L'examen de la chaîne de financement des entreprises a montré que le financement bancaire continue à constituer la principale source de montage financier externe de l'entreprise. L'Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives vient de publier dans son dernier rapport sur les principaux résultats de l'enquête annuelle sur la compétitivité pour l'année 2014. Un rapport qui donne un aperçu exhaustif du climat des affaires en Tunisie, les répercussions sur l'activité des entreprises et les anticipations des chefs d'entreprise. Premier constat : «l'investissement tarde à venir et le citoyen attend toujours des améliorations aussi bien sur le plan social qu'économique». L'étude montre que les réformes qui devaient être engagées afin de stimuler l'investissement, notamment au niveau de l'amélioration du climat des affaires et l'adoption des lois sur la concurrence et le partenariat public-privé, tardent également à venir». L'instabilité économique et politique, la mauvaise gouvernance, la lenteur de l'administration et le déficit en matière d'infrastructure et de logistique, laissent aussi les investisseurs face à une situation d'attentisme «Un climat des affaires propice est incontestablement le facteur clé pour promouvoir l'investissement et relancer l'activité économique du pays», c'est ce que l'enquête sur l'évaluation de la qualité du climat des entreprises en Tunisie a été réalisée en 2014 par l'Institut de la compétitivité et des études quantitatives auprès d'un échantillon d'entreprises privées. Contraintes sévères et structurelles Dans cette enquête, l'on retient les principales contraintes auxquelles font face les entreprises, les stratégies et les actions engagées par les entreprises afin de relever le défi de la concurrence et de la compétitivité, et les anticipations des chefs d'entreprise quant à l'évolution de l'activité, d'investissement et d'emploi. L'indicateur synthétique de perception du climat des affaires (Ipca) désigne l'instabilité politique comme principale cause de détérioration du climat des affaires en 2014 et est classée parmi les trois contraintes «les plus sévères». En effet, «en matière d'investissement, 41% des entreprises parmi celles qui n'ont pas réalisé d'investissements en 2014 l'expliquent par l'instabilité politique». De même, et «en dépit d'un léger fléchissement ( 40% contre 44% en 2013), l'insécurité est classée parmi les trois contraintes les plus sévères et a causé la suspension de l'activité au cours du 1er semestre 2014 pour 6,5% des entreprises interrogées (contre 7% au cours de la même période de 2013)». L'enquête dévoile, par ailleurs, «la contrainte structurelle qui perdure», celle du financement et les besoins des entreprises qui se sont accentués en 2014, notamment ceux relatifs au financement d'exploitation (42% contre 38% besoin de financement d'investissement). «L'examen de la chaîne de financement des entreprises a montré que le financement bancaire continue à constituer la principale source externe de l'entreprise si bien que ce mode a toujours été considéré comme une contrainte sévère», indique-t-on. En outre, un autre facteur fondamental et non des moindres pouvait réduire l'efficience des investissements publics productifs et par là même l'investissement privé, il s'agit du phénomène de corruption dont «la lutte constitue un point focal entre les exigences d'une bonne gouvernance et l'amélioration du climat des affaires». En effet, 42% déclarent que la corruption s'est accentuée et 44% disent qu'elle s'est maintenue en 2014. «La douane compte parmi les institutions publiques les moins bien perçues par les entreprises». Sur un autre plan, la réforme fiscale, qui sera entamée prochainement, «devrait simplifier les procédures, lutter contre l'évasion fiscale, élargir le champ d'application de l'impôt sur les sociétés, rationaliser les avantages fiscaux, renforcer la transparence et la neutralité de l'impôt, réduire le champ d'application des sanctions fiscales pénales...». Cela sans négliger les tensions sociales, les revendications, les grèves auxquelles est confronté le tissu économique après la révolution, ayant généré des dysfonctionnements multiples.