La région compte une dizaine de zones industrielles abritant un réseau de multinationales dont plusieurs sont totalement exportatrices. A Zaghouan, l'espoir d'un secteur d'apprentissage porteur est permis Au même rythme que la rentrée scolaire, et avec les mêmes tendances de réforme, la nouvelle année de la formation professionnelle s'est ouverte hier, sous le signe d'un sérieux engagement de faire de ce secteur un gage de réussite et un tremplin pour l'emploi. Son coup d'envoi a été, cette fois-ci, donné depuis le centre de formation et d'apprentissage professionnel à Zaghouan, dans la mesure où le ministre de tutelle M. Hafedh Laâmouri a déclaré avoir voulu sortir des sentiers battus. Car rompre avec ce rituel événementiel stéréotypé, auparavant trop centralisé dans le Grand Tunis et ses environs, c'est aussi aller à l'intérieur du pays pour changer la donne. D'après le ministre, sa visite dans la région, coïncidant avec la nouvelle rentrée de la formation, permet d'envoyer des signaux fort intéressants : redorer le blason du secteur et réanimer le partenariat public-privé. Un partenariat gagnant-gagnant dans la perspective d'améliorer l'employabilité des diplômés et répondre à la demande des entreprises en main-d'œuvre hautement qualifiée. Mais, pourquoi Zaghouan ? Selon le gouverneur, la région est considérée comme privilégiée de par sa proximité par rapport à la capitale et son faible taux de chômage. En termes d'investissements, la région compte une dizaine de zones industrielles abritant un réseau de multinationales dont plusieurs sont totalement exportatrices. Autant d'atouts qui pourraient en faire un pôle d'investissement actif, aux perspectives professionnelles prometteuses. Un nouveau BTS en maintenance industrielle Ce qui est une raison, selon lui, pour accorder à la formation dans la région la place qu'elle mérite. Ce faisant, décideurs et investisseurs plaident pour l'institution d'un brevet de technicien supérieur (BTS). Le ministre a, à son tour, tenu à annoncer dans ses déclarations aux médias la prochaine introduction de ce nouveau diplôme dans le cursus du centre précité. A la seule condition que tout soit prêt pour l'optimiser et rendre possible son adoption. La décision a été ainsi bien accueillie tant par le corps professionnel que dans les rangs des jeunes stagiaires inscrits en maintenance industrielle. Une filière très demandée dont les débouchés continuent à séduire aussi bien ses postulants que le monde du travail. Ouvert en 1982, pour être restructuré, vingt ans après, ce centre pilote met désormais le cap sur la formation à la carte, dans le but de répondre aux besoins des investisseurs de la région. A la faveur d'un diplôme « BTS » aussi attendu, le secteur pourra inverser la tendance : favoriser l'emploi des diplômés de la formation professionnelle au détriment de ceux de l'université. Un projet de 400 MD sur cinq ans Sur ce point, M. Laâmouri se veut rassurant : «L'avenir est l'apanage de la formation. ». Il soulignera, néanmoins, l'utilité d'une certaine flexibilité dans le passage du cycle de formation à l'enseignement secondaire et universitaire. Autant dire, créer une passerelle entre les différents cycles de formation académique et professionnelle. L'idée n'est pas aussi innovante, elle remonte loin. Mais le projet a traîné dans les tiroirs. M. Laâmouri semble vouloir le ressusciter. L'objectif, une fois ce projet réalisé, consistera essentiellement à ancrer la formation dans un processus transversal, permettant aux postulants de migrer d'un cycle à l'autre. Cela relève d'une action de réforme radicale telle que promise par le ministre. Un grand chantier estimé à quelque 400 millions de dinars, dont la réalisation s'étalera sur cinq ans.