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Accès aux soins : une épreuve multisectorielle
La santé de la femme face aux inégalités
Publié dans La Presse de Tunisie le 26 - 03 - 2015

Selon les indicateurs relatifs à 2010, environ 10% de la population ne disposent pas de la couverture sanitaire...
L'Office national de la famille et de la population (Onfp) vient de célébrer son 42e anniversaire. Depuis sa création le 23 mars 1973, cette institution prend en charge l'accomplissement des objectifs nationaux en matière de santé reproductive et sexuelle ainsi que ceux relatifs à la prévention contre tout phénomène social susceptible de nuire à la santé publique. La santé de la femme constitue, depuis, le principal centre d'intérêt autour duquel s'articulent et les programmes et les interventions sur terrain. Lors d'une journée scientifique tenue à l'occasion de son 42e anniversaire, l'Onfp a choisi d'insister davantage sur la santé de la femme en mettant l'accent sur l'impératif d'œuvrer pour réussir un défi majeur, à savoir réduire les inégalités marquant la santé féminine.
Dans son allocution de bienvenue, M. Ridha Gataâ, président directeur général de l'Office, a rappelé le caractère pionnier de l'Office en matière de lutte pour plus-value de la santé publique via l'amélioration des prestations destinées à la santé reproductive et sexuelle, dans un esprit de complémentarité et de conformité avec la politique sanitaire. L'Office contribue, en effet, à environ 60% de l'effort national en matière de santé reproductive. Un effort réussi grâce à l'équipe élargie de l'Onfp œuvrant dans quelque 36 centres régionaux, 50 unités mobiles, 21 espaces amis des jeunes, sept unités de cytologie pour le dépistage du cancer du col utérin ainsi que dans le centre pilote d'assistance psychologique aux femmes victimes de violence, de Ben Arous. Le responsable a attiré l'attention sur l'impact positif de la politique de la santé au féminin. Toutefois, il n'a pas manqué de souligner les lacunes persistantes à combler, des lacunes renforcées par des facteurs socio-économiques et autres, discriminatoires. Les disparités régionales en matière d'accès aux soins continuent à creuser l'écart entre les régions, les milieux, (rural/urbain), les catégories sociales (aisé/précaire) mais aussi entre les genres. Le responsable a appelé au recours à des stratégies, des approches et des instruments nouveaux, à même de rendre possible la réduction des écarts précités.
M. Saïd Aïdi, ministre de la Santé, a souligné la dimension sociétale du rôle de la femme dans la garantie de l'équilibre et du bien-être de la famille et de la société d'une façon générale. Il a insisté sur la nécessité de concrétiser les droits de la femme et de lui permettre, ainsi, de s'émanciper au vrai sens du terme. Pour ce, le ministère de la Santé a dressé un plan d'actions prioritaires, misant sur la consolidation des centres de soins et de la santé de base pour un accès facile aux soins. La prévention s'avère être une priorité dans la mesure où il convient désormais de prévenir et les maladies et les comportements à risques. La recherche médicale et le renforcement des traitements vont de pair avec les exigences de la situation sanitaire dans notre pays. De même que la bonne gouvernance du système sanitaire et le financement du secteur public.
Violence, mortalité maternelle, cancer et couverture médicale
Prenant la parole, la représentante de la ministre de la Femme, de la Famille et de l'Enfance a évoqué quatre volets fondamentaux sur lesquels sera axée la nouvelle stratégie du ministère, à savoir la violence à l'égard du genre, la mortalité maternelle, le cancer et la couverture médicale. Quatre volets qui en disent long sur les contraintes qu'endure la femme tunisienne et qui entravent l'accomplissement de ses droits les plus légitimes. Les indicateurs montrent que plus de 47% des femmes âgées entre 18 et 64 ans déclarent avoir subi, au moins une fois, une forme de violence sexiste. Le ministère s'engage à mettre en place une loi-cadre contre la violence à l'égard des femmes. Il s'active, en outre, pour la création d'une base de données sur ce phénomène ainsi que pour l'amélioration des prestations offertes. S'agissant de la mortalité maternelle, l'oratrice a indiqué que le taux reste alarmant puisqu'il atteint les 44 décès pour 100 mille naissances. Dans certaines régions, ce taux s'élève à 68 décès pour 100 mille naissances. D'où l'impératif de doter la femme tunisienne de prestations pré- et postnatales indispensables à son bien-être et à sa bonne santé. Toujours du volet sanitaire, l'oratrice a indiqué que le cancer du col utérin et le cancer du sein restent les maladies les plus menaçantes pour la femme. Le diagnostic précoce et la prévention sont à développer afin d'éviter l'augmentation de la mortalité féminine. L'oratrice n'a pas manqué de souligner la nécessité de réduire l'écart entre les régions en matière de couverture médicale et d'instaurer un nouveau système, celui de la couverture maladie universelle.
Flagrantes disparités régionales
Prenant la parole, le Dr Rym Ben Aïssa, déléguée régionale de l'Onft à l'Ariana, a parlé des inégalités régionales et de la santé de la femme. Son intervention a été fondée sur des indicateurs-chocs. En effet, selon les données relatives à 2010, environ 10% de la population ne disposent pas d'une couverture sanitaire. La femme représente le genre le plus touché par ces inégalités. Le fort taux de mortalité maternelle révèle clairement le dysfonctionnement du système de santé. L'oratrice a rappelé que la mortalité maternelle est plus palpable dans les pays en développement que dans les pays développés, soit un taux de 230 décès pour 100 mille naissances contre seulement 16 décès pour 100 mille naissances dans les pays développés. Cet écart est dû essentiellement aux grossesses précoces et autres, rapprochées, aux accouchements non assistés, au déficit informatif, à la dépendance de la femme envers son alter ego, l'homme. Malgré les efforts déployés dans le but de réduire ce taux et d'atteindre l'un des objectifs du millénaire pour le développement, à savoir réduire de trois quart le taux de mortalité maternelle entre 1990 et 2015, cet objectif n'a pas été atteint. En Tunisie, et selon l'étude Mics 4, le taux d'accouchement non assisté reste élevé dans les régions du nord-ouest, du centre-ouest et du sud. La prévalence contraceptive nationale ne dépasse pas les 62,5%. Elle se situe à 55% dans les régions du centre-ouest. Pis encore : à Tunis, l'on compte environ 400 médecins pour 100 mille habitants alors que le taux national est de 320 médecins pour 100 mille habitants. Cependant, à Kasserine ou encore à Sidi Bouzid, le taux est de 47 médecins pour 100 mille habitants. D'où les inégalités régionales en matière de santé. L'oratrice a insisté, en outre, sur la situation des femmes dans les régions du nord-ouest qui entravent leur bien-être et leur accès aux prestations sanitaires. Dans le centre-ouest, la situation n'est pas meilleure : pour accéder aux prestations sanitaires, les habitants de Kasserine et de Tataouine doivent parcourir une bonne cinquantaine de kilomètres. A la fin de son intervention, le Dr. Ben Aïssa a appelé au développement des approches multisectorielles en vue de résoudre les problèmes persistants, lutter contre la précarité et permettre à la femme d'accéder à ses droits y compris celui à la santé et ce, pour son bien et celui de sa famille.


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