par l'état des choses, ou l'état des signes: signes de liberté de choix… et de corruption, d'égalité… et d'indécence, de pluralité… et de décadence. Que des présages annonçant la fin du monde, la fin de son monde!


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