Auteur d'une passe décisive et de deux buts, le Nigérian a mis la défense marsoise à genoux Un match de football se gagne le plus souvent sur des détails. L'équipe qui marque la première ne l'emporte pas à tous les coups. C'est le cas des Marsois qui ont fait avant-hier à Radès une bonne entame de match, conservé leur ascendant une mi-temps durant, avant de fléchir à un moment fatidique : les toutes dernières secondes de la période initiale. A la conférence de presse d'après-match, l'entraîneur banlieusard est venu à la rencontre des journalistes. Il a pris son courage à deux mains et ne s'est pas dégonflé en envoyant son adjoint, comme le font bon nombre de ses confrères. Mondher Kbaïer n'a pu, certes, cacher sa déception. Abattu, le technicien banlieusard n'est pas allé par quatre chemins et a expliqué en termes simples et clairs les raisons qui ont conduit son équipe à la défaite : «Sincèrement, je m'attendais à un meilleur résultat. Nous avons fait la préparation qu'il fallait et effectué une bonne entame de match, mais nous avons fléchi durant les 30 dernières secondes de la première mi-temps, alors que nous menions au score. Bref, le résultat n'a pas suivi. Dans ce match, les individualités ont fait la différence. L'Espérance dispose de joueurs capables de renverser la vapeur et créer le danger sur les couloirs», a déclaré l'entraîneur marsois, qui est revenu sur les changements effectués : «Tous les changements étaient forcés. Omrani n'a pas pu terminer le match à cause de douleurs aux ischio-jambiers. Ben Amor s'est blessé, alors que Yahia n'a pu également poursuivre le match. Ce qui nous a manqué, ce sont des joueurs capables de faire bon usage de la balle, particulièrement dans les 30 derniers mètres. A part le but marqué par Laâbidi, mes joueurs n'ont pu faire la différence sur les centrages et les cinq dernières minutes nous ont été fatales», a notamment expliqué Mondher Kbaïer. Question de talent et de savoir-faire L'entraîneur banlieusard a raison sur un point essentiel : les individualités ont fait la différence. L'Espérance doit sa victoire à un joueur en particulier, Samuel Eduok. Le Nigérian a été l'auteur d'un centrage impeccable pour Akaïchi, qui, servi sur un plateau, ne pouvait refuser un si précieux cadeau, à une minute de la fin du temps additionnel (89'). Eduok a triplé la mise en adressant un tir croisé dans le temps additionnel (90'+2). Une égalisation à peine quelques secondes avant la pause, une passe décisive et un deuxième but assassin dans le temps additionnel : Eduok a confirmé une fois de plus sa classe. Il est en train de s'imposer d'un match à l'autre comme étant la nouvelle pièce maîtresse du dispositif espérantiste. Mais son entraîneur a préféré féliciter tous les joueurs : «Pour moi, le plus important, c'est la qualité et la force de tout le groupe. Je félicite les joueurs pour les efforts fournis et les supporters pour leur soutien continu jusqu'à la fin du match», a déclaré José De Moraïs, qui a évité d'émettre des critiques lorsqu'on l'interroge sur Cruz : «Je suis là pour évaluer la prestation d'un groupe et non pas celle d'un seul joueur», s'est-il contenté de dire. Cela dit, si De Moraïs a gagné son match contre l'ASM, c'est grâce au talent et à la générosité de Samuel Eduok, au four et au moulin du début jusqu'à la fin de la rencontre. Eduok a fait la différence, même si, encore une fois, l'entrejeu a été le maillon faible du dispositif «sang et or». Normal qu'on s'interroge sur la prestation de Magno Cruz, un joueur qui tarde à convaincre, alors qu'Eduok confirme d'un match à l'autre.