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Pourquoi ne pas encourager l'émigration de nos compétences ?
Publié dans Leaders le 08 - 09 - 2009

En Tunisie comme dans les autres pays du Maghreb, la première semaine de septembre est marquée par le retour des émigrés dans leur pays d'accueil. Déjà, dès la fin aout, les voitures portant des des immatriculations étrangères se font de plus en plus rares dans nos rues. Ils sont des centaines de milliers à faire chaque année la traversée de la méditerranée à bord des navires de la CTN, pour la plupart, dans leurs voitures-cathédrales, surchargées de bagages, pour venir se ressourcer pendant un mois dans leur pays natal avant de prendre le chemin du retour et s'être " délestés " de leurs encombrants bagages offerts à leurs proches ou vendus dans les souks hebdomadaires.
A la sixième session des Journées Cinématographiques de Carthage qui s'était tenue à l'automne 1976, c'est le film tunisien, " Les Ambassadeurs ", réalisé par un jeune cinéaste alors inconnu du grand public, Naceur Ktari, qui avait décroché le Tanit d'or du meilleur film. Les ambassadeurs, c'était les émigrés tunisiens en France qui " se devaient d'avoir un comportement exemplaire dans leur pays d'accueil et être les dignes représentants de la Tunisie à l'étranger ", comme on les présentait alors dans les discours officiels. Depuis la nuit des temps, notre pays a été une terre d'immigration. Avec la crise sociale des années 60 liée à la collectivisation, les Tunisiens ont commencé à émigrer d'abord en France pour des raisons historiques évidentes puis dans les autres pays européens.
Le film avait eu le mérite de dessiller les yeux des Tunisiens sur la malvie de cette diaspora constituée pour l'essentiel d'ouvriers, des O.S ( ouvriers spécialisés ), comme on disait, en butte aux problèmes du chômage ( déjà! ), du racisme et de l'exclusion. Trente ans plus tard, les bidonvilles comme celui de Nanterre dans lesquels étaient parqués ces émigrés ont été rasés et le ventre est encore fécond d'où sont sorties ces bêtes immondes. Mais à la génération des pionniers, pour la plupart des analphabètes ont succédé une deuxième puis une troisième génération mieux instruites donc plus conscientes de leurs droits, mieux intégrées. Il n'est plus question de " retour au définitif ". Les pays d'accueil, même s'ils essaient de maintenir le cordon ombilical, de plus en plus ténu il est vrai, qui lie ces émigrés à leur terre natale ou à celle de leurs parents, ont fini par en prendre leur parti, se contentant d'en faire leur profit.
C'était la voie de la sagesse. Car les transferts de cette colonie forte d'un million de personnes répartis sur une trentaine de pays sont évalués à 1,9 milliard de dollars par an soit le cinquième du PIB tunisien. Une manne qui, outre le fait qu'elle fait vivre des milliers de familles dans notre pays contribue à l'équilibre de la balance des paiements.
Prendre exemple sur la Chine et l'Inde
Depuis quelques années, cette émigration a pris une autre forme. Elle touche de plus en plus les hauts cadres et d'une façon générale les diplômés du supérieur. Particulièrement recherchés par les "chasseurs de têtes" européens pour la haute qualité de leur formation et leur sérieux, on les trouve dans la plupart des secteurs à haute valeur ajoutée, notamment les plus pointus où ils semblent donner entièrement satisfaction à leur employeurs, alors que d'autres ont choisi de voler de leurs propres ailes en créant leurs propres entreprises. La plupart ne sont pas attirés par l'appât du gain mais cherchent à se réaliser dans des structures que notre pays n'est encore en mesure de leur offrir.
Beaucoup s'en inquiètent. Se sont-ils posé la question de savoir si le marché de l'emploi en Tunisie est en mesure d'absorber toute cette masse de diplômés qui sortent chaque année de nos universités? N'est-il pas temps de se débarrasser de ces clichés sur " l'exode des cerveaux ", " le pillage de la matière grise du tiers monde " qui datent des années 60? J'ai pris part dernièrement à un déjeûner-débat organisé par l'association des diplômés tunisiens des grandes écoles françaises ( ATUGE ) ser le thème " l'engagement citoyen ". L'assistance était constituée pour moitié d'expatriés. Le principal enseignement que j'ai tiré de ses discussions est que l'émigration de nos compétences peut être d'un grand apport pour notre économie.
On parle depuis trente ans de transfert de technologies que les investisseurs étrangers sont censés nous apporter sans rien voir venir. Pourquoi ne pas faire l'effort de faire venir nos compétences expatriées non pas pour s'y installer mais pour implanter des filiales des entreprises qu'elles ont créées à l'étranger. Beaucoup l'ont fait déjà et ne le regrettent pas. C'est ce qu'ils appellent l'engagement citoyen. Au lieu de jeter l'opprobre sur une catégorie de citoyens qui ne cherchent qu'à servir leur pays, faisons l'effort de les comprendre comme ce fut le cas avec nos émigrés dans les années 90 et faisons en notre profit. Car, ne l'oublions pas. C'est grâce à leurs compétences installées à l'étranger notamment aux Etats Unis et en Grande Bretagne que l'Inde et la Chine sont devenues de grandes puissances industrielles et acquis les technologies qui leur faisait défaut.


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