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Au nom du père, du fils et de la banlieue
«Fièvres» de Hicham Ayouch
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 01 - 2000

Après avoir été couronné au festival de Marrakech avec un double prix d'interprétation, le film de Hicham Ayouch, sorti le 29 octobre en France, sera bientôt à Tunis dans le cadre des JCC.
C'est l'histoire d'un jeune de 13 ans, déraciné et violent, qui découvre son père lorsque sa mère est envoyée en prison. Fièvres ou comment devenir père et fils.
L'échange se fait dans la rue, entre deux tours d'une cité, après avoir signé le « récépissé ». C'est un père qui hérite son fils comme on reçoit un colis encombrant. On voit la voiture de l'assistante sociale s'éloigner et le père et fils se flairer... Désormais, chacun des deux essayera d'apprivoiser l'autre. Quand le père demande : «Tu étais où ?», le fils rétorque : «Tu es qui ?»
La caméra de Hicham Ayouch est portée par la nervosité et la tension du jeune et la léthargie du père. Et il y a encore un troisième personnage principal qui intervient dans le récit cinématographique. L'univers de la banlieue où se déroule la totalité de l'action apparaît dans des lumières nouvelles : le regard caresse les rues et sous-sols de cette architecture urbaine. Les barres et tours de la cité se montrent fières comme les voûtes et les tours d'une cathédrale. Et par moments, la vue du dixième étage du HLM apparaît aussi séduisante que le panorama du Sacré-Cœur.
L'histoire, elle, sera traversée par des ambiances de western et de polar, mais son cœur reste dur comme le béton environnant. Benjamin (interprété avec fougue et instinct par Didier Michon) voulait seulement vivre chez son père pour échapper à la prison du foyer. Ce qui ne l'empêche pas de cracher aussi bien sur ses origines maghrébines que sur sa mère incarcérée.
Respecter le Coran et rêver du bled
Quant à Karim (incarné par un Slimane Dazi qui excelle dans son jeu d'inhibition), il ne sait pas comment s'occuper d'un fils dont il ignorait l'existence pendant 13 ans. «Dresse-toi. Tu es un homme !» Voilà l'injonction adressée par le grand-père à son fils. Jusqu'ici, ce père malgré lui menait une vie dans l'ombre, malgré son gilet jaune fluorescent qu'il porte pendant son travail d'ouvrier. La quarantaine, il habite toujours chez ses parents, des retraités sans histoire qui respectent le Coran et rêvent de rentrer un jour au bled. Mais avant, ils doivent s'occuper de leur petit-fils avec son prénom juif, son passé noir et son caractère qui ne respecte rien, ni Dieu, ni père.
Et pourtant, c'est Benjamin qui fera bouger les lignes. Encouragé par un poète marginal sans origine ni avenir, mais qui sait transformer les poisons en élixir, le jeune tourmenté fera exploser les certitudes. Comme le poète avec ses mots dans une caravane perdue sur un terrain vague, petit à petit, Benjamin marque son nouveau territoire avec ses graffitis signés «Antik», et il découvre le lourd secret de sa nouvelle famille.
Filmer l'inimaginable
Né en 1976 à Paris, le réalisateur franco-marocain Hicham Ayouch est le petit frère de Nabil Ayouch (Les Chevaux de Dieu). Fièvres est son troisième long métrage, après Tizaoul (coécrit avec Hicham Lasri en 2006) et le très remarqué Fissures (2009).
L'histoire de Fièvres, l'enfant tourmenté qui révèle les blessures chez le parent qui l'accueille, rappelle à plusieurs égards le magnifique Mommy de Xavier Dolan. Comme chez le réalisateur québécois, les thématiques de la transgression, transmission et filiation se trouvent au tout premier plan. Mais il y a une différence notable : là où Dolan pousse les personnages, l'esprit créatif et la recherche formelle jusqu'au bout, Ayouch reste sur ses gardes pour donner une vision subtile, moderne et contrastée de cette banlieue parisienne qui entoure Benjamin. Au lieu de montrer la criminalité, la drogue et l'appât du gain, il a tout simplement osé filmer l'inimaginable : un couple de vieux Maghrébins faisant l'amour.


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