Deux histoires qui s'imbriquent l'une dans l'autre et nous dévoilent, dans un style très émouvant, certaines spécificités des habitants des oasis : leurs rites, coutumes culturelles et sociales... Le romancier et essayiste tunisien Ali Bécheur a été l'invité de la médiathèque Charles de Gaulle, jeudi dernier, pour présenter son tout dernier roman qui vient de paraître. La rencontre, qui a enregistré la présence d'un certain nombre d'amateurs de littérature arabe d'expression française et autres amis de l'auteur, a été dirigée par Elisabeth Daldoul, éditrice du roman. Cette dernière, qui a animé la rencontre, a éclairé l'assistance sur la beauté esthétique du roman, ses thèmes et ses finalités. L'histoire se déroule dans les oasis de Tunisie. L'auteur relate l'histoire d'un vieux professeur qui se met à l'écart du monde et se réfugie dans l'oasis, un monde fascinant et paradisiaque. Dés lors, commence une deuxième histoire, celle de Nadir, qui est un ancien élève de l'enseignement. Ce dernier décide de s'arrêter sur la vie de son instituteur et d'en faire le trame d'un roman. Deux histoires qui s'imbriquent l'une dans l'autre et nous dévoilent, dans un style très émouvant, certaines spécificités des habitants des oasis, leurs rites, coutumes culturelles et sociales... Le voyage, dans ce roman d'apprentissage, s'opère de deux façons : dans l'espace et dans le temps. On y remonte le fil des siècles, jusqu'à l'Antiquité. L'auteur de cet ouvrage décrit toute une civilisation, à partir de tableaux qu'il peint par le biais de ses personnages. Des femmes sensuelles en train de vaquer aux occupations de la maison, leurs rites, leurs danses, leur chants, la culture des dattes et des grenades... C'est toute l'histoire d'une civilisation, d'une Tunisie millénaire, qui parcourt le texte. Ces rites païens qu'il décrit largement dans le texte sont des rites qui remontent à l'Antiquité. On y vit au rythme qui bat au cœur des oasis : les cérémonies de mariage, celles des circoncisions, des décès... Le livre, bourré d'histoires d'amour, de sensualité saillante, sur le plan tant thématique qu'esthétique, doté d'une continuité thématique cohérente, se veut un roman d'apprentissage pour les générations futures, les initiant à leur propre Histoire et à leur culture. La réalité et l'imaginaire se mêlent dans ce roman et l'auteur nous offre, à la manière d'un peintre impressionniste, des tableaux colorés, aux rythmes bondissants et vifs. Quelques passages, extraits de ce roman, ont été lus par Elizabeth Daldoul, qui a ensuite cédé la parole au public présent pour le débat, lequel a porté sur des questions abordées dans le roman et sur le style d'écriture du romancier. Les questions se sont focalisées, entre autres, sur la question de la vanité, de l'acte d'écriture chez le romancier et du style.