Global Innovation Index 2025 : la Tunisie progresse et entre dans le top 80 mondial    Conseil de la presse : annonce de la composition des commissions internes    Composants automobiles : 10 fournisseurs chinois prospectent le marché tunisien    Croissance et fiscalité : le point de Mohamed Salah Ayari sur l'économie tunisienne    Dr Mustapha Ben Jaafar - La reconnaissance de l'Etat de Palestine, étape décisive vers la paix au Moyen Orient    Le premier marathon de montagne « Ultra Boreas » à Bizerte    Championnats du monde d'haltérophilie en Norvège : les athlètes Ghofrane Belkhir et Aymen Bacha représentent la Tunisie    Perturbations climatiques attendues : l'observatoire de la sécurité routière appelle les automobilistes à la vigilance    Les dernières quantités de pluie enregistrées sur plusieurs régions    Les Ciments de Bizerte : déficit cumulé reporté de plus de 230 millions de dinars à fin juin 2025    Séisme de magnitude 3,2 dans le gouvernorat de Gafsa    Sousse–Tunis : Les voyageurs en colère après une semaine sans trains    Ballon d'Or 2025 : à quelle heure et sur quelle chaîne voir la cérémonie    105 000 visas Schengen délivrés aux Tunisiens en 2024 avec un taux d'acceptation de 60 %    Alerte rouge pour les PME industrielles en Tunisie : la moitié menacée de disparition    La JSK terrassée par l'ESZ : La défense, un point si faible    Météo en Tunisie : pluies orageuses attendues l'après-midi sur plusieurs régions    Retrouvé en Libye après une semaine de terreur : le bateau de migrants tunisiens disparu    Port de Radès : saisie de drogue et arrestations dans les rangs de la douane    Clôture du festival du film de Bagdad: Le film tunisien « Soudan Ya Ghali » remporte le prix du meilleur documentaire    Grève générale en Italie contre l'agression à Gaza : « Que tout s'arrête... la Palestine dans le cœur »    Cybercriminalité : Le Ministère de l'Intérieur passe à l'offensive !    Mardi prochain, le 1er du mois de Rabi Ath-thani 1447 de l'hégire    Pluies diluviennes en Espagne : un mort, transports aériens et ferroviaires paralysés    Hasna Jiballah plaide pour un accès facilité des sociétés communautaires au financement    À quoi ressemblera le tourisme tunisien en 2030 ?    Séisme de magnitude 4,8 frappe la mer Egée en Turquie    Ordre des avocats : Sofiane Belhaj Mohamed élu président de la section de Tunis    Les barrages tunisiens en chiffres    Ordre des avocats, Anne Guéguen, Alzheimer …Les 5 infos du week-end    Des drones signalés en Méditerranée au-dessus de la flottille Al Soumoud    Saint-Tropez sourit à Moez Echargui : titre en poche pour le Tunisien    Le ministre des Affaires Etrangères participe à la 80eme session de l'Assemblée Générale des Nations Unies à New York    Incident sur le terrain : Gaith Elferni transporté à l'hôpital après un choc à la tête    Visas Schengen : la France promet des améliorations pour les Tunisiens    Voguant vers Gaza, le député Mohamed Ali accuse ses détracteurs à Tunis de faire le jeu d'Israël    Maher Medhioub tire à boulets rouges sur Mziou, Abbou et Mahfoudh    Tunis : huit mois de prison pour un gardien de parking illégal qui a agressé violemment un client    Le Royaume-Uni s'apprête à reconnaître l'Etat de Palestine    Moez Echargui en finale du Challenger de Saint-Tropez    Cinéma : Dorra Zarrouk et Mokhtar Ladjimi sous les projecteurs du Festival de Port-Saïd    La pièce de théâtre tunisienne « Faux » triomphe en Jordanie et remporte 3 prix majeurs    Youssef Belaïli absent : La raison dévoilée !    Sfax célèbre l'humour à l'hôtel ibis avec ibis Comedy Club    La Bibliothèque nationale de Tunisie accueille des fonds de personnalités Tunisiennes marquantes    Fadhel Jaziri: L'audace et la norme    Mois du cinéma documentaire en Tunisie : une vitrine sur le cinéma indépendant et alternatif    Fadhel Jaziri - Abdelwahab Meddeb: Disparition de deux amis qui nous ont tant appris    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Ettalyani*... une autre vision du féminisme !
Livres
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 09 - 2014

Chokri Mabkhout semble s'être trompé de titre pour son dernier ouvrage Ettalyani qui se réfère à son co-premier personnage Abdennasser alors que le roman n'est rien d'autre qu'un prétexte pour encenser l'émergence de la femme tunisienne dans le combat acharné de son autre co-premier personnage Zina (Anaruz pour les intimes) pour s'élever de la pauvreté, la minorité ethnique, la condition féminine post-coloniale à l'émancipation. Mais ce n'est malheureusement pas si simple... !
Tout le monde passe à la moulinette... La famille (ou plutôt sa structure), la société (ou plutôt la dualité Beldi-Rustre), le journalisme (ou plutôt les journalistes), le pouvoir (ou plutôt les politiciens, les hauts responsables, les petits fonctionnaires), l'Université (ou plutôt les universitaires)...
Car Chokri Mabkhout a passablement emprunté au lyrisme d'Alexandre Dumas, aux incursions sociales de Marcel Pagnol et à la noirceur de Franz Kafka pour ce roman-radioscopie.
A comprendre cette dernière comme une modalité de la radiologie qui consiste à acquérir en instantané des images dynamiques de l'intérieur des structures.
Pages après pages, les ‘'images dynamiques'' de la société tunisienne défilent souvent crues, quelquefois romantiques, non sans une certaine justesse de ton, avec une ignorance totale de l'autocensure, chargeant dans des tabous qui restent vivaces malgré les transformations de l'individu tunisien. Viol, homosexualité, adultère, harcèlement sexuel, avortement, alcoolisme... Mais aussi conservatisme familial, volatilité émotionnelle... et surtout règlements de comptes avec le marxisme, l'islamisme, les diverses versions du parti destourien, la déchéance de Bourguiba, la ruse de Ben Ali...
Personnages complexes et ambivalents
Pourtant, tout cela est plein de vie alors que ces concepts sont véhiculés par une foule de personnages assez attachants et que, tel un fil rouge, un sous-roman d'amour tient en haleine au gré de ses heurs et malheurs. Zina et Abdennasser se croisent au milieu des tiraillements universitaires des années ‘80 où tous deux sont reconnus des leaders. Des négociations entre leurs deux factions les rapprochent, et un jour de crise et de confrontation avec les brigades de l'ordre public suffit à les enflammer.
Autour d'eux, à la surface des choses, se trame le tempo du roman, avec de fréquents retours vers le passé... pour expliquer, justifier, recentrer l'histoire. C'est d'ailleurs l'une des faiblesses du roman.
En dessous de la surface, c'est plus sérieux...
Nous y retrouvons Zina et sa ‘'vague inquiétude à l'égard de l'avenir'', comme disait Ryônosuke Akutagawa, Abdennasser et son inaptitude à trouver l'équilibre de son individualité malgré un talent indéniable à saisir les nuances, Slaheddine symbole du complexe latent à l'égard de ceux qui ont réussi à l'étranger, Sî Abdelhamid qui est parvenu à garder son intégrité intellectuelle malgré le temps et la fonction de pdg du journal du parti, Sî Othman le policier intimement convaincu qu'il n'est là que pour défendre l'Etat...
Des personnages complexes et foncièrement ambivalents comme il se doit...
Zina-Tunisie ?
Seulement, au fur et à mesure que l'on s'enfonce dans la lecture, on commence à glisser vers ce qui semble être le fond du sujet, malgré le titre. En vérité, il nous devient de plus en plus plausible que Chokri Mabkhout pourrait s'être trompé de titre pour l'ouvrage (une autre faiblesse du roman?), au moment où ‘'Ettalyani'' se réfère clairement à son co-premier personnage Abdennasser alors que le roman n'est rien d'autre qu'un prétexte pour encenser l'émergence de la femme tunisienne dans le combat acharné de son autre co-premier personnage Zina (Anaruz pour les intimes) pour s'élever de la pauvreté, la minorité ethnique, la condition féminine post-coloniale à l'émancipation. Comble du parallèle Zina-Tunisie... Zina a les yeux verts !
Féministe ? Peut-être, mais, au fil des pages, on se surprend à faire l'amalgame entre Zina et la Tunisie, de Bourguiba à nos jours. Née dans le degré zéro de la pauvreté, précocement éprise de savoir, elle parvient à s'élever au-dessus de sa propre condition presque uniquement (car elle a été également soutenue avec la dernière énergie par Abdennasser) avec ce que Bourguiba appelait ‘'el medda echakhma'' (la matière grise) en menant un parcours du combattant, une All-Out-War contre tout ce qui pouvait l'entraver, y compris la dévotion de Abdessattar, vers le but qu'elle s'était fixé : l'agrégation en philosophie. Souvent rustre (Mabkhout dit ‘'Goora''), invariablement entêtée, foncièrement égoïste... elle survit à tout par une énergie extraordinaire. Mais ce n'est malheureusement pas si simple et Zina se révèle aussi destructrice qu'inspiratrice pour son Alter Ego.
*L'Italien


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.