Dans la somptueuse cathédrale de l'Acropolium de Carthage, la cymbaliste virtuose tchèque Zuzana Lapcikova a présenté une merveilleuse prestation devant une assistance peu nombreuse. Placée au milieu de la scène, devant son instrument original, en toute élégance, l'artiste a présenté le programme de son récital : plusieurs airs puisés dans la culture tchèque, ses traditions et son folklore, une belle ambiance en perspective malgré le manque de public. L'artiste Zuzana Lapcikova, qui vient en Tunisie pour la première fois, est à l'origine une chanteuse folk et compositrice. Elle a participé à de nombreux festivals internationaux et a remporté plusieurs prix. A ses débuts, elle jouait avec des troupes folkloriques qui l'ont beaucoup influencée et inspirée dans ses propres compositions. Son tout dernier album «Ruptures et retours» a reçu le prix musical de «l'Ange» en 2011 dans la catégorie des Musiques du monde. Durant cette belle soirée, elle a allié le chant lyrique et la musique en jouant du cymbalum, un instrument à cordes, qui fait partie de la famille des cithares sur table. Cet instrument est appelé également «le piano tzigane» et est connu dans les pays scandinaves. Bien que ses origines remontent au XIIe siècle, on le retrouve souvent dans la musique rock et jazz. Tout au long du concert, la cymbaliste enchaîne titre après titre et nous fait au fur et à mesure découvrir la culture morave et le folklore tchèque par des ballades et paraphrases composées par Leos Janace (son père) ainsi que ses propres compositions. «Comme chaque année, nous invitons le public tunisien à la découverte de toute une civilisation, par le biais de ce festival de musique, désormais de renommée mondiale. C'est une occasion d'ouverture et un croisement entre les cultures. Notre invitée joue de cet instrument original et peu connu en Tunisie, c'est un bel exemple de transmission d'un savoir-faire traditionnel de la région de la ‘‘Moravie''», a déclaré Alexander Slaby, l'ambassadeur tchèque en Tunisie. Pour la deuxième partie du concert, le rythme est devenu vivant, riche en compositions personnelles de la cymbaliste, et le public a pu découvrir des morceaux comme Je t'attends, Souvenir et autres qui rendent hommage à la mère, à l'humanité et à la paix. Le public, ravi de cette nouvelle découverte, a longtemps applaudi la chanteuse à la fin de son concert. «Nous sommes venus spécialement à cette soirée pour apprendre et connaître les spécificités de la civilisation Tchèque, et effectuer avec l'artiste cette ballade engagée, une musicienne qui a été généreuse et nous a épatés avec des airs entre l'amour et l'espoir», nous affirment Kaouthar et Neil, un couple parmi le public encore sous le charme, après une si belle prestation.