Le report du match CSHL-ESS va rester dans les annales du football tunisien. L'ESS qui décide de ne pas jouer le match et l'a dit à travers ses dirigeants (Ridha Charfeddine, président du club l'a encore une fois rappelé en live à Dimanche sports), un CSHL qui n'est pas concerné par le bras de fer CA-ESS, un arbitre qui vient sur place en présence du CSHL et en l'absence de l'ESS, et puis un coup de fil à 30' du début du match qui informe l'arbitre de la surprenante décision du report, voilà les faits saillants de cette affaire qui aura des répercussions pesantes sur la crédibilité de la compétition. Mais finalement, qui a pris la décision de reporter ce match où la présomption d'un forfait était bien claire? La fédération, la Ligue, ou c'est quelqu'un d'autre? D'après notre enquête et nos contacts, c'est le ministère de l'Intérieur qui a décidé; une heure et quart avant le coup d'envoi du match, de le reporter pour des raisons d'ordre public. Il n'y a pas d'autre explication à donner. Ce n'est pas la FTF qui a pris cette surprenante décision d'après ce qu'on a compris. Mais beaucoup de questions restent en suspens. De quel risque sécuritaire parle-t-on ? Pourquoi intervenir si tard et d'une façon suspicieuse de la part du ministère de l'Intérieur sans expliquer les raisons à l'opinion sportive ? Y avait-il un arrangement secret pour permettre à l'ESS, dans ce cas précis, d'éviter une défaite sur le tapis?». La FTF a-t-elle cherché un compromis pour faire plaisir aux dirigeants étoilés après le match d'EGSG ? Maher Senoussi : «Ce n'est pas notre décision !» Le bureau fédéral de Wadï Jari est, aujourd'hui, au box de l'accusation. On lui impute cette décision de report (le CSHL à travers son président Adel Daâdaâ a crié au scandale). Qu'en est-il au juste ? C'est Maher Senoussi, vice-président de la FTF, qui donne la version du bureau fédéral : «Je vais préciser une chose, ce n'est pas la FTF qui a décidé de reporter le match CSHL-ESS. Nous avions informé la Ligue qui a, à son tour, informé l'arbitre. Et cela suite à une décision du ministère de l'Intérieur. Le règlement sportif ne peut pas l'emporter sur le règlement d'ordre public. Ce n'est pas de notre compétence de discuter le bien-fondé d'une mesure de sécurité, même si c'est pris in extremis. Je veux aussi rappeler que nous avions cherché à communiquer avec l'ESS avant dimanche pour essayer de trouver une solution et apaiser les tensions. C'est de notre devoir de préserver notre championnat quel que soit le nom du club. Nous n'avons pas enfreint les règlements en vigueur. Plusieurs clubs nous ont demandé le samedi de reporter toute la journée. On n'a pas accepté parce qu'il n'y avait pas de raison de le faire. La journée devait se jouer, et on l'a jouée, à l'exception du match CSHL-ESS», conclut M. Snoussi. Une affaire lourde à suivre. Dans le cas de report, quand est-ce que ce match doit se jouer (logiquement avant la 21e journée)? Le CSHL va-t-il accepter? En tout cas, tous les recours sont possibles.