Malgré les stocks écoulés en plus de la production actuelle, estimée à 293 tonnes, cela n'a pas empêché la flambée des prix Malgré un froid de canard et une flambée du prix du zgougou (pignons de pin d'Alep), plusieurs Nabeuliens ont acheté vendredi dernier les ingrédients de leur Âassidet zgougou. Il était 17h30 devant l'échoppe de Lotfi Chelbi, l'un des plus célèbres vendeurs et grossistes d'épices et de fruits secs à Nabeul. A l'intérieur de sa boutique, une marée humaine occupait les lieux. Alors que le prix affiché du pin d'Alep était fixé à 19 dt, cela n'a pas découragé les clients alignés en file indienne. «J'ai été prise de court, raconte Mme Henda Sahli. Entre les préparatifs du diner du réveillon et les vacances passées au Sud, je n'ai pas trouvé le temps d'acheter le zgougou. C'est la course contre la montre», De son côté, M. Karim Haouel n'a pas trouvé d'explications à cette flambée des prix, et ce, malgré le communiqué publié par le ministère de l'Agriculture rassurant le consommateur sur la présence de stocks de pignons de la saison précédente qui seront écoulés en plus de la production de l'actuelle saison, estimée à 293 tonnes. «Le prix du zgougou a grimpé de 15 dt/kg à 21 dt chez certains vendeurs, sans parler du prix des fruits secs. Je me demande où est passée la brigade économique?», s'interroge-t-il. Le moulu séduit nos ménagères Un peu plus loin, dans le quartier populaire de Lahwech, juste devant le Marabout de Sidi Mâaouia, une autre file indienne s'est constituée devant une petite minoterie. Il faut dire que si certains de nos compatriotes préfèrent moudre leur zgougou chez eux, d'autres apprécient le service de ces petites minoteries qui proposent leurs services pour un dinar le kilogramme. «Je préfère moudre le zgougou dans une minoterie plutôt que chez moi. L'âssida a un autre goût car la machine met en évidence l'huile provenant des pignons», souligne Mme Karima. Si la tradition qui accompagne la fête du Mouled (naissance du Prophète Mohamed) se traduit par certains rituels, cela n'a pas empêché certaines de nos ménagères d'opter pour une solution plus moderne. C'est le cas de Mme Essia qui, depuis des années, a trouvé son salut dans les boîtes jaunes de pâtes de pignons de pin d'Alep de 500 grammes. «Ce n'est pas une question de paresse ou de temps. Au contraire, c'est la qualité du pin d'Alep de cette pâte de zgougou moulu qui m'a séduite. Ma crème est plus consistante et plus savoureuse qu'avant...», fait-elle savoir. Enfin, si le zgougou reste l'ingrédient roi de cette fête pour préparer la fameuse âssidet El Mouled, d'autres préfèrent les noisettes ou la simple farine de blé. «Franchement, je préfère de loin El âssida El bidha. Notre Prophète mangeait ce genre de mets. Et on peut la manger avec plusieurs sauces : klaya (ragout à la viande), ojjet harissa ou au miel», conclut Mohamed Brinis.