L'ASD a payé le prix de nombreuses erreurs individuelles. Il est temps de changer, d'innover et de persévérer dans le travail Le vieux précepte sportif qui dit qu'on ne change pas une équipe qui gagne, l'entraîneur djerbien, Abdelhay Ben Soltane, est, à n'en pas douter, l'un des premiers à le savoir et à l'appliquer à la lettre. Mais Abdelhay Ben Soltane doit savoir aussi qu'on doit également changer une équipe qui perd. Notamment quand cette équipe perd de la même façon, paie les frais des mêmes erreurs individuelles commises sur le même flanc et quasiment par les mêmes joueurs. Il suffit de visionner tous les matches joués jusqu'ici par l'ASD, le dernier en date contre le CSHL, samedi dernier, pour s'apercevoir qu'il y a un problème qui persiste du côté gauche de la défense djerbienne, devenu pratiquement un boulevard, que ce soit à domicile ou à l'extérieur. D'une part, il y a un défenseur porté toujours vers l'offensive (Bassem M'kaouem) qui oublie que la première tâche d'un défenseur est de défendre et de barrer la route d'accès à son adversaire direct vers la surface de réparation et, d'autre part, il y a un milieu offensif ou joueur de couloir gauche (Zouhaïer Attia) qui évolue à gauche et qui oublie qu'il a pour rôle aussi de se replier quand le ballon est en possession de l'adversaire et de prêter main-forte à son défenseur gauche dans le travail défensif. Et quand il n'y a pas de couverture à temps par le stoppeur ou arrière central désigné de la zone désertée et occupée par l'adversaire et glissement de l'arrière droit qui redevient un arrière central occasionnel et renforce l'axe de la défense, on comprend pourquoi le plus grand nombre de buts encaissés par l'ASD ont été consécutifs à des contre-attaques et à des ballons lancés très vite et intelligemment dans le dos de l'arrière gauche insulaire. Entre tous les buts de la première à la 6e journée, il y a pratiquement photo. Et bien que cette lacune soit claire comme l'eau de roche, Abdelhay Ben Soltane tarde à réagir et à corriger. Problème d'effectif? Au départ peut-être, mais pas maintenant avec une liste de 30 joueurs où la qualité des recrutés et les solutions de rechange ne manquent pas. Chez cet entraîneur-formateur de premier degré qui aime faire confiance à ses joueurs, ne pas s'empresser de les changer toutes les semaines, leur donner du temps et leur accorder le maximum de chances pour s'imposer, on sent une petite dose de conservatisme qui peut être nuisible à lui et à toute l'équipe. Au niveau des catégories jeunes, on peut être de son côté et le soutenir, mais au niveau de la vitrine, l'équipe seniors, le résultat prime et personne ne peut lui pardonner des revers en série car, au cas où les points continueraient à être dilapidés de la sorte, même si mathématiquement il est trop tôt pour juger, moralement la situation serait intenable et les carottes pourraient être cuites avant l'heure. Ben Soltane jouit de la confiance totale du comité directeur qui est avec lui et derrière lui pour faire rempart contre toutes les critiques trop pressées et trop excessives. Il lui met tous les moyens à sa disposition et un climat propice à un travail serein avec un deuxième stage d'une semaine à Djerba et deux matches amicaux (mercredi et dimanche) et un 3e stage dans la foulée après la fête de l'Aïd Al Kébir de 10 jours à Sousse qui s'étendra jusqu'au match de la 8e journée contre l'US Monastir à Monastir. C'est plus qu'un minimum requis et c'est un gros sacrifice financier de la part d'un comité avec, à sa tête, un président, Tarek Mami, titulaire d'un diplôme de 3e degré (licence A), fin connaisseur et qui n'a pas lésiné sur les moyens, malgré un budget pas colossal, voire très faible pour un club de la Ligue 1, pour compenser un départ tardif dans la préparation d'avant-saison et surtout doter le club d'un effectif riche en quantité et en qualité pour le court, le moyen et le long termes. Il ne manque qu'un travail de persévérance et de longue haleine et qui est l'œuvre de tout le staff technique et pas uniquement du premier entraîneur. Le travail spécifique est primordial au niveau des gardiens de but qui doivent être assignés à des séances de travail assez rigoureuses pour corriger placement, sorties aériennes et capacité d'anticipation sur les actions de jeu et les intentions des attaquants adverses. Idem pour les trois compartiments du jeu, avec un travail spécifique interne et un travail de coordination entre compartiments. Seul le travail sérieux se révélera payant.