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Subventions et mécénat
On nous ecrit
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 11 - 2014

C'est avec la Seconde Guerre mondiale que survint en Grande- Bretagne un développement révolutionnaire dans le domaine du théâtre.
Pour la première fois, écrit Daniel Salem, l'art dramatique commençait à recevoir une subvention de l'Etat par l'intermédiaire du conseil pour l'encouragement de la musique et des arts, créé en 1940 et surnommé «Arts Council», Conseil des arts en juin 1945.
Cet organisme allait être un des principaux responsables de la qualité du théâtre britannique d'aujourd'hui. Le principe de subventionner le théâtre commença à se développer en Europe, à l'image des pays socialistes. «L'Allemagne fédérale fut le modèle le plus frappant d'une organisation subventionnée, dynamique».
En Italie, écrit Daniel Couty, il faut attendre l'après-guerre pour que soient officialisés les théâtres fixes, les «Teatri stabili», subventionnés par l'Etat ou les collectivités locales.
«Le renom du Piccolo Teatro de Milan, sous l'impulsion de Paolo Grassi et de Giorgio Strehler, a rapidement dépassé les frontières nationales...».
Nous devons tous payer pour les besoins des autres, déclare Peter Hall, défendant la politique de subvention, c'est un principe de base de notre société... Sur le plan des arts, les activités de la minorité stimulent l'intérêt de la majorité.
Sans les dramaturges de la Nouvelle vague au «Royal Court» au cours des années 50, il n'y aurait pas eu de feuilletons télévisés de qualité, car ce que le théâtre fait aujourd'hui, la télévision le fait demain et le cinéma le surlendemain.
La démocratie, surtout, a besoin de liberté d'expression artistique, comme elle a besoin de journaux.
Il faut toujours remettre en question la vie que nous menons.
Les arts ont toujours été subventionnés par quelqu'un : l'Eglise, l'Etat, la Cour ou un mécène privé...
En 1969, Mlle Jennie Lee, ministre des Arts en Grande-Bretagne, a rendu hommage aux hommes de théâtre : «Dans votre monde, vous vivez dangereusement, vous menez une existence qui n'est pas sans risques, mais vous êtes soutenus par un talent personnel, un talent nerveux et ... vos rêves. La société a besoin de rêves. Nous avons besoin d'être en mesure de sortir du rang et de nous demander ce que tout cela signifie. Tel est le rôle que vous remplissez au théâtre. Le gouvernement peut apporter deux contributions. D'abord l'argent. Ensuite la liberté. Nous devons toujours préférer, quelles que soient les difficultés, un climat de tolérance, d'amour et de compréhension...».
Aux XVIIe et XVIIIe siècle, les arts étaient soutenus par des mécènes privés. Maintenant, la responsabilité incombe donc à l'Etat et aux Corporations locales. En France, écrit d'autre part Jean-Pierre Ryngaert, le droit à la subvention, revendiqué par un nombre toujours plus important de troupes théâtrales, se justifie autour de deux pôles mal dissociables, dont on trouve les signes prémonitoires tout au long du XXe siècle. D'une part, les exigences des créateurs qui veulent obtenir des moyens d'exercer leur art et de se livrer à des recherches dans des conditions satisfaisantes, d'autres part, le souci d'élargissement du public, grâce à une pénétration étendue et profonde dans les différentes couches sociales, ainsi qu'à l'extention géographique par des implantations de troupes théâtrales hors des métropoles.
En plus des subventions, une troupe théâtrale doit jouir d'un espace (l'espace est pluriel), du droit de faire des expériences et du droit à l'échec.
Combien de livres théoriques ont été écrits sur les échecs des expériences de telle ou telle troupe de théâtre? Expériences qui coûtent des centaines de millions. Et ce sont bien ces échecs et ces expériences qui ont fait le théâtre allemand, italien, anglais et j'en passe.
On doit avancer par la multiplication créative. Les analyses de la situation du théâtre ne devraient pas subir l'influence des humeurs ou les variations des climats.
La création théâtrale doit poursuivre son petit bonhomme de chemin, en décuplant aides et subventions, en essayant d'intéresser d'autres organisations à l'action théâtrale, en construisant des espaces (sans espaces, l'art théâtral s'atrophie) et, finalement, en créant d'autres canaux de distribution capables de donner naissance à un marché théâtral, seul apte à donner un souffle au théâtre pour qu'il puisse remplir convenablement sa fonction sociale.
La situation doit évoluer vers un théâtre reconnu comme un service social au même titre que la santé et l'éducation.


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