il faut partir à point. «Globalement satisfait des deux mois passés à la tête du CA». Et comment ne pas l'être pour un coach qui a pris le train en marche et hérité d'un «boulet» laissé par Landry Chauvin. Mondher Kbaïer n'a forcément pas eu la tâche aisée. Mais il a eu le mérite de relever le défi et de s'accrocher à ses principes et à ses convictions. Le football est avant tout un sport collectif où la notion de groupe est la plus importante. La discipline, la maîtrise des ego et l'humilité sont présents depuis l'intronisation de l'ex-coach du CAB et de l'Etoile du Sahel. Certes, on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs (rappels à l'ordre pour certains éléments et suspension pour les plus récalcitrants parmi les joueurs). En période d'incertitude post-Chauvin, Kbaïer a pris le taureau par les cornes, mis les joueurs devant leurs responsabilités et permis aux jeunes de s'exprimer sur un pied d'égalité avec leurs aînés. Cet entraîneur chevronné doit absolument poursuivre sa mission au CA. Car le mal qui ronge le club de Bab Jedid se situe dans l'instabilité du groupe, pour ne pas dire la pauvreté de l'effectif clubiste. Soyons sérieux. Le classement actuel du CA était plus que prévisible. Une remise à plat globale a eu lieu il y a quelque seize mois. Les chevilles ouvrières du club sont parties et leurs successeurs n'ont pas été du même calibre. Où sont les Ali Mathlouthi, Jodel, Prince Tagoe, Karl Max, Lamouchia, Mbenza, Ammar Jmal et Fateh Gharbi pour ne citer que ceux-là ! Problèmes de gestion des ressources humaines ou incapacité à les assister dans leurs démarches et à accompagner leur évolution au sein du CA. On aura tout dit sur la fuite des talents clubistes. Mais le plus important aura été de retenir la leçon et de ne pas s'entêter dans des choix improductifs à terme. Qu'aurait été le CA avec Koster à la barre jusqu'à la fin de la saison ? Sur quel fondement s'est basé le bureau directeur pour débaucher Landry Chauvin? Ces questions ne doivent pas rester en suspens. Du moins pour ne pas répéter les mêmes erreurs la saison prochaine. Bref, à l'heure actuelle, osons dire que le CA s'en sort à bon compte. On peut décortiquer son jeu et analyser l'apport de ses individualités sans pour autant se montrer sévère volet bilan comptable. Au-delà du dernier succès face aux Verts du CSHL, Mondher Kbaïer aura réussi l'essentiel. Redonner une âme à une équipe en proie au doute, et ce, depuis le cuisant revers du derby. Une démarche en trois temps En 13 matches, le Batave Adrie Koster a récolté 29 points (sur 39 possibles). Avec 74% de réussite ( 9 victoires, 2 nuls et 2 défaites), il aura réussi à maintenir le CA au sommet malgré un effectif restreint et loin d'être galactique. Le fameux Chauvin a, quant à lui, hérité d'un groupe leader qu'il a fait chuter du podium. En sept matches, Chauvin a récolté 9 points sur 21 possibles. Soit un peu moins de 42% de réussite (2 victoires, 3 nuls et une défaite). Appelé au chevet du groupe, Kbaïer a récolté 16 points sur 30 possibles. En dix matches, son ratio est de 53% de réussite, soit beaucoup mieux que son prédécesseur français. Mieux, le head-coach tunisien a maintenu une certaine invincibilité clubiste, le dernier revers du CA remontant au 22 mars (soit 8 matches sans défaite pour Kbaïer). Cependant, le plus significatif aura été cette aptitude à instaurer la discipline et à envoyer un message clair aux joueurs : «Nul n'est indispensable au CA», a-t-il lâché à maintes reprises. Et les jeunes appelés à la rescousse lui ont donné raison. Le CA n'est pas invincible, mais il est perfectible. Le dernier match disputé face au CSHL a d'ailleurs permis aux jeunes loups de progresser et de s'éclater sans pression. Dridi, Ayadi, Ahmed Jameledine, Hadj Saïd, Touré, Bilel Tbarki et autre Azer Ghali ont globalement tiré leur épingle du jeu, ce qui n'est pas peu. Reste maintenant à couver ce groupe, le renforcer par des recrutements ciblés (recruter intelligent) et les résultats seront au rendez-vous. Belkaroui remplace Yâakoubi Hichem Belkaroui, le solide défenseur harrachi, va incessamment opter pour le CA. Il a été récemment pris en charge par le docteur Mohsen Trabelsi après une blessure à la mâchoire contractée lors du choc face au Mouloudia d'Alger. Le poulain de Dhaker Louati (son agent) occupera le poste laissé vacant par le défenseur international Mohamed Ali Yâakoubi. Jamel Lâabidi pisté Lâabidi, le milieu polyvalent de Hassania Agadir, serait proche du CA selon le quotidien chérifien Al Montakhab. Natif de 85, ce joueur expérimenté (au jeu offensif avéré) peut aussi évoluer en défense, au niveau du couloir droit et derrière les attaquants.