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Une dérive inquiétante
Déficit de la balance énergétique
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 06 - 2014

Le constat est sans appel. Le déficit énergétique ne cesse de se creuser. Face à une demande sans cesse croissante et une production en baisse, le déficit de la balance énergétique se trouve au cœur des préoccupations puisqu'il se traduit notamment par «une saignée quotidienne» au niveau de nos réserves en devises, l'équivalent de 300 millions de dollars par mois
L'étude prospective des ressources naturelles nationales en gaz et pétrole relève un déclin des ressources énergétiques nationales contre une forte croissance de la demande en énergie de l'ordre de 5%. Une croissance, qualifiée de « normale » par Ridha Bouzouada,directeur général de l'énergie, au ministère de l'Industrie, de l'Energie et des Mines .
Au cours des quatre premiers mois de l'année 2014, la production nationale de pétrole brut, a atteint 891 ktep. Elle a ainsi enregistré une baisse de 12 %, par rapport à la même période de l'année dernière. Une réduction que le DG de l'Energie au sein du ministère de l'Industrie, de l'Energie et des Mines explique certes par la baisse de la production sur certains champs, pour des causes diverses dont la maintenance, ou les pannes mais surtout par la poursuite du déclin naturel de la production au niveau des principaux champs, notamment ceux d'Adam, Cherouk, Ouedzar, Didon, Ashtart, MLD.
La production nationale de gaz a, de son côté, atteint 807 ktep, fin avril 2014, soit une baisse de 4% par rapport à la même période de l'année précédente. Quant aux ressources nationales en gaz naturel, elles ont atteint, à fin avril 2014, 939 ktep contre 1125 ktep réalisés, pendant la même période de l'année écoulée, soit une baisse de 17%, due principalement à la diminution du forfait fiscal de 53%. Une diminution due à la baisse des achats du gaz algérien de la part des clients italiens. En effet, les Italiens ont réduit leurs achats du gaz algérien, de quelque 50%, au cours des quatre premiers mois de l'année 2014. Sachant que le principal client des Algériens ne s'est pas approvisionné en gaz algérien pendant 6 mois, au cours de l'année 2013. Sans compter que près de 92% de la redevance totale a été cédée à la Steg, et par conséquent les montants des versements au Trésor public du gaz rétrocédé ont baissé de 72%, a précisé M. Bouzouada, directeur général de l'énergie, au ministère de l'Industrie, de l'Energie et des Mines.
A tous ces facteurs s'ajoute un autre constat amer. En effet, et pour la première fois dans l'histoire de la Tunisie : aucun puits n'a été foré, à la fin du mois d'avril 2014, contre trois puits d'exploration de pétrole forés au cours du 1er trimestre 2010.
Il s'agit là d'une contre-performance, explique le DG de l'énergie, due principalement à des problèmes fonciers d'une part qui bloquent le démarrage des projets, notamment dans le sud tunisien ; et d'autre part, à la poursuite des mouvements sociaux, qui ont eu un impact négatif sur les activités de prospection et de production. Au fait le DG de l'énergie a fait savoir que les compagnies pétrolières craignent d'être obligées d'employer un nombre de personnes dépassant leurs capacités ou de voir leurs activités bloquées.
Et d'ajouter, l'ensemble des problèmes a été à l'origine de la suppression de plus de 7 permis durant l'année 2013, et le non-octroi de nouveaux permis en 2014».
Une réglementation handicapant les investissements
Autre facteur bloquant le forage de puits, une réglementation handicapante, en l'occurrence l'article 13 de la nouvelle Constitution. Un article qui entrave les investissements dans le secteur énergétique et qui a installé une situation de flou juridique. L'article 13 a, en effet, suscité une crainte des compagnies implantées en Tunisie, mais aussi celles qui envisagent d'investir dans notre pays. L'article 13 stipule que «les ressources naturelles sont la propriété du peuple tunisien, la souveraineté de l'Etat sur ces ressources est exercée en son nom. Les contrats d'exploitation relatifs à ses ressources sont soumis à la commission spécialisée au sein de l'Assemblée des représentants du peuple. Les conventions ratifiées au sujet de ces ressources sont soumises à l'Assemblée pour approbation». Or, aucun permis n'a été octroyé en 2014.
A ce titre, le DG de l'énergie au ministère de l'Industrie, de l'Energie et des Mines observe qu'il est impératif de surmonter ces problèmes. Les recommandations concernent essentiellement de « clarifier le cadre juridique, de garantir la stabilité sociale aux compagnies pétrolières et de les encourager à prospecter, tout en améliorant les incitations en vue de développer les champs, qu'ils soient «marginaux» ou les grands champs pétroliers.
Face à l'augmentation de la demande et à la baisse de la production, la Tunisie n'a d'autre choix que de compenser par les importations. Des importations qui ne font que creuser davantage le déficit énergétique et réduire le taux d'indépendance du pays. Un taux qui est passé de 81% à 67%, au cours des dernières années.
Le gouverneur de la Banque Centrale a évoqué un point négatif dans ce sens, celui de la consommation rapide de nos réserves en devises par rapport à notre stock, en notant qu'au mois d'avril, les réserves sont passées de 104 jours à 96 jours et que les plus grands demandeurs sont les importateurs d'hydrocarbures. En effet, 60% des besoins en produits pétroliers sont assurés par l'importation. Pour lui, il s'agit d'«une saignée quotidienne», l'équivalent de 300 millions de dollars par mois. Le problème des réserves en devises engendre la dépréciation du dinar, note-t-il, et le manque de devises entraîne le manque de liquidité bancaire qui est satisfait par la Banque centrale pour maintenir à flot les banques. Ce mois d'avril 2014 par exemple, la BCT a injecté environ 5,5 millions de dinars.
Selon les prévisions, le déficit de la balance énergétique pourrait atteindre 3 millions Tep en raison de la baisse des ressources de 5% et d'une poursuite de l'augmentation de la demande.
Il va sans dire que le déficit de la balance énergétique traduit une évolution significative des importations d'hydrocarbures. Ces derniers ont évolué de 15% contre une augmentation de 6% des exportations. En valeur, précise le DG de l'énergie, les exportations et les importations des produits énergétiques se sont accrues respectivement de 6% et de 25% d'où une aggravation du déficit commercial.
Enjeux et défis multiples
La situation n'est pas des meilleures. Certains craignent le pire. Sans compter que certaines compagnies pétrolières implantées en Tunisie ont exprimé le souhait de quitter le pays et de s'implanter ailleurs. Il est aujourd'hui impératif de trouver des solutions adéquates car les enjeux sont multiples. D'abord, des enjeux économiques et ils ne sont pas des moindres. Il s'agit, explique Ridha Bouzouada, de dépenses énergétiques qui affectent de plus en plus la compétitivité de l'économie nationale ; des subventions publiques à l'énergie de plus en plus lourdes ( environ 10% du budget de l'Etat (en 2013) ; une vulnérabilité forte de l'économie nationale face à la volatilité des prix internationaux de l'énergie ; une demande en électricité galopante qui appelle des investissements de plus en plus lourds dans les moyens de production.
Ensuite, des enjeux sociaux et environnementaux avec en première ligne, la précarité énergétique et la qualité de vie. Il s'agit là, d'une précarité énergétique traduite par la vulnérabilité des couches sociales pauvres ; un dilemme difficile à résoudre entre allègement des finances publiques et protection des couches sociales pauvres et le risque d'atteintes à l'environnement naturel, à la qualité de la vie et à la santé humaine.
Quelles solutions ?
Afin de faire face aux enjeux et défis et de préparer le pays à une transition vers un système énergétique durable, M. Bouzouada a indiqué que la stratégie de la Tunisie en matière d'énergie reposera sur différents axes prioritaires. Il s'agit du développement des ressources et des infrastructures énergétiques ; du renforcement de l'efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables ainsi que du renforcement des interconnections pays du Maghreb/Méditerranée; la mise en place de réformes institutionnelles du secteur de l'énergie et sa réorganisation. Mais encore, le développement et l'emploi pour la création de valeur au niveau régional ; une meilleure gouvernance pour des choix énergétiques durables et l'organisation d'un débat national sur l'énergie et le renforcement de la coopération maghrébine et internationale (formation, recherche et développement et transfert technologique).


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