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Dans quel état se trouve le palais de Carthage : les témoignages de Mohsen Marzouk, Mériem Bourguiba et Hajer Lengliz
Publié dans Leaders le 16 - 02 - 2015

A peine arrivé au palais de Carthage, le staff du nouveau président de la République, Béji Caïd Essebsi était surpris de la dégradation que cet édifice emblématique a subie ces dernières années. Leaders l'avait déjà signalé dans le dossier spécial publié dans son numéro de Novembre 2014, soulignant les maigres ressources budgétaires allouées. Manque d'entretien général, dôme de la grande salle de réception à restaurer, peintures à rafraichir, jardin à entretenir et parc auto-vieillissant : beaucoup reste à faire.

Au détour d'une interview journalistique, Mohsen Marzouk, Conseiller auprès du président de la République, s'en est alarmé. « Nous avons trouvé le palais de Carthage dans un état lamentable, ayant été mal géré au cours de la dernière période en raison de son ouverture au public et aux visites ». De quoi susciter une vive réaction de Hajer Lengliz, qui était en charge de l'Unité Culture, à la Présidence, sous Moncef Marzouki. Dans un post sur page Facebook, elle lui répond longuement sous le titre de : « Le public, C'est le peuple... Le Grand Peuple ! »

C'était sans compter la réaction de celle qui a le mieux connu le palais de Carthage, depuis que Buorguiba s'y était installé, début des années 1960 : son unique petite fille, Meriem Bourguiba Laaouiti. Son témoignage, comme celui de Hajer Lengliz sont à lire. Pour l'histoire.


Lire notre Dossier spécial: Le palais de Carthage
Meriem Bourguiba Laaouiti

Ayant parcouru la note que postée je suis époustouflée par les erreurs, mauvaise foi ou est-ce cette insoutenable légèreté de l'être que j'ai pu constater d'un grand nombre de mes compatriotes ? Je ne prendrais pas la peine ni le temps de rédiger comme on me l'a appris à l'école ma riposte, et me contenterai de lister mes remarques et précisions, mon témoignage ici :
* Le palais de Carthage était ouvert à tous et était le PALAIS du peuple, non pas par volonté politique mais par une réalité inéluctable, et ses grilles sont restées ouvertes tout le temps que Habib Bourguiba en était le locataire. Je ne m'attarderai pas sur toutes ces générations qui y sont passées pour y recevoir honneurs et culture, les anecdotes en ce sens abondent dans nos entourages et plu loin. Mais de nous «rappeler» la charité du président sortant (qui n'en a pas l'exclusivité) est une ignominie de plus.
* La galerie (et non couloir !) n'a jamais été fictive, c'était bien « la galerie des portraits » où figurent les portraits de tous nos beys grandeur nature, éclairée par des larges fenêtres et porte fenêtres vue sur mer ; une promenade très instructive (on était tous tenus de connaître notre histoire en ce moment-là pour la relayer !) et agréable pour nombre d'invités, quels qu'ils soient !
* Les cadeaux (privés ? pendant le mandat ?) en revanche étaient exposés dans une autre salle non moins importante lors des visites.
* Le théâtre a toujours été utilisé pour profiter de prestations artistiques mais pour aussi les partager avec des écoliers entre autres.
* Un palais présidentiel peut très bien avoir une aile privée, pour que le « locataire » du moment soit sur place, c'est bien l‘idée non ? Comme dans « les grandes démocraties du monde ».
* Mais de quelle réconciliation parle-t-on ? Les familles n'ont jamais eu de différends, elles n'ont jamais amalgamé la politique (qui ne concernait que les protagonistes) avec les relations courtoises et de voisinage même ! La honteuse manipulation en ce 20 mars 2012 est effectivement «témoignée» dans la photo mentionnée qui occulte par ailleurs les descendants directs de Bourguiba…
* De quelle décoration posthume à Bourguiba parle-t-on ? Je l‘apprends ici !
* Quant à la « mémoire » d'Habib Bourguiba, on parle d'un travail qui a été fait avant la révolution puisque la plupart des objets, avec ceux cités dans le déshonorant et illégal livre blanc, ont été volés du musée familial à Monastir et font l'objet d'une poursuite judiciaire depuis ! Ma lettre du 15 octobre 2012 à la présidence n'a jamais reçu accuse de réception alors qu'elle avait été remise et 3 copies faxées au palais à l'attention de cette dame entre autres. Tout juste a-t-elle été semble-t-il, la source de leur appropriation de certains objets et relocalisation au Palais Skanès. Nous attendons encore la reconnaissance des faits et la restitution des biens aux ayants-droits.
* Les archives dans des boites ? (cela me rappelle un autre épisode) Pourquoi ne pas avoir invité l'institut des archives nationales à s'en charger ? Il saura bien les mettre à la disposition des chercheurs puisque c'est bien son rôle, avec celui de leur préservation. En outre, les centres de recherches ne manquent pas et la Fondation Habib Bourguiba existe … pas pour prendre la place de l'INA, institution nationale, mais pour profiter de ses compétences et ses trésors !
* Le projet des travaux de réhabilitation du Palais Skanès date d'avant la révolution et restent en cours, et l'entrée de ce musée est payante.
* Il s'agit d'arrêter l'amalgame entre personnes, périodes, institutions… l'amalgame entre Habib Bourguiba et Ben Ali, et je suis bien étonnée qu'une attachée culturelle s'y adonne, en divulguant des « imprécisions » mais ce doit être l'air du temps que de se vanter de l'à peu près, de sacraliser le flou et de conforter l'ignorance tout en l'encourageant.
Enfin de cette réponse je n'ai qu'une chose à dire : « 2 wrongs don't make it right » on ne corrige pas une erreur par une autre.
Hajer Lengliz
Dans une interview accordée à " Akher khabar " et reprise par " Espace Manager " , le conseiller politique du Président de la République , Mr Mohsen Marzouk, affirme ( et selon la source ) :" qu'ils ont trouvé le palais dans un état lamentable , suite à son ouverture au public . Il parle même d'une mentalité politique nomade et pense qu'il y a eu une volonté délibérée d'enterrer la période des 50 dernières années ".

Je me permets, monsieur, de vous répondre, car je me sens visée par ce que vous avez déclaré. Je vous réponds loin de la politique, car je ne suis ni politicienne, ni conseillère mais une simple attaché culturel à la Présidence de la République et les visites du palais étaient du ressort de la cellule culturelle que je détenais, une cellule qui n'a pas été reconduite dans votre nouvel organigramme, pourtant elle chapeautait tout ce qui est culturel, éducatif, sportif et parfois social.

Après la révolution, le palais présidentiel est devenu par une " volonté politique ", " la Maison du Peuple ". Il a été ouvert aux écoliers, lycéens et étudiants venant de toutes les régions de la Tunisie, guidés par un un professeur universitaire spécialisé en histoire de l'Art : Mr Lotfi Rahmouni bénévole et dévoué. Tous les dimanches, une moyenne de 250 visiteurs répartis en groupes et par R.D.V allant de 8h30 à 13 h : Oui, monsieur, figurez-vous on travaillait le dimanche !

Les grandes démocraties le font aussi : Mitterrand l'a fait, les jardins de la Maison Blanche sont ouverts au public le dimanche, et même le grand palais de Buckingham à Londres le fait à une différence près : L'entrée est payante !

Les lettres de remerciement témoignent de la gratitude de ces visiteurs qui rentrent avec des livres en cadeau et la constitution imprimée spécialement pour eux !

Le fameux couloir qui relie l'entrée du palais à la zone privée, orné de tableaux de la Dynastie Beylicale et qui portait fictivement le nom de "Galerie", est devenu, bel et bien, une vraie galerie enrichie par des vitrines comportant tous les cadeaux ( y compris les cadeaux personnels ) de valeur inestimable venant de chefs d'Etats et de Rois ( et que le Président partant a légué à l'Etat tunisien avant son départ ) qui a fait le bonheur des petits visiteurs curieux et assoiffés du savoir et que Mr Rahmouni a assouvi d'une façon pédagogique, historique et pleine de culture générale!

La zone privée , celle qui a été occupée par la Dynastie de Ben Ali : La suite de Sakher el Matri (l'ancienne Bit Bourguiba ) , celle de Halima , la salle de sport miroitée de partout , le salon marocain des soirées familiales et amicales des mille et une nuits....ont été aménagés en bureaux de travail , plus jamais de lits ni de baldaquins : On ne dort pas au palais Monsieur , on y travaille !

Le salon marocain , avec sa vue vitrée et imprenable , est devenue la salle à manger des invités V.I.P comme celle des familles démunies qui sont invitées à partager tous les vendredi le déjeuner du Président et parler de leur misère et de leurs soucis vitaux , et que le conseiller social est appelé à faire le suivi de leurs dossiers et nombreuses familles ont bénéficié d'une mensualité fixe accordée par le Président de son propre argent !

Pour le joyau abandonné qu'est le théâtre du palais, une miniature de l'Opéra du château de Versailles, a repris vie après sa maintenance: aéré, scène retapée, mécanisme et lumière mis à neuf, pas pour les clowns des anniversaires , mais plutôt pour des troupes de renommée telles que l'orchestre symphonique tunisien à l'occasion de la fête de la révolution en présence de plusieurs chefs d'états , a vu aussi l'inauguration du mois culturel Japonais en présence des ambassadeurs , des hommes de culture et surtout tous les directeurs des festivals de tous les gouvernorats.

Le théâtre a été ouvert aux associations théâtrales jeunes et qui n'ont pas les moyens ; je cite comme exemple et à l'occasion de la journée mondiale du théâtre, l'association théâtrale des handicapés moteurs ont joué la pièce " Apprends-Moi" devant un public averti.
Je me demande Monsieur, ces visiteurs cités, ces hommes de culture, ces artistes, ce public, entrent-ils comme un éléphant dans un magasin de porcelaine ? Ont-ils réduit le palais à un état lamentable ? Je ne crois pas Monsieur !

Venons maintenant à " l'enterrement d'une période de 50 années par une volonté délibérée et une politique nomade " ; je vous réponds monsieur, que la politique exercée émane d'une volonté incessante de réconciliation avec notre Histoire. Une vraie remise d'Hommage aux symboles qui l'ont marquée à commencer par le "Roi martyr " Mohamed El- Moncef Bey.
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Dans le cadre des Débats de Carthage , un R.D.V mensuel de conférences données par des conférenciers internationaux dans plusieurs domaines et devant un public averti ( suivant le sujet de la conférence ) : universitaires , experts , politiciens , doctorants , historiens , étudiants lauréats ...la cellule culturelle a organisé une conférence de taille pour honorer " Moncef Bey " le conférencier était le Professeur " Abdeljalil Temimi " en présence de toute la famille descendante de la Dynastie Husseinite , le lendemain , une place au centre de la Marsa a été inaugurée portant son nom.

A l'occasion de la fête de l'indépendance, une décoration posthume des deux leaders de la lutte " Habib Bourguiba " et " Salah Ben Youssef " une occasion de réconciliation entre les deux familles Une belle photo en témoigne " Hajer Bourguiba " et ses enfants, avec la veuve Salah ben Youssef et son fils.

En ce qui concerne le combattant suprême " Habib Bourguiba", je vous défie Monsieur, nulle n'a rendu hommage à ce Leader comme l'a fait la Présidence de la république à l'époque de cette politique que vous jugez "Nomade" : c'est vrai que ses affaires et toute sa mémoire ont été bafouillées, lésées, et enterrées dans une cave humide. On a pris la peine de les ordonner, de les traiter dans le centre nucléaire de Sidi Thabet. 3600 pièces ont été inventoriées et emballées , 800 albums photos ont été traités et numérotés par date , des photos choisies et agrandies mises dans des cadres ont été offertes pour le mémorial " Raoudhèt Al Bourguiba ' , une exposition temporaire a été faite à la maison de culture ' ibn Rachik " son Portrait a été reconduit à l'entrée du palais dans le hall des présidents ...et la cerise sur le gâteau , deux milliards de dinars tunisiens ont été versés pour la finalisation du projet " le Musée Bourguiba" à Skanes Monastir , ce palais estival détérioré, dévalisé sous les regards silencieux des ministres de tutelle qui se sont succédés . Non seulement un musée, mais aussi un centre de recherche sur l'ère bourguibienne est en cours de construction, où nous avons projeté de mettre à la disposition des chercheurs toutes ses archives que nous avons soigneusement rangées dans des boites, toute les bandes sonores de ses discours et autres (j'espère que votre équipe fera en sorte de veiller sur la finalisation de ce projet).

Monsieur , et avec tous mes respects, si vous projetez de fermer de nouveau ce palais, si vous voulez lui rendre son aspect mystérieux et effrayant , si vous vous voulez lui accorder l'emblème du pouvoir sacré , ne cherchez pas un prétexte ! Dites tout simplement : C'est la Politique de " هيبة الدولة "
Monsieur, la politique que vous jugez nomade est celle de la "Liberté ", celle du " Pouvoir du Peuple " : le Palais présidentiel est le bien de l'Etat, entretenu aux frais du contribuable.

Pour terminer, je vous dirais que le public prend toujours soin d'un bien qu'il considère sien, et le seul tort que puisse accorder à cette politique d'ouverture qu'elle soit atteinte de claustrophobie elle ne supporte pas les murailles et les portes fermées !

Bien à vous,


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