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La première des urgences: démêler au plus vite la relation trafiquants-terroristes
Publié dans Leaders le 16 - 10 - 2014

Faisons attention à ce que ce que le sujet de la sécurité ne vienne occulter l'impérative de construction de notre nouveau modèle de société. La guerre contre le terrorisme nous concerne tous sans exception.
Tout d'abord, il nous faut sortir de cette atmosphère de crise permanente et réagir avec sérénité et confiance. La peur est le pire des ennemis. Elle nous fait accepter des compromissions, nous fait perdre le sens des priorités et du rationnel.
Rassurons-nous, nous avons été capables de traverserdes période bien pire par le passé. Nous allons reconstruire une organisation sécuritaire efficace et républicaine, vaincre cette guerre et en sortir plus forts. Ne nous laissons pas influencés par les discours alarmistes. Réagissons avec l'esprit et agissons grâce et avec le savoir. Cela ne doit pas nous empêcher de regarder la réalité en face.
Comment avons-nous résisté par le passé? L'appareil sécuritaire passé était basé sur un ensemble d'acteurs bien orchestré. Des habitants des villages frontaliers, aux petits trafiquants tolérés, aux Oumed, aux représentants du RCD, aux associations de microcrédit, aux délégués, aux gouvernorats, à la salle des opérations des ministères de l'intérieur, de Carthage ou de la défense ; tout un arsenal, une chaîne de commandement était en place pour contrer le terrorisme. Ce système a bien évidemment généré des dégâts collatéraux, inacceptables et intolérables aujourd'hui.
Le système tout entier s'est effondré. Les différents acteurs se sont pour la plupart recyclés, beaucoup parmi les trafiquants se sont radicalisés et se transforment jour après jour en véritables cartels, principal risque à combattre d'urgence. Les sommes en jeu se sont démultipliées. Les exemples du Mexique ou de la Russie doivent nous faire réagir tant que la situation peut être maitrisée.
Les cartels en extension se développent jour après jour. De nouvelles sociétés de sécurité apparaissent et la Tunisie, réputée être parmi les sociétés les moins armées au monde, s'arme dangereusement. Du côté de la force légitime, les cellules de renseignement se sont cloisonnées et certaines politisées. Le Conseil de la Sécurité Nationale s'est divisé. La chaine de renseignement est brisée.
Durant ce temps, le risque s'est accentué, des bases arrières en Libye et au Moyen Orient se sont formées et toute la région est entrée dans une phase d'instabilité accentuée par les vagues de réfugiés, une spirale dangereuse où le pays se retrouve incapable de résister et d'absorber les attaques de plus en plus nombreuses et qui ne feront qu'augmenter en nombre et intensité.
Premier constat, il faut absolument défaire la relation dangereuse terroristes-trafiquants. Cette relation a mené bien de pays à des situations incontrôlables. Les premiers doivent être combattus avec force les seconds raisonnés et intégrés.
Second constat, avec l'effondrement de l'ancien système, nous ne pouvons, ni ne voulons, reconstruire un appareil équivalent. Quand bien même nous le voudrions, il nous faudrait cinq à dix années pour rétablir ces équilibres basés sur des privilèges partagés par les différents acteurs. L'urgence nous impose donc de remodeler notre stratégie.
Troisième constat, la lutte contre le terrorisme, n'est pas uniquement une question d'armement. Il nous faut absolument éviter la course vers l'armement et l'embourbement qu'elle implique et que nos présidents passés ont tout fait pour éviter. Cette exception tunisienne, il nous faut la maintenir à tout prix.
Quatrième constat, la lutte contre le terrorisme est une question de renseignements intérieurs et extérieurs. Il nous faut d'urgence, développer une structure de renseignement à même d'identifier, de tracer et enfin de collecter les preuves contre les individus impliqués dans des actions terroristes. Ces preuves sont par la suite présentées à la justice, seule habilitée à inculper. Cette structure doit également être outillée pour opérer à l'international pour entre autres suivre les développements des Tunisiens dans des zones à hauts risques terroristes et prévoir leur retour sur le sol tunisien. Cette cellule doit regrouper les différentes entités et constituer avec nos voisins algériens un front commun contre le terrorisme.
Une agence nouvelle de renseignement doit être formée. Sa mission doit être le renseignement tout en étant séparée de l'action. Sa structure devra être indépendante des ministères, ainsi que ses moyens et budgets. Elle pourra être sous tutelle d'une gouvernance mixte entre présidence de la république, gouvernement et Assemblée du peuple. La société civile sera également amenée à contrôler les agissement et opérations de l'agence. Le « secret défense » doit être clairement circonscrit et des commissions mixtes, hommes de lois et élus, doivent avoir toute la latitude pour contrôler à posteriori les dossiers classés.
Cette guerre nous la gagnerons si nous tenons compte de la réalité des zones frontalières et réussissons à défaire la relation contrebande - terroristes. Des mesures d'insertion économique et de financement doivent être prises pour rattraper le vide qui s'est installé durant les quatre dernières années. La sécurisation de la zone doit compter sur les habitants mais également sur des patrouilles mixtes douanes, police armée. La communication entre les différents organes doit à tout prix être restaurée en bas comme en haut des chaines de commandement.
Cette guerre, nous la gagnerons, avec nos alliés, l'Algérie étant notre principal partenaire avec qui nous devons appuyer un « Processus de Tunis » pour faire front en faveur d'un règlement politique du conflit en Libye. Il nous faut résolument rester sur cette ligne de conduite et éviter l'intervention armée en Libye. Une telle intervention aurait des répercussions dangereuses sur notre pays (vague de réfugiés, augmentation des trafics, conflit entre les ressortissants libyens sur notre territoire) et nous ne sommes pas prêts à y faire face.
Cette guerre, nous la gagnerons avec nos alliés occidentaux. Il est de leurs intérêts d'arrêter les développements dangereux des réseaux de recrutement qui opèrent autant dans les villes occidentales qu'en Tunisie. Nous pourrons établir des programmes de collaboration entre les services avec des échanges d'information, de formation et d'équipement.
Encore une fois, cette guerre contre le terrorisme est aussi voire autant une guerre contre le développement de bandes organisées en véritables cartels. Dans plus d'une région, les trafiquants se développent, construisent des immeubles, des salles de sport, des salles de fêtes et s'imposent en véritables chefs locaux touchant au trafic de carburant, d'alcool et de drogue. L'arrivée de la Cocaïne en Libye est en train d'accentuer ces phénomènes en démultipliant les sommes en jeu.
Le renseignement est la clef pour désamorcer cette situation périlleuse et donner à la justice les moyens de statuer. Il nous faut remodeler au plus vite notre appareil dans ce sens.


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