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Soif de culture de l'eau
Songes de nuits d'été
Publié dans La Presse de Tunisie le 24 - 07 - 2010

Nous y voici donc en plein, la canicule. Des records de chaleur ont même été déjà battus, pas chez nous — pas encore ? —, heureusement, mais le mercure est allé flirter avec la quarantaine de degrés, non loin du pôle nord, en Finlande notamment. Du jamais vu, nous assure-t-on. Soit dit en passant, on peut souhaiter qu'à la faveur de cette épreuve, les gens, sous ces latitudes-là, auront eu quelque compréhension et quelque compassion pour leurs semblables des pays chauds qu'ils ont tendance à traiter avec quelque condescendance lorsqu'il s'agit de juger leurs capacités au travail. Pensez : pour quelques misérables 35 degrés, les tribunaux de Moscou ont fait cadeau d'une heure de congé à leurs employés pour aller respirer un air moins étouffant que celui de leurs bureaux et des salles d'audience!
Chaleur rime, évidemment, avec baignades et douches; celles-ci, surtout, pour ceux qui n'ont pas la chance d'avoir accès à la mer. Alors, on se douche, et le plus fréquemment possible, lorsqu'on en a les moyens. Sauf le Touareg, évidemment qui, de l'eau, il en a tout juste de quoi s'humecter le gosier. Heureusement, diront les optimistes à tout crin, la distance est grande entre nous et le Sahara. Pas si sûr. Le désert avance insidieusement à chaque instant et menace de se retrouver à Marseille plus rapidement qu'on l'imagine. Et là, l'eau pour se doucher à tous les instants, il faudra aller la chercher dans les fjords norvégiens. Plus sérieusement, la pénurie de l'eau est programmée pour un avenir plus ou moins proche et il s'agit, dès aujourd'hui, de s'y préparer en opérant une véritable révolution, non seulement dans les usages mais également dans les mentalités. Car c'est une nouvelle culture qu'il va falloir instaurer dans les rapports du citoyen avec le précieux liquide, culture basée non seulement sur l'impératif d'économie de cette ressource vitale, mais également de sa domestication.
Nouvelle culture ? Dans notre cas ce n'est pas entièrement vrai. Dans son premier volet, oui, assurément. Car notre gestion de l'eau à usage domestique se caractérise par le gaspillage. Observons-nous un instant et nous serons effarés de l'insouciance — disons-le carrément : l'inconscience — avec laquelle nous gaspillons cet élément.
Par exemple, lorsque nous ouvrons le robinet, rarement nous faisons couler l'eau à un débit raisonnable : il est presque toujours au plus fort. Lorsque nous l'utilisons à un usage intermittent, comme pour se raser par exemple, on la laisse couler en permanence. Ne parlons pas des soins ménagers où l'usage veut que nous noyions les moindres recoins de nos intérieurs à chaque fois que nous faisons le grand ménage avec des débordements jusque sur le trottoir.
Une égérie, chantre du gaspillage
L'autre jour, mon coiffeur ouvre le robinet et le laisse couler lors même qu'il n'en avait plus besoin. Je regardais l'abus en étouffant en moi un sentiment de révolte qui a fini par exploser : « Cela s'appelle du gaspillage, c'est péché ». Et lui de me rétorquer sereinement : «Que j'en consomme peu ou beaucoup, cela ne change rien ; depuis des années, je reçois toujours la même facture ! » Allez lui expliquer que la facturation s'effectue selon des tranches, etc. Cela dit, comment lui en voudrais-je, lorsqu'on voit qu'au pays de l'Oncle Sam une égérie faire un tabac en menant une campagne contre le « catastrophisme »des adeptes du développement durable qui prônent le respect de la nature et la lutte contre toutes les formes de gaspillage des ressources naturelles. Elle arrive exprès en retard à ses meetings qui drainent des foules grossissantes et enthousiastes pour annoncer qu'elle avait pris le temps de faire tourner ses climatiseurs à fond après avoir ouvert toutes les portes et les fenêtres et fait couler tous les robinets de sa chambre d'hôtel sous prétexte qu'elle a trouvé dans sa salle de bain un autocollant recommandant l'économie de l'eau et de l'électricité pour préserver la nature et l'environnement ! Le coiffeur a encore beaucoup de chemin devant lui pour rattraper son retard sur l'Amérique.
Voilà donc pour le volet gestion des ressources en eau. Par contre, pour ce qui est de leur domestication, nous avons des traditions qui n'attendent que d'être remises à l'ordre du jour pour faire ressentir leurs bienfaits sans tarder. A travers les siècles, nous avons su mettre en place tout un système pour la récupération et la conservation des eaux de ruissellement, dans les villes comme dans les campagnes : impluviums dans les champs et les jardins (terrasses et gouttières dans l'habitat traditionnel) puits, citernes souterraines et en surface, sans parler des canalisations, des aqueducs et, bien entendu, des barrages. On en retrouve aujourd'hui les vestiges partout à travers le pays dans les régions les plus arrosées aux plus arides et qui remontent à toutes les ères. Certains sont toujours en service, en particulier dans nos médinas‑; d'autres sont encore en usage dans nos campagnes. Les fusqiyas (barrages et citernes) de Nahhala , près d'Aïn Jloula, dans le Kairouannais, qui remontent à l'époque aghlabide, sont toujours en usage, tout comme bien des citernes romaines dans les champs, sans parler des impluvium de Kerkennah ou de Djerba. Alors…
Alors il suffirait de réhabiliter ce système pour que bien des choses aillent mieux. Les éternels pessimistes diront que ce ne sont là que gouttes d'eau. A ceux-là, rappelons que les gouttes d'eau font les mares (dixit la tradition, toujours elle !)


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