Kais Saied affirme l'égalité de tous devant la loi    Kaïs Saïed s'insurge contre les financements étrangers des associations    Kais Saied : Priorité à l'harmonisation du travail gouvernemental    Riadh Zghal: Menaces sur le capital humain national, le développement et la démocratie    Baisse de la production nationale de pétrole brut et gaz au premier trimestre    « Faites-vous plaisir » dans l'un des hôtels Iberostar en Tunisie    Premier trimestre 2024 : l'économie tunisienne enregistre une croissance de 0,2%    Un mandataire judiciaire à la tête de Sanimed    La Tunisie commémore le 76e anniversaire de la Nakba    Météo : Températures de 27 à 33 degrés au nord    Mandat de dépôt contre l'avocat Mehdi Zagrouba pour agressions    France : Mobilisation à Paris pour la Palestine à l'occasion de la Nakba    Visite d'Etat en Chine : Premier voyage international de Vladimir Poutine après sa réélection    Tunisie – PIB: Une croissance de 0,2% au premier trimestre    Météo: Températures en hausse et pluies éparses dans certaines régions    Kaïs Saïed : il n'y a absolument aucune confrontation avec les avocats !    Tunisie : Le Président Kais Saied souligne l'importance du respect de la loi pour la sécurité nationale    Saïed convoque des ambassadeurs pour protester contre les ingérences extérieures    Nakba 1948, Nakba 2024 : Amnesty International dénonce la répétition de l'histoire    L'audition de Mehdi Zagrouba interrompue pour constater des traces de torture qu'il aurait subie    Sanctions de la LNFP : 3 clubs Tunisiens à l'amende    Urgent : Une secousse sismique secoue le sud-ouest de la Tunisie    Diffusion inappropriée : La Télévision tunisienne s'excuse    Ligue 1 pro – LNFP : l'Espérance sort du silence et l'USMO fera appel (vidéos)    Pour la énième fois, les boulangers appellent l'Etat au décaissement de leurs dus    Le roi Charles III dévoile son premier portrait officiel    Les pâtisseries traditionnelles libérées du fardeau des taxes    Carthago Delenda Est : la locution imprimée sur le T-shirt de Zuckerberg qui a offensé les Tunisiens    Siliana: Un mort et cinq blessés dans un accident de la route    Festival de Carthage: Les préparatifs avancent à grands pas    Sécurité et souveraineté alimentaires en Tunisie | L'objectif : répondre aux besoins du citoyen par nos propres ressources    Coupe Arabe : Le Qatar accueillera les 3 prochaines éditions    Barrages : Le taux de remplissage ne dépasse pas 34%    Aéroport de Tunis Carthage : Un passager interpellé avec un pistolet dans sa valise    Mark Zuckerberg : Carthage doit être détruite !    Tunisie: Le t-shirt de Mark Zuckerberg enflamme les réseaux sociaux    À la Galerie Selma-Feriani : Image, récit et représentation    Vient de paraître – «Kef Al Ajayeb » de Bahri Rahali : Le mont des merveilles !    «Revival», nouvel album de Gultrah Sound System : Une authenticité renouvelée    Météo de ce mercredi: Des températures jusqu'à 44°C dans certaines régions    Abdelaziz Kacem: De «Genocide Joe» à Meyer Habib, dit «Le Phacochère»    Tunisie : l'AMA retire les sanctions, le sport reprend son souffle    Le conseil de la concurrence inflige une amende de 20 millions de dinars à la SFBT    Le Drapeau Tunisie de retour à l'intérnational avec la fin de l'affaire Antidopage    L'Agence mondiale antidopage lève les sanctions infligées à la Tunisie    Des artistes Tunisiens au Québec en Tunisie dans une exposition conjointe à Montréal    Tunisie : enquête ouverte sur l'incident du drapeau national    De la ligne de but à la ligne de conduite : Entraîneur de gardiens, un poste à part entière    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Une manœuvre nommée Takiyya
Publié dans Leaders le 04 - 12 - 2014

D'après son Dalil al-i‘idad lil intikhabat (Guide destiné à la préparation des élections), Harakatou al-Nahdha tablait sur un franc succès aux élections législatives lui garantissant au minimum 50% des sièges. Elle n'en obtient que 31,8% et perd de ce fait la possibilité de constituer autour d'elle une majorité parlementaire et de nommer le prochain gouvernement. Il reste comme lot de consolation possible, le deuxième pôle de l'éxecutif mais Harakatou al-Nahdha n'a pas de candidat issu de ses propres rangs parce que, d'après les multiples sondages, aucun de ses membres n'est en mesure de remporter l'élection présidentielle au suffrage universel. Se rabattre sur la candidature d'un fidèle allié, en l'occurrence M. Marzouki, devenait l'ultime chance pour garder un pied dans le pouvoir. On comprend alors pourquoi la redoutable machine électorale décrite par Dalil al-i‘idad lil intikhaba se soit mise en route pour réaliser ce que nous pouvons qualifier de miracle Marzouki.
A 12 685 voix près, le score réalisé par ce dernier au premier tour de la présidentielle représente la somme des suffrages obtenus par Harakatou al-Nahdha (943 543), le CPR (69 794) et le courant démocratique (66 396) lors des élections législatives du 26 octobre 2014.
Personne n'a le droit de reprocher à Harakatou al-Nahdha de mettre sa machine électorale au service du candidat qu'elle juge le mieux disposé à servir ses desseins ; cependant, deux types de reproches peuvent être formulés. Le premier concerne la dimension initiatique de la Haraka, l'opacité de ce qui se dit et se prépare à l'intérieur de ses structures, le second reproche est d'ordre éthique. Est-il admissible que ceux qui s'autoproclament plus musulmans que tous les autres musulmans fassent du mensonge un usage banal qui n'émeut même pas leurs propres disciples? Comment, les Frères musulmans justifient-ils cette pratique clairement condamnée par l'islam et toutes les religions révélées?
Al-taqiyya, un mensonge halal
Les Frères musulmans de Tunisie, comme ceux d'ailleurs, se réclament d'Hassan al-Banna, d'Abu al-Alaa al-Mawdudi, de Sayyed Qutb… A des degrés divers et plus ou moins ouvertement, ces maîtres-à-penser qualifient notre société « Jahiliyya », c'est-à-dire prés-islamiques. Elles restent donc à islamiser ; c'est la raison pour laquelle la prédication représente la base, le noyau dur des activités fréristes. De leur point de vue, la conquête du pouvoir politique vise à éliminer le « ta‘gout » (l'Etat moderne et ses institutions) qui se dresse sur leur chemin. C'est sûrement pour mobiliser les courants les plus extrémistes que M. Marzouki a eu recours au vocable « ta‘gout » à l'occasion de sa campagne électorale.
A partir du moment où les Frères musulmans comme d'autres courants qui leur sont proches considèrent notre société « Jahiliyya », ce que l'Islam interdit, comme le mensonge par exemple, devient licite, une ruse de guerre pour se protéger de leurs « ennemis ». Ils appellent ça « al-taqiyya », cette dernière est destinée à endormir la vigilance de leurs adversaires pour les prendre en traître et les terrasser.
Usant de la « taqiyya », Harakatou al-Nahdha a proclamé sa neutralité lors du premier tour de l'élection présidentielle. Ses dirigeants ont proclamé leur neutralité et laisser la liberté de choix à leurs électeurs. Mais nous avons vu la machine électorale nahdhaoui, décrite dans Dalil al-i‘idad lil intikhaba comme une structure pyramidale, hautement centralisée, s'activer, avec l'efficacité constatée, en faveur de M. Marzouki… Faut-il rappeler que les structures pyramidales démarrent par le haut et non par le bas ?
A la veille du deuxième tour, en guise de « taqiyya », une rumeur commence à circuler, « Harakatou al-Nahdha va appeler ses électeurs à l'abstention », entendons-nous dire. Même si cette position était proclamée au plus haut niveau de la Haraka, cela n'empêchera pas certains, comme lors du premier tour, de s'apercevoir, que la machine nahdhaoui à faire voter Marzouki ne connaît aucun répit.
Cette déclaration, lancée comme un ballon d'essai, suggère, aux Tunisiens d'une façon générale et aux électeurs de BCE plus précisément, que Monsieur Marzouki va se retrouver, au deuxième tour, seul, abandonné par Harakatou al-Nahdha, avec tout juste les voix du CPR et celles des groupuscules qui se sont détachés de son parti et qu'en conséquence son échec ne fait plus aucun doute…
Sur le fond, ce message subliminal, nahdhaoui, vise à démobiliser les partisans de BCE qui vont considérer la partie gagnée d'avance…
Il y a quelques mois, sur une chaîne de télévision égyptienne, l'animateur de l'émission demande à M. Kamal al-Halabaoui, Frère musulman d'Egypte : que pouvez-vous nous dire M. Rached al-Ghannouchi, vous qui l'avez côtoyé pendant de longues années à Londres ? La réponse fut en ne peut plus concise : renard !
Le risque de revoir M. Marzouki à Carthage n'est pas écarté
Les scores serrés du premier tour de la présidentielle n'écartent pas la possibilité de voir le candidat Marzouki rempiler pour cinq ans à Carthage et, comme il nous a habitué, user de ses prérogatives pour dresser l'institution présidentielle contre le gouvernement et pourquoi pas dissoudre l'Assemblée des représentants du peuple… Faut-il prendre le risque de voir un tel scénario se réaliser ?
Quand Jacques Chirac s'était retrouvé au deuxième tour de l'élection présidentielle de 2002 face à Jean-Marie, candidat de l'extrême droite, la gauche et la droite française se sont donné la main pour barrer la route à l'extrême droite. Jacques Chirac remporte ces élections avec 79,71 % ! Cela n'a pas empêché, par la suite et quand cela était devenu nécessaire, l'opposition de gauche d'exprimer ses désaccords avec le président qu'elle a contribué à porter au pouvoir. Ce qui s'est passé ailleurs, peut éclairer notre démarche, ici, en Tunisie.
La sécurité de l'Etat Tunisien n'a jamais été autant menacée que depuis l'accession de la Troïka au pouvoir et de M. Marzouki à la présidence de la République. Des deux candidats qui restent en lice pour le deuxième tour, M. Caïd Essebsi est celui qui, par son passé et sa culture, se positionne comme le serviteur de l'Etat, le protecteur de ses institutions et le garant de sa sécurité. Sur ce point fondamental la convergence entre BCE et la gauche ne fait aucun doute. La justice sociale et non pas la charité à la petite semaine ainsi que l'opposition au néolibéralisme économique resteront de vains mots sans un Etat fort et démocratique. Hamma Hammami qui a réalisé une brillante campagne présidentielle est, sans aucun doute, l'homme qui peut trouver les mots justes, les mots historiques pour mobiliser ses électeurs et ceux de la gauche en faveur de BCE et éviter au pays la poursuite du cauchemar.
Jallel SAADA,


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.