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«Sexe, genre, identité»
Publié dans Leaders le 04 - 11 - 2013

Les Editions L'Harmattan viennent de publier un ouvrage collectif consacré aux actes de deux colloques organisés en 2010 l'un à Nouméa, l'autre à Nanterre. Intitulé Sexe, genre, identité, Approches pluridisciplinaires, Occident, Océanie, océan Indien, monde arabe, il est sous la direction de notre compatriote, Mounira Chatti.
Maître de conférences de littérature comparée à l'université de la Nouvelle-Calédonie, Mounira Chatti a déjà dirigé deux ouvrages: Pouvoirs et politiques en Océanie (L'Harmattan, 2007) et Femmes et création (L'Amandier, 2012). Elle a également à son actif, un roman, Sous les pas des mères, et deux nouvelles, Les rumeurs de Ksour (Prix d'excellence du concours de nouvelles 1997 du Forum Femmes Méditerranée – UNESCO) et Profession téléprospectrice.
Constitué de trois grandes parties, «Sexe et genre dans l'espace politique et social», «Sexualité, pouvoirs et violences», et «Identité en crise, déconstruction du genre», l'ouvrage semble ordonné autour d'un seul ordre de préoccupation: la complexité de la construction identitaire de l'être humain. C'est là une vraie gageure car chacun des trois concepts, le sexe, le genre et l'identité, possède un vaste champ théorique à lui seul, et de ce fait, échappe souvent à une définition simple.
Dans son allocution d'ouverture : «Tee : sexe, genre, tabou», la romancière et membre du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, Déwé Gorodey, a souligné l'importance du ‘tee' («représentation totémique») et son rôle dans la construction identitaire de la femme kanak.
La première partie de ces actes regroupe des contributions concernant la Nouvelle-Calédonie exclusivement. Celle de Nicolas Clinchamps, Maître de conférences de droit public à l'Université de Paris 13, intitulée « Parité homme/femme et représentation politique en Nouvelle-Calédonie, est d'ordre juridique. Elle porte sur les entraves rencontrées par la parité dans ce territoire d'outre-mer, en particulier la résistance des hommes. D'où ce constat plutôt amer:
«Compte tenu du faible nombre de parlementaires calédoniens, l'arsenal législatif sur la parité n' a aucun impact réel sur l'absence de représentation des Calédoniennes au Parlement.»(pp33-34)
L'étude de Bernard Rigo, de l'université de la Nouvelle-Calédonie, « L'invention du genre. Ambiguïté, pouvoirs, violences », est, par contre, dans une perspective sociale. Elle souligne en particulier les conséquences profondes de « l'asymétrie des sexes » au sein des sociétés océaniennes, où seul prime le principe d'ancienneté. La question du genre, écrit-il, relève plutôt de la politique et sa distinction, un abus de pouvoir, «car pas plus dans la nature que dans la culture ne plane la menace réelle d'un interlocuteur au visage asexué.» (p.51)
L'analyse de sa collègue, Stéphanie Vigier, de l'université de la Nouvelle-Calédonie également, «Personnage et construction du genre dans les récits de fiction océaniens contemporains», concerne Déwé Gorodey (Nouvelle-Calédonie) et Witi Ihimaera (Nouvelle-Zélande), «deux écrivains océaniens qui placent la question de l'identité féminine océanienne-et donc de l'identité masculine- au cœur de leurs oeuvres.» (p.53).
Dans cette première partie Mounira Chatti signe une contribution: «Le genre sous tension chez Sia Figiel». Cette dernière est une romancière samoane contemporaine de langue anglaise. Son second roman, The Girl in the moon circle (La petite fille dans le cercle de la lune) a été publié par Les Editions Actes Sud en 1996. C'est sur ce livre que Mounira Chatti s'est appuyée pour expliciter le «faaSamoa», terme qui signifie «la manière de faire comme on le fait à Samoa » et qui court en filigrane dans l'écriture féminine océanienne. Il souligne, de ce fait, la différence fondamentale dans « l'appréhension du « je » de la narratrice et/héroïne» existant entre cette écriture et celle des femmes d'Occident. En effet, chez Sea Figiel, l'appréhension du «je» se trouve «en corrélation constante avec celle du «nous», la voix de la communauté, celle du «nuu ( village en samoan) au sens du regroupement humain ainsi constitué» ( p.65).
Outre l'Introduction: «Confusion et distinction de sexe et de genre», et «Le genre sous tension chez Sia Figiel», signalons que Mounira Chatti a également présenté une troisième contribution dans la dernière partie de cet ouvrage. Intitulée «La virilité dans le roman arabe. La scène romanesque du meurtre», elle y analyse le paradoxe du culte de la virilité : «littéralement, la virilité exprime l'autorité ; cliniquement, elle est ‘un interdit au désir'» (p.165). Pour illustration, elle cite trois ouvrages, traduits en français, Saison de la migration vers le Nord de Tayeb Salih, L'immeuble Yacoubian d'Alaa El-Aswany et Zina, le roman volé, de Nawal El-Saadawi. Parce qu'ils illustrent parfaitement la «saturation paradigmatique de l'horizon arabe », ils font partie de cette « littérature » qui «interroge…le manque de désir, le manque d'être… » (p.173) qui prévaut dans la société arabe.
Disons, en conclusion, que le sujet de Sexe, genre, identité, Approches pluridisciplinaires, Occident, Océanie, océan Indien, monde arabe , est certes stimulant, et la perspective pluridisciplinaire fort alléchante. Bien que toutes les interventions se situent dans cet axe thématique, à savoir ces trois concepts, sexe, genre et identité, et qu'elles couvrent un espace spatial considérable, en revanche, elles se rejoignent et se recoupent dans la mesure où, pour reprendre les mots de Mounira Chatti, «sexe, genre et identité, ne se distinguent plus, ils se confondent. » (Introduction, p.13). Toutefois, en les appréhendant dans une perspective juridique, spatiale, sociale ou encore, littéraire, les différentes études que nous ne pouvons pas toutes analyser faute d'espace, frappent par leur originalité et leur diversité.
Ouvrage à lire et à relire.
Rafik Darragi
www.rafidarragi.com
Sexe, genre, identité, Approches pluridisciplinaires, Occident, Océanie, océan Indien, monde arabe, sous la direction de Mounira Chatti, L'Harmattan, 202 pages.
Tags : Mounira Chatti UNESCO Nicolas Clinchamps Stéphanie Vigier


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